[2014] 4 R.C.F. 150
IMM-5635-12
2013 CF 377
Mae Joy Tabingo (demanderesse)
c.
Le ministre de la Citoyenneté et de l’Immigration (défendeur)
Répertorié : Tabingo c. Canada (Citoyenneté et Immigration)
Cour fédérale, juge Rennie—Toronto, 14, 15 et 16 janvier; Ottawa, 18 avril 2013.
Note de l’arrêtiste : Cette décision a été confirmée en appel (2014 CAF 191). Les motifs du jugement, qui ont été prononcés le 21 août 2014, seront publiés dans le Recueil des décisions des Cours fédérales.
Citoyenneté et Immigration — Statut au Canada — Résidents permanents — Demandes visant à obtenir une ordonnance de mandamus enjoignant le défendeur de traiter les demandes de résidence permanente au titre de la catégorie des travailleurs qualifiés (fédérale) (TQF) — En vertu de l’art. 87.4 de la Loi sur l’immigration et la protection des réfugiés (LIPR), il est mis fin aux demandes au titre de la catégorie des TQF faites avant le 27 février 2008 à moins qu’un agent ait rendu une décision quant à la sélection avant le 29 mars 2012 — Les demandeurs aux présentes ont fait une demande avant le 27 février 2008 — Il s’agissait de savoir si l’art. 87.4 s’applique rétroactivement, s’il est conforme au principe de la primauté du droit et s’il respecte le principe de l’indépendance judiciaire — Il a été mis fin aux demandes, il n’y a aucune obligation légale de continuer à les traiter et une ordonnance de mandamus n’est pas justifiée — Les mots « mis fin » sont clairs — L’art. 87.4 est expressément conçu pour s’appliquer rétrospectivement — La présomption selon laquelle le législateur n’a pas voulu porter atteinte à des droits acquis, la présomption de non-rétroactivité et la présomption selon laquelle le législateur ne désire pas de résultats absurdes ou inéquitables sont écartées par la clarté de l’intention du législateur — L’art. 87.4(1) de la LIPR renvoie à la décision de l’agent quant à la question de savoir si la demanderesse répond aux critères de sélection — Il est mis fin aux demandes au moyen d’un examen administratif, et non dans le cadre d’un processus juridictionnel — L’art. 87.4 ne met pas fin aux demandes admises — L’art. 87.4 ne contrevient pas au principe de la primauté du droit — Sauf en ce qui a trait aux infractions et aux sanctions pénales, rien n’exige qu’une loi soit prospective — Le législateur avait clairement l’intention que l’art. 87.4 s’applique rétrospectivement — Le sens de l’art. 87.4 ressort facilement du sens ordinaire et n’est pas vague — L’art. 87.4 ne compromet pas les conditions de l’indépendance judiciaire — Les clauses d’immunité de la Couronne ne sont pas inconstitutionnelles — Des questions ont été certifiées — Demandes rejetées.
Déclaration des droits — Demandes visant à obtenir une ordonnance de mandamus enjoignant le défendeur de traiter les demandes de résidence permanente au titre de la catégorie des travailleurs qualifiés (fédérale) (TQF) — En vertu de l’art. 87.4 de la Loi sur l’immigration et la protection des réfugiés (LIPR), il est mis fin aux demandes au titre de la catégorie des TQF faites avant le 27 février 2008 à moins qu’un agent ait rendu une décision quant à la sélection avant le 29 mars 2012 — Il s’agissait de savoir si les art. 1a) et 2e) de la Déclaration des droits s’appliquent de manière à offrir des garanties en matière de procédure — Il a été mis fin aux demandes sans passer par aucune procédure juridictionnelle — Une demande TQF pendante ne constitue pas un bien au sens de l’art. 1a) — La Déclaration des droits n’empêche pas l’expropriation d’un bien sans indemnisation par l’adoption d’une disposition législative dépourvue d’ambiguïté.
Droit constitutionnel — Charte des droits — Vie, liberté et sécurité — Demandes visant à obtenir une ordonnance de mandamus enjoignant le défendeur de traiter les demandes de résidence permanente au titre de la catégorie des travailleurs qualifiés (fédérale) (TQF) — En vertu de l’art. 87.4 de la Loi sur l’immigration et la protection des réfugiés (LIPR), il est mis fin aux demandes au titre de la catégorie des TQF faites avant le 27 février 2008 à moins qu’un agent ait rendu une décision quant à la sélection avant le 29 mars 2012 — Il s’agissait de savoir si l’art. 87.4 est conforme à l’art. 7 de la Charte — La jurisprudence n’appuie pas la proposition voulant que les demandes TQF établissent un lien suffisant avec le Canada pour étendre la portée de l’art. 7 aux demandeurs — L’art. 87.4 ne met en cause aucun des droits garantis à l’art. 7 — La possibilité d’immigrer, en particulier à titre de personne appartenant à une catégorie d’immigrants économiques, ne compte pas parmi les choix reliés à l’autonomie personnelle qui mettent en cause les droits à la vie ou à la liberté.
Droit constitutionnel — Charte des droits — Droits à l’égalité — Demandes visant à obtenir une ordonnance de mandamus enjoignant le défendeur de traiter les demandes de résidence permanente au titre de la catégorie des travailleurs qualifiés (fédérale) (TQF) — L’art. 87.4 de la Loi sur l’immigration et la protection des réfugiés (LIPR) prévoit qu’il est mis fin aux demandes au titre de la catégorie des TQF faites avant le 27 février 2008 à moins qu’un agent ait rendu une décision quant à la sélection avant le 29 mars 2012 — Il s’agissait de savoir si l’art. 87.4 est conforme à l’art. 15 de la Charte — La jurisprudence n’appuie pas la proposition voulant que les demandes TQF établissent un lien suffisant avec le Canada pour étendre la portée de l’art. 15 aux demandeurs — Le pays de résidence n’est pas un motif analogue de discrimination visé à l’art. 15 de la Charte — Le critère à deux volets de l’arrêt Withler c. Canada (Procureur général) a été appliqué — Les différences dans les taux de traitement n’indiquent pas nécessairement une distinction fondée sur un motif énuméré ou analogue — La preuve n’indique pas que l’art. 87.4 perpétue un désavantage du fait de préjugés ou de l’application de stéréotypes.
Il s’agissait de demandes en vue d’obtenir une ordonnance de mandamus visant à obliger le défendeur à traiter les demandes de résidence permanente des demandeurs au titre de la catégorie des travailleurs qualifiés (fédéral) (TQF).
Les présentes demandes concernent l’article 87.4 de la Loi sur l’immigration et la protection des réfugiés (la LIPR), une modification récente apportée par le projet de loi C-38, intitulé la Loi sur l’emploi, la croissance et la prospérité durable. En vertu du paragraphe 87.4(1), il est mis fin aux demandes de résidence permanente au titre de la catégorie des TQF faites avant le 27 février 2008 à moins qu’un agent ait rendu une décision quant à la sélection avant le 29 mars 2012. Les demandeurs, qui représentent environ 1 400 autres individus, ont demandé des visas de résident permanent au titre de la catégorie des TQF avant le 27 février 2008. Ils étaient par conséquent visés par l’article 87.4, qui a mis fin à leurs demandes sans autre forme d’examen.
Il s’agissait de savoir si l’article 87.4 s’applique rétroactivement, si les alinéas 1a) et 2e) de la Déclaration canadienne des droits (Déclaration des droits) s’appliquent de manière à offrir des garanties en matière de procédure, et si l’article 87.4 est conforme au principe de la primauté du droit, s’il respecte le principe de l’indépendance judiciaire et s’il est conforme à la Charte canadienne des droits et libertés (Charte), plus précisément les articles 7 et 15.
Jugement : les demandes doivent être rejetées.
Il a été mis fin aux demandes et le défendeur n’avait aucune obligation légale de continuer à les traiter. Un mandamus ne pouvait pas être ordonné. Il est évident, selon une interprétation de l’article 87.4 fondée sur des principes, que cette disposition visait à mettre fin aux demandes au moment de son entrée en vigueur. Le sens et l’effet des mots « mis fin » sont clairs. L’article 87.4, de par son libellé, est expressément conçu pour s’appliquer rétrospectivement aux demandes antérieures au 27 février 2008 et pour éliminer l’obligation de continuer de traiter les demandes pendantes, indépendamment de toute injustice perçue. La clarté de l’intention du législateur a écarté les trois présomptions sur lesquelles se fondaient les demandeurs, à savoir la présomption selon laquelle le législateur n’a pas voulu porter atteinte à des droits acquis, la présomption de non-rétroactivité et la présomption selon laquelle le législateur ne désire pas de résultats absurdes ou inéquitables. Interpréter l’article autrement le laisserait sans effet au-delà du remboursement des droits de demande. Le libellé du paragraphe 87.4(1) renvoie expressément à la décision de l’agent de savoir si le demandeur satisfait aux critères de sélection et autres exigences applicables à la catégorie des TQF. CIC n’a eu qu’à déterminer, au moyen d’un examen administratif, à quelles demandes il avait été mis fin. Cet exercice se distingue d’un processus juridictionnel par lequel un agent déciderait de mettre fin ou non à une demande. L’article 87.4 entraîne une application non discrétionnaire de la loi à des faits vérifiables et incontestables et vise seulement à mettre fin à des demandes, et non au dossier d’un demandeur indiquant qu’il a été admis, et encore moins à un visa de résidence permanente après qu’il a été délivré. Le Bulletin opérationnel 442, qui a été émis pour donner des directives quant à la mise en œuvre du projet de loi C-38, est conforme à cette interprétation.
La conclusion de la Cour selon laquelle il a été mis fin aux demandes sans passer par aucune procédure juridictionnelle règle la question de savoir si la Déclaration des droits s’appliquait en l’espèce. Une demande TQF pendante ne constitue pas un bien au sens de l’alinéa 1a) de la Déclaration des droits. Même si elle était considérée comme un bien, la Déclaration des droits n’empêche pas l’expropriation d’un bien sans indemnisation par l’adoption d’une disposition législative dépourvue d’ambiguïté.
L’article 87.4 ne contrevient pas au principe de la primauté du droit. Sauf en ce qui a trait aux infractions et aux sanctions pénales, rien n’exige qu’une loi soit prospective, même si une loi rétrospective et rétroactive peut renverser des expectatives bien établies et être perçue comme étant injuste. Ici, le législateur a exprimé l'intention claire que l’article 87.4 s’applique rétrospectivement. L’article 87.4 ne contrevient pas non plus au principe de la primauté du droit parce qu’il serait vague. Son sens ressort facilement du sens ordinaire et évident de son libellé, et le caractère vague a seulement servi à invalider une loi dans des cas excessivement rares, et encore là, uniquement dans le contexte du droit pénal.
Les demandeurs n’ont pas précisé en quoi l’article 87.4 compromettrait l’une quelconque des conditions essentielles de l’indépendance judiciaire, c’est-à-dire, l’inamovibilité, la sécurité financière et l’indépendance administrative. L’article 87.4 n’empêche pas l’accès aux tribunaux. Enfin, les clauses d’immunité de la Couronne, comme celle prévue au paragraphe 87.4(5) ou à la LIPR, ne sont pas inconstitutionnelles à moins que la loi elle-même soit ultra vires pour un motif lié au partage des compétences.
Quant à la Charte, une question préliminaire consistait à savoir si les droits prévus aux articles 7 et 15 s’appliquaient à des demandeurs étrangers qui ne résident pas au Canada. La loi ne peut pas porter atteinte à des droits des demandeurs garantis par la Charte si, au départ, celle-ci ne leur en confère pas. La jurisprudence n’appuie pas la proposition voulant que les demandes TQF établissent un lien suffisant avec le Canada pour étendre la portée des articles 7 et 15. En l’espèce, il n’y avait aucune question portant sur une application à l’étranger de la Charte qui serait associée aux actions de responsables canadiens à l’étranger, ni de question portant sur une application de la loi non conforme à la Charte. Quant à l’article 7 de la Charte, l’article 87.4 ne met en cause aucun des droits qui y sont garantis. La possibilité d’immigrer, en particulier à titre de personne appartenant à une catégorie d’immigrants économiques, ne compte pas parmi les choix reliés à l’autonomie personnelle qui font intervenir l’article 7. Bien que la possibilité d’immigrer au Canada à la suite de l’acceptation d’une demande TQF puisse changer le cours d’une vie, elle ne met en cause aucun droit à la vie ou à la liberté. Le caractère volontaire de la décision des demandeurs de demander un visa de TQF et de mettre des grandes décisions en veilleuse en attendant qu’il soit statué sur leurs demandes réglait la question de savoir si la sécurité de la personne était en cause. Les demandeurs ont éprouvé les stress et les anxiétés ordinaires qui accompagnent la présentation d’une demande d’immigration. L’article 87.4 a simplement éliminé la possibilité. En lisant l’article 15 de la Charte, on constate que le pays de résidence n’est pas un motif analogue de discrimination visé à cet article. Le critère à deux volets de l’arrêt Withler c. Canada (Procureur général), à savoir si la loi en cause opère une distinction fondée sur un motif énuméré ou analogue et, le cas échéant, si cette distinction donne lieu à un désavantage par la perpétuation d’un préjugé ou l’application de stéréotypes, a été appliqué. Bien que les taux de traitement aient varié d’un bureau des visas à l’autre, de telle sorte que l’article 87.4 a eu une incidence différente et a mené à des résultats différents selon le lieu où un demandeur avait présenté sa demande, cela n’indique pas nécessairement une distinction fondée sur un motif énuméré ou analogue. Pour ce qui concerne le deuxième volet du critère de l’article 15, la preuve n’a pas indiqué que l’article 87.4 perpétue un désavantage du fait de préjugés ou de l’application de stéréotypes.
Les questions de savoir si le paragraphe 87.4(1) met fin, au moment de son entrée en vigueur, aux demandes décrites à ce paragraphe, et, dans la négative, si les demandeurs ont droit à un mandamus; si la Déclaration des droits exige que soient donnés un avis et la possibilité de présenter des observations avant qu’il soit mis fin à une demande en application du paragraphe 87.4(1); et si le paragraphe 87.4 est inconstitutionnel, ont été certifiées.
LOIS ET RÈGLEMENTS CITÉS
Charte canadienne des droits et libertés, qui constitue la partie I de la Loi constitutionnelle de 1982, annexe B, Loi de 1982 sur le Canada, 1982, ch. 11 (R.-U.) [L.R.C. (1985), appendice II, no 44], art. 1, 2d), 6, 7, 15, 24.
Déclaration canadienne des droits, L.R.C. (1985), appendice III, art. 1a), 2e).
Loi constitutionnelle de 1982, annexe B, Loi de 1982 sur le Canada, 1982, ch. 11 (R.-U.) [L.R.C. (1985), appendice II, no 44], art. 52.
Loi d’interprétation, L.R.C. (1985), ch. I-21, art. 12.
Loi sur la gestion des finances publiques, L.R.C. (1985), ch. F-11, art. 19(2).
Loi sur la preuve au Canada, L.R.C. (1985), ch. C-5, art. 39.
Loi sur l’emploi, la croissance et la prospérité durable, L.C. 2012, ch. 19.
Loi sur les Cours fédérales, L.R.C. (1985), ch. F-7, art. 18.1.
Loi sur l’immigration et la protection des réfugiés, L.C. 2001, ch. 27, art. 12(2), 25, 25.2, 74d), 87.3, 87.4.
Règlement sur l’immigration et la protection des réfugiés, DORS/2002-227, art. 11(1), 65.1, 70, 72, 75 à 83.
Règles des Cours fédérales, DORS/98-106, règle 397.
JURISPRUDENCE CITÉE
décision suivie :
Authorson c. Canada (Procureur général), 2003 CSC 39, [2003] 2 R.C.S. 40.
décisions appliquées :
Slahi c. Canada (Justice), 2009 CF 160, conf. par 2009 CAF 259; Chiarelli c. Canada (Ministre de l'Emploi et de l'Immigration), [1992] 1 R.C.S. 711; Medovarski c. Canada (Ministre de la Citoyenneté et de l’Immigration); Esteban c. Canada (Ministre de la Citoyenneté et de l’Immigration), 2005 CSC 51, [2005] 2 R.C.S. 539; Withler c. Canada (Procureur général), 2011 CSC 12, [2011] 1 R.C.S. 396.
décisions différenciées
Canada (Justice) c. Khadr, 2008 CSC 28, [2008] 2 R.C.S. 125; Nouveau-Brunswick (Ministre de la Santé et des Services communautaires) c. G. (J.), [1999] 3 R.C.S. 46, (1999), 216 R.N.-B. (2e) 25; Rodriguez c. Colombie-Britannique (Procureur général), [1993] 3 S.C.R. 519; Corbiere c. Canada (Ministre des Affaires indiennes et du Nord canadien), [1999] 2 R.C.S. 203.
décisions examinées :
Colombie-Britannique c. Imperial Tobacco Canada Ltée, 2005 CSC 49, [2005] 2 R.C.S. 473; Babcock c. Canada (Procureur général), 2002 CSC 57, [2002] 3 R.C.S. 3; Alberta v. Kingsway General Insurance Company, 2005 ABQB 662, 258 D.L.R. (4th) 507; Singh et autres c. Ministre de l’Emploi et de l’Immigration, [1985] 1 R.C.S. 177; R. c. Cook, [1998] 2 R.C.S. 597; R. c. Hape, 2007 CSC 26, [2007] 2 R.C.S. 292; Amnistie internationale Canada c. Canada (Chef d’état-major de la Défense), 2008 CF 336, [2008] 4 R.C.F. 546, conf. par 2008 CAF 401, [2009] 4 R.C.F. 149; Law c. Canada (Ministre de l’Emploi et de l’Immigration), [1999] 1 R.C.S. 497; Québec (Procureur général) c. A, 2013 CSC 5, [2013] 1 R.C.S. 61; Crease c. Canada, [1994] 3 C.F. 480 (1re inst.); Blencoe c. Colombie-Britannique (Human Rights Commission), 2000 CSC 44, [2000] 2 R.C.S. 307; R. c. Morgentaler, [1988] 1 R.C.S. 30; B. (R.) c. Children’s Aid Society of Metropolitan Toronto, [1995] 1 R.C.S. 315; R. c. Turpin, [1989] 1 R.C.S. 1296; Andrews c. Law Society of British Columbia, [1989] 1 R.C.S. 143.
décisions citées :
Celgene Corp. c. Canada (Procureur général), 2011 CSC 1, [2011] 1 R.C.S. 3; Institut professionnel de la fonction publique du Canada c. Canada (Procureur général), 2012 CSC 71, [2012] 3 R.C.S. 660; Gustavson Drilling (1964) Ltd. c. Ministre du Revenu national, [1977] 1 R.C.S. 271; R. v. Spindloe, 2001 SKCA 58 (CanLII), [2002] 5 W.W.R. 239; Renvoi relatif à la sécession du Québec, [1998] 2 R.C.S. 217; Bacon v. Saskatchewan Crop Insurance Corp., 1999 CanLII 12234, [1999] 11 W.W.R. 51 (C.A. Sask.), autorisation de pourvoi à la C.S.C. refusée, [2000] 1 R.C.S. vi; Zeng c. Canada (Procureur général), 2013 CF 104; Kinsel c. Canada (Citoyenneté et Immigration), 2012 CF 1515, [2014] 2 R.C.F. 421; Toronto Coalition to Stop the War c. Canada (Sécurité publique et Protection civile), 2010 CF 957, [2012] 1 R.C.F. 413; Conseil canadien des églises c. Canada, [1990] 2 C.F. 534 (C.A.), conf. par sub nom. Conseil canadien des Églises c. Canada (Ministre de l’Emploi et de l’Immigration), [1992] 1 R.C.S. 236; Ruparel c. Canada (Ministre de l’Emploi et de l’Immigration), [1990] 3 C.F. 615 (1re inst.); Lee c. Canada (Ministre de la Citoyenneté et de l’Immigration), 1997 CanLII 4837 (C.F. 1re inst.); Deol c. Canada (Ministre de la Citoyenneté et de l’Immigration), 2001 CFPI 294, conf. par 2002 CAF 271, [2003] 1 C.F. 301; Little Sisters Book and Art Emporium c. Canada (Ministre de la Justice), 2000 CSC 69, [2000] 2 R.C.S. 1120.
doctrine citée
Citoyenneté et Immigration Canada. Bulletin opérationnel 400, « Fin du traitement de certaines demandes figurant dans l’arriéré de la catégorie des travailleurs qualifiés (fédérale) : Budget de 2012 », 4 avril 2012, en ligne : <http://www.cic.gc.ca/francais/ressources/guides/bulletins/2012/bo400.asp>.
Citoyenneté et Immigration Canada. Bulletin opérationnel 413, « Traitement de certaines demandes figurant dans l’arriéré de la catégorie des travailleurs qualifiés (fédérale) : Budget 2012 – version modifiée », 27 avril 2012, en ligne : <http://www.cic.gc.ca/francais/ressources/guides/bulletins/2012/bo413.asp>.
Citoyenneté et Immigration Canada. Bulletin opérationnel 442, « Interruption du traitement et remboursement des frais pour certaines demandes du Programme des travailleurs qualifiés (fédéral) », 29 juin 2012, en ligne : <http://www.cic.gc.ca/francais/ressources/guides/bulletins/2012/bo442.asp>.
Driedger, Elmer A. Construction of Statutes, 2e éd. Toronto : Butterworths, 1983.
Newman, Warren. « The Principles of the Rule of Law and Parliamentary Sovereignty in Constitutional Theory and Litigation » (2005), 16 N.J.C.L. 175.
DEMANDES visant à obtenir une ordonnance de mandamus enjoignant le défendeur de traiter les demandes de résidence permanente des demandeurs au titre de la catégorie des travailleurs qualifiés (fédéral). Demandes rejetées.
ONT COMPARU
Mario Bellissimo et Erin Roth pour la demanderesse Mae Joy Tabingo.
Robert Blanshay pour le demandeur Habibollah Abedi au dossier IMM-8669-12.
Cecil Rotenburg, c.r. pour la demanderesse Maria Sari Teresa Borja Austria au dossier IMM-10307-12.
Matthew Jeffery pour le demandeur Ali Raza Jafri au dossier IMM-4866-12.
Mary L. F. Lam pour le demandeur Zafar Mahmood et autres au dossier IMM-8302-12.
Rocco Galati et Lawrence S. Wong pour les demanderesses Sumera Shahid au dossier IMM-3725-12 et Fang Wei au dossier IMM-6165-12.
Lorne Waldman et Jacqueline Swaisland pour le demandeur Yanjun Yin au dossier IMM-8748-12.
Keith Reimer, Martin Anderson, Jocelyn Espejo-Clarke et C. Julian Jubenville pour le défendeur.
AVOCATS INSCRITS AU DOSSIER
Bellissimo Law Group, Toronto, pour la demanderesse Mae Joy Tabingo.
Blanshay & Lewis, Toronto, pour le demandeur Habibollah Abedi au dossier IMM-8669-12.
Cecil Rotenberg, c.r., pour la demanderesse Maria Sari Teresa Borja Austria au dossier IMM-10307-12.
Matthew Jeffery, Toronto, pour le demandeur Ali Raza Jafri au dossier IMM-4866-12.
Mary L. F. Lam, Toronto, pour le demandeur Zafar Mahmood et autres au dossier IMM-8302-12.
Lorne Waldman & Associates, Toronto, pour le demandeur Yanjun Yin au dossier IMM-8748-12.
Le sous-procureur général du Canada pour le défendeur.
Table des matières
Paragraphe
Aperçu |
|
Le contexte légal |
5 |
Les demandeurs |
15 |
Analyse |
17 |
Interprétation de la loi |
17 |
La Déclaration des droits |
38 |
La primauté du droit / Les principes non écrits de la Constitution |
45 |
L’indépendance judiciaire |
54 |
Applicabilité de la Charte |
61 |
La vie, la liberté et la sécurité de la personne |
80 |
Égalité |
103 |
Preuve de discrimination |
119 |
Perpétuation d’un stéréotype |
135 |
Justification de l’atteinte |
138 |
Mandamus |
139 |
Prise d’une mesure spéciale pour les motifs d’ordre humanitaire |
141 |
Les droits de demande |
145 |
Conclusion |
147 |
Jugement |
|
Annexe A : Loi sur l’immigration et la protection des réfugiés, L.C. 2001, ch. 27 |
|
Annexe B : Déclaration canadienne des droits, S.C. 1960, ch. 44 |
|
Annexe C : Canada — Résidents permanents selon les pays d’origine |
|
Annexe D : Liste des demandes tranchées par la présente décision |
Ce qui suit est la version française des motifs du jugement et du jugement rendus par
Le juge Rennie :
Aperçu
[1] Les présentes demandes concernent l’article 87.4 de la Loi sur l’immigration et la protection des réfugiés, L.C. 2001, ch. 27 (la LIPR), une modification récente apportée par le projet de loi C-38, intitulé la Loi sur l’emploi, la croissance et la prospérité durable [L.C. 2012, ch. 19]. Le paragraphe 87.4(1) prévoit qu’il est mis fin aux demandes de résidence permanente au titre de la catégorie des travailleurs qualifiés (fédéral) (TQF) faites avant le 27 février 2008 à moins qu’un agent ait rendu une décision quant à la sélection avant le 29 mars 2012.
[2] Les demandeurs ont demandé des visas de résident permanent au titre de la catégorie des TQF avant le 27 février 2008. Ils attendent depuis de nombreuses années que leurs demandes soient traitées, et ils sont maintenant visés par des dispositions légales qui prévoient l’annulation de leurs demandes sans autre forme d’examen. Ils demandent une ordonnance de mandamus enjoignant le défendeur de traiter leurs demandes, et ils ont déposé des avis de question constitutionnelle alléguant que l’article 87.4 contrevient au principe de la primauté du droit ainsi qu’à la Charte canadienne des droits et libertés, qui constitue la partie I de la Loi constitutionnelle de 1982, annexe B, Loi de 1982 sur le Canada, 1982, ch. 11 (R.-U.) [L.R.C. (1985), appendice II, no 44].
[3] Huit demandeurs ont été sélectionnés pour représenter environ 1 400 autres individus, qui avaient tous déposé des demandes en vertu de l’article 18.1 de la Loi sur les Cours fédérales, L.R.C. (1985), ch. F-7, en vue d’obtenir une mesure de redressement similaire. Les demandeurs sont :
a. Mae Joy Tabingo, qui a demandé la résidence permanente au bureau des visas à Manille, aux Philippines, en 2005 (IMM-5635-12);
b. Habibollah Abedi, qui a demandé la résidence permanente au bureau des visas à Damas, en Syrie, en 2006 (IMM-8669-12);
c. Maria Sari Teresa Borja Austria, qui a demandé la résidence permanente au bureau des visas à Manille, aux Philippines, en 2005 (IMM-10307-12);
d. Ali Raza Jafri, qui a demandé la résidence permanente au bureau des visas à Islamabad, au Pakistan, en 2007 (IMM-4866-12);
e. Zafar Mahmood, qui a demandé la résidence permanente au bureau des visas à Islamabad, au Pakistan, en 2006 (IMM-8302-12);
f. Sumera Shahid, qui a demandé la résidence permanente au bureau des visas à Islamabad, au Pakistan, en 2007 (IMM-3725-12);
g. Fang Wei, qui a demandé la résidence permanente au bureau des visas à Hong Kong, en République populaire de Chine, en 2007 (IMM-6165-12);
h. Yanjun Yin, qui a demandé la résidence permanente au bureau des visas à Beijing, en République populaire de Chine, en 2007 (IMM-8747-12).
[4] Pour les motifs qui suivent, les demandes sont rejetées.
Le contexte légal
[5] La catégorie des TQF relève de la catégorie plus générale des immigrants économiques qui, conformément au paragraphe 12(2) de la LIPR, sont sélectionnés en fonction de leur capacité à réussir leur établissement au Canada. La catégorie des immigrants économique comprend également les gens d’affaire immigrants, les candidats d’une province ou d’un territoire, les membres de la catégorie de l’expérience canadienne et les aides familiaux résidants, de même que leurs conjoints et personnes à charge.
[6] L’article 75 du Règlement sur l’immigration et la protection des réfugiés, DORS/2002-227 (le Règlement) énonce les exigences minimales auxquelles doivent satisfaire les candidats à l’immigration au titre de la catégorie des TQF. Les articles 76 à 83 du Règlement exposent en détail les critères de sélection employés pour déterminer si un demandeur est capable de réussir son établissement économique au Canada.
[7] Le nombre de demandes au titre de la catégorie des TQF a toujours dépassé le nombre de demandes que Citoyenneté et Immigration Canada (CIC) était capable de traiter et le nombre d’immigrants permis selon le plan annuel des niveaux d’immigration. Il pouvait s’écouler de nombreuses années avant que CIC en arrive à une demande donnée, sans parler de l’évaluation de cette demande et de la mise à jour des renseignements nécessaires. Ces délais faisaient qu’il était difficile de faire correspondre l’expérience et les compétences d’un candidat aux besoins existants du marché du travail au Canada, à tout le moins s’il faut en croire le défendeur. L’arriéré de demandes au titre de la catégorie des TQF préoccupe CIC depuis de nombreuses années.
[8] Afin de régler ce problème, la LIPR a été modifiée en février 2008 par l’ajout de l’article 87.3. Cette disposition autorisait le ministre de la Citoyenneté et de l’Immigration (le ministre) à prendre des instructions ministérielles concernant l’ordre de priorité dans lequel les demandes seraient traitées, et elle éliminait l’obligation de traiter chaque demande reçue. Les instructions ministérielles prévoyaient un triage des demandes selon des critères d’admissibilité révisés, notamment la mise en place de catégories de demandeurs et de quotas. Cependant, et chose importante en l’espèce, les instructions ministérielles s’appliquaient uniquement aux demandes faites après le 27 février 2008.
[9] Le premier ensemble d’instructions ministérielles n’a pas réussi à limiter la croissance du nombre de demandes ni à réduire l’arriéré. Le ministre a donc pris un deuxième ensemble d’instructions ministérielles. Cette deuxième série d’instructions imposait un plafond global de demandes au titre de la catégorie des TQF; un nombre maximal de 20 000 demandes (à l’exclusion de celles qui étaient assorties d’une offre d’emploi réservé) seraient traitées par année. De ce nombre, un maximum de 1 000 demandes par catégorie d’emploi seraient traitées par année. Les demandes dépassant ces plafonds seraient renvoyées sans être traitées. Un troisième ensemble d’instructions ministérielles a réduit ces plafonds à 10 000 demandes par année au titre de la catégorie des TQF et à 500 demandes par catégorie d’emploi.
[10] Les instructions ministérielles ont eu deux conséquences. Premièrement, les plafonds annuels du total des demandes ont empêché l’accroissement de l’arriéré. Deuxièmement, les instructions ont créé une hiérarchisation du traitement prioritaire des demandes. Les demandes reçues sous le régime du troisième ensemble d’instructions ministérielles se sont vu accorder la plus haute priorité, suivies des demandes reçues sous le régime du deuxième ensemble d’instructions, puis de celles reçues sous le régime du premier ensemble d’instructions, et finalement des demandes reçues avant le 27 février 2008. Les instructions ministérielles ont ralenti le traitement des demandes reçues avant le 27 février 2008, mais ne l’ont pas complètement stoppé.
[11] CIC a également tenté de réduire l’arriéré en vérifiant si les demandeurs étaient toujours intéressés à immigrer au Canada. En 2009, CIC a envoyé des lettres aux auteurs de demandes TQF en leur offrant de leur remettre les droits de demande si les demandeurs souhaitaient retirer leur demande. Ces lettres énonçaient : [traduction] « Aucune autre offre de remboursement de vos droits ne sera envoyée. »
[12] En avril 2011, l’arriéré avait été réduit de 50 p. 100. Malgré ce progrès, le gouvernement a estimé qu’il devait prendre des mesures additionnelles pour éliminer l’arriéré.
[13] Avant que le projet de loi C-38 reçoive la sanction royale, CIC a émis le Bulletin opérationnel 400 [Fin du traitement de certaines demandes figurant dans l’arriéré de la catégorie des travailleurs qualifiés (fédérale) : Budget de 2012], qui énonçait qu’aucune demande TQF reçue avant le 27 février 2008 à l’égard de laquelle aucune décision n’avait été rendue quant à la sélection avant le 29 mars 2012 ne devait être traitée ou continué d’être traitée, selon le cas. L’application de ce bulletin a été contestée avec succès au motif qu’il mettait en œuvre des mesures législatives proposées qui n’avaient pas encore acquis force de loi. CIC a par la suite émis le Bulletin opérationnel 413 [Traitement de certaines demandes figurant dans l’arriéré de la catégorie des travailleurs qualifiés (fédérale) : Budget 2012 – version modifiée], qui énonçait que les gestionnaires devaient continuer à traiter toutes les demandes TQF jusqu’à ce que le projet de loi C‑38 entre en vigueur.
[14] Le projet de loi C‑38 a reçu la sanction royale le 29 juin 2012. CIC a émis le Bulletin opérationnel 442 [Interruption du traitement et remboursement des frais pour certaines demandes du Programme des travailleurs qualifiés (fédérale)] pour donner des directives quant à la mise en œuvre du projet de loi. Le Bulletin 442 prévoyait qu’il était mis fin aux demandes dans deux situations : 1) si un agent n’avait pas rendu de décision quant à la sélection avant le 29 mars 2012; 2) si un agent avait rendu une décision quant à la sélection le 29 mars 2012 ou après cette date et la demande n’avait pas été finalisée à la date de la sanction royale. Cette deuxième situation constitue, en fait, une sous‑catégorie de la première.
Les demandeurs
[15] Les demandeurs ont tous ceci en commun qu’il a été mis fin à leurs demandes TQF. Les huit demandeurs sont des citoyens de pays divers et ils ont déposé leurs demandes auprès de bureaux des visas canadiens différents, notamment à Islamabad, à Beijing, à Manille et à Damas. En outre, comme je l’ai déjà indiqué, les huit demandeurs représentent plusieurs milliers d’auteurs de demandes TQF auxquelles il a été mis fin et qui ont déposé des demandes de contrôle judiciaire.
[16] Les demandeurs soulèvent ensemble les questions suivantes :
a. L’article 87.4 s’applique-t-il rétrospectivement, et a-t-il mis fin aux demandes au moment de son entrée en vigueur?
b. Les alinéas 1a) et 2e) de la Déclaration canadienne des droits de la personne, S.C. 1960, ch. 44 [L.R.C. (1985), appendice III (Déclaration des droits)], s’applique-t-elle de manière à offrir des garanties en matière de procédure?
c. L’article 87.4 est-il conforme au principe de la primauté du droit?
d. L’article 87.4 respecte-t-il le principe de l’indépendance judiciaire?
e. L’article 87.4 est-il conforme à la Charte?
f. La Cour peut-elle émettre une ordonnance de mandamus?
g. Les demandeurs peuvent-ils demander la prise d’une mesure spéciale pour des motifs d’ordre humanitaire?
h. L’article 87.4 est-il conforme aux exigences de la Loi sur la gestion des finances publiques, L.R.C. (1985), ch. F-11?
i. Les demandeurs ont-ils droit à des intérêts sur leurs droits de demande?
Analyse
Interprétation de la loi
[17] La première question, et sans doute la plus importante, est celle de l’interprétation de la loi. Les demandeurs soutiennent que l’article 87.4 (annexe A), interprété correctement, ne s’applique pas rétrospectivement de manière à porter atteinte à des droits acquis. En outre, ils soutiennent que cette disposition ne met pas fin aux demandes par l’effet de la loi, mais a plutôt pour effet qu’une décision individualisée doit s’ensuivre pour déterminer quelles demandes sont effectivement visées par la disposition en question; autrement dit, les demandes subsistent jusqu’à ce que, subséquemment, une mesure administrative soit prise ou une décision arbitrale soit rendue.
[18] Comme je l’expliquerai, ces arguments ne peuvent pas prospérer. Il est évident, selon une interprétation de l’article 87.4 fondée sur des principes, que cette disposition visait à mettre fin aux demandes au moment de son entrée en vigueur. Cela exige que l’article 87.4 s’applique rétrospectivement, en annulant tout droit que les demandeurs ont pu avoir à ce que leurs demandes soient examinées.
[19] La méthode moderne d’interprétation des lois est exposée par E. A. Driedger dans Construction of Statutes (2e édition, 1983), à la page 87 : [traduction] « il faut lire les termes d’une loi dans leur contexte global en suivant le sens ordinaire et grammatical qui s’harmonise avec l’esprit de la loi, l’objet de la loi et l’intention du législateur ». Comme corollaire à ce qui précède, lorsque le libellé d’une loi est précis et sans équivoque, le sens ordinaire des mots joue un rôle dominant dans le processus d’interprétation : Celgene Corp. c. Canada (Procureur général), 2011 CSC 1, [2011] 1 R.C.S. 3, au paragraphe 21.
[20] L’article 12 de la Loi d’interprétation, L.R.C. (1985), ch. I-21, dispose également :
12. Tout texte est censé apporter une solution de droit et s’interprète de la manière la plus équitable et la plus large qui soit compatible avec la réalisation de son objet. |
Principe et interprétation |
[21] Lorsqu’il détermine quelle était l’intention du législateur, un tribunal peut recourir aux divers principes auxiliaires d’interprétation des lois. Les demandeurs prient la Cour d’appliquer la présomption selon laquelle le législateur n’a pas voulu porter atteinte à des droits acquis, la présomption de non-rétroactivité et la présomption selon laquelle le législateur ne désire pas de résultats absurdes ou inéquitables. Aux fins de l’examen de la question d’interprétation des lois, je présumerai que les demandeurs avaient un droit acquis au traitement de leur demande.
[22] Les tribunaux n’interpréteront pas la loi d’une manière qui retire des droits existants en l’absence d’une intention claire du législateur en ce sens. Cependant, lorsqu’une lois est dépourvue d’ambiguïté, il n’y a pas lieu de recourir à des présomptions ou à des guides interprétatifs, et les tribunaux ne peuvent appliquer aucune des présomptions interprétatives mentionnées plus haut : Institut professionnel de la fonction publique du Canada c. Canada (Procureur général), 2012 CSC 71, [2012] 3 R.C.S. 660, aux paragraphes 95, 159 et 160; Colombie-Britannique c. Imperial Tobacco Canada Ltée, 2005 CSC 49, [2005] 2 R.C.S. 473, au paragraphe 71; Gustavson Drilling (1964) Ltd c. Ministre du Revenu national, [1977] 1 R.C.S. 271.
[23] Ici, le sens ordinaire de la disposition prévaut. Le sens et l’effet des mots « mis fin » sont clairs. L’article 87.4, de par son libellé, est expressément conçu pour s’appliquer rétrospectivement aux demandes antérieures au 27 février 2008 et pour éliminer l’obligation de continuer de traiter les demandes pendantes. Le sens ordinaire et évident de l’article 87.4 exige que la disposition soit rétrospective et qu’elle porte atteinte à des droits acquis, indépendamment de toute injustice perçue. Les trois présomptions invoquées par les demandeurs sont écartées par la clarté de l’intention du législateur. En outre, interpréter l’article autrement le laisserait sans effet au-delà du remboursement des droits de demande.
[24] Les demandeurs attirent l’attention sur divers termes employés à l’article 87.4 qu’ils disent ambigus et vagues. En particulier, les demandeurs affirment que les termes « critères de sélection » et « autres exigences applicables à cette catégorie » sont non définis et ont plusieurs sens. De plus, les demandeurs soutiennent que des évaluations préliminaires sont faites à divers stades du traitement d’une demande, et la question n’est donc pas claire de savoir ce qui constitue une décision quant à la sélection ni à quel stade cette décision est rendue. Une évaluation individualisée est donc requise.
[25] Le libellé ne comporte aucune ambiguïté de nature à entraîner l’application de présomptions.
[26] L’expression « critères de sélection » est employée ailleurs dans la LIPR et dans le Règlement. L’article 70 du Règlement prévoit qu’un agent des visas doit délivrer un visa de résident permanent s’il est établi qu’un étranger satisfait à différentes conditions, notamment aux « critères de sélection ». L’article 76 du Règlement s’intitule « critères de sélection », et il prévoit les critères en fonction desquels les demandeurs seront évalués. Lorsqu’il est lu dans son contexte, comme il se doit, ce terme n’est pas vague.
[27] L’expression « autres exigences applicables à cette catégorie » n’est pas étrangère elle non plus au Règlement. Satisfaire à de telles autres exigences est une condition préalable à l’obtention de visas et du statut de résident permanent prévue aux articles 65.1, 70 et 72 du Règlement. Les « autres exigences » comprendraient, par exemple, les exigences minimales énoncées à l’article 75 du Règlement.
[28] Il ressort à l’évidence d’une lecture de l’article selon le sens ordinaire des mots que seule la décision finale rendue par un agent constitue une décision quant à la sélection. Lorsqu’une demande est choisie pour être traitée, il est demandé aux demandeurs de communiquer des formulaires et des pièces justificatives mis à jour. À ce stade, le personnel du bureau des visas procède à un examen administratif initial du dossier. Celui-ci est ensuite transmis à un agent qui décide si le demandeur satisfait aux critères de sélection et autres exigences applicables à la catégorie des TQF. Le libellé du paragraphe 87.4(1) renvoie expressément cette décision, puisqu’il s’agit de la seule qui soit rendue par un agent en vertu de la LIPR.
[29] Étant donné que j’ai conclu que l’article 87.4 est censé s’appliquer rétrospectivement, la question demeure de savoir s’il a été mis fin aux demandes TQF en question par effet de la loi lorsque l’article 87.4 est entré en vigueur, ou s’il doit être mis fin aux demandes à la suite d’une évaluation et d’une décision individualisées.
[30] Le défendeur soutient qu’il a été mis fin aux demandes par effet de la loi au moment de la sanction royale, le 29 juin 2012. Les demandeurs soutiennent qu’il n’est mis fin aux demandes qu’après qu’un agent a déterminé si l’article 87.4 s’applique. Je conclus que le paragraphe 87.4(1) prévoit une application non discrétionnaire de la loi à des faits incontestables.
[31] La position des demandeurs repose sur le libellé de l’article 87.4, qui exigerait selon eux un processus décisionnel. Comme je l’ai conclu précédemment, le libellé de l’article 87.4 est clair. L’article 87.4 crée des critères objectifs factuels de caducité : 1) la demande a été faite avant le 27 février 2008; 2) un agent n’a pas rendu une décision quant à la sélection avant le 29 mars 2012. Soit ces conditions étaient remplies soit elles ne l’étaient pas dans le cas de chaque demande à la date de la sanction royale. La loi ne prévoit aucun processus juridictionnel subséquent, et elle n’autorise pas un exercice de jugement ou d’un pouvoir discrétionnaire dans l’application de la loi à chaque demande. Un agent n’est pas admis à tenir compte de la situation particulière d’un demandeur ni à soupeser divers facteurs. Il n’y a aucune nouvelle conclusion factuelle à tirer mis à part la question de savoir si le dossier contient ou non une décision quant à la sélection.
[32] CIC n’a eu qu’à déterminer, au moyen d’un examen administratif, à quelles demandes il avait été mis fin. Cet exercice se distingue d’un processus juridictionnel par lequel un agent déciderait de mettre fin ou non à une demande. Encore une fois, l’article 87.4 entraîne une application non discrétionnaire de la loi à des faits vérifiables et incontestables.
[33] L’argument des demandeurs relatif à l’interprétation de la loi échoue lorsqu’il est apprécié à travers le prisme de l’article 12 de la Loi d’interprétation. S’il n’était pas mis fin aux dossiers par l’effet de la loi, mais seulement au terme d’une quelconque évaluation subséquente, cela minerait le sens ordinaire et évident de l’article 87.4.
[34] Les demandeurs attirent l’attention sur le Bulletin opérationnel 442 de CIC, qui prévoit que les demandeurs qui n’ont pas reçu de décision quant à la sélection avant le 29 mars 2012, mais qui ont ensuite reçu une décision quant à la sélection et avaient vu leur demande finalisée avant le 29 juin 2012 ne sont pas touchés par l’article 87.4. Il est ainsi assuré que si l’article 87.4 aurait dû mettre fin à une demande, c’est-à-dire que celle-ci aurait dû être visée parce qu’elle a fait l’objet d’une décision durant la période de transition, la décision favorable quant à la sélection est maintenue si elle a été rendue avant que l’article 87.4 acquière force de loi.
[35] À mon avis, s’il a été statué sur la demande TQF avant que le projet de loi C-38 reçoive la sanction royale, il n’y avait pas de demande pendante à laquelle l’article 87.4 puisse mettre fin. La demande a cessé d’être « pendante ». Elle était alors réglée. L’article 87.4 vise seulement à mettre fin à des demandes, et non au dossier d’un demandeur indiquant qu’il a été admis, et encore moins à un visa de résidence permanente après qu’il a été délivré. Le Bulletin opérationnel 442 s’accorde avec cette interprétation.
[36] Enfin, les demandeurs soutiennent qu’il doit y avoir une décision individualisée afin que les demandeurs puissent demander un contrôle judiciaire s’il a été mis fin à leur demande par erreur. Je ne suis pas du même avis. Un demandeur peut demander à la Cour d’émettre une ordonnance de mandamus pour contraindre le ministre à traiter une demande considérée comme caduque si en fait une décision favorable quant à la sélection a été rendue. La Cour déterminera alors si la demande est bel et bien visée par l’article 87.4. Dans la négative, il n’y a jamais été mis fin (la demande a seulement été classée par erreur comme caduque) et une ordonnance de mandamus peut s’ensuivre. Ainsi, les demandeurs disposent d’un recours si leur demande est considérée erronément comme caduque.
[37] Sur la question de l’interprétation de la loi, je conclus que l’article 87.4 met fin aux demandes en question par effet de la loi. Les présomptions invoquées par les demandeurs ne s’appliquent pas et aucune décision individualisée n’est requise. Par conséquent, la demande de mandamus doit échouer à moins que la disposition législative soit inconstitutionnelle ou contraire à la Déclaration des droits.
La Déclaration des droits
[38] La Déclaration des droits a été promulguée en 1960 à titre de loi du Parlement. Bien que son importance ait diminué avec l’avènement de la Charte, comme la Charte ne prévoit pas de garantie générale d’« application régulière de la loi » ni aucune protection de droits économiques, la Déclaration des droits demeure d’actualité dans la jurisprudence canadienne.
[39] Les demandeurs soutiennent que l’article 87.4 viole leurs droits prévus à l’alinéa 1a) de la Déclaration des droits, qui protège le droit de ne se voir priver de la jouissance de ses biens que par l’application régulière de la loi, et à l’alinéa 2e), qui garantit une audition impartiale de sa cause pour la définition de droits et d’obligations (annexe B).
[40] Ma conclusion selon laquelle il a été mis fin aux demandes sans passer par aucune procédure juridictionnelle règle cette question. Les garanties relatives à l’application régulière de la loi prévues à la Déclaration des droits ne s’appliquent pas à la législation : Authorson c. Canada (Procureur général), 2003 CSC 39, [2003] 2 R.C.S. 40, aux paragraphes 42 à 46 et 59 et, puisqu’il n’y a aucune décision individualisée de mettre fin aux demandes, la Déclaration des droits est inapplicable. La Déclaration des droits garantit seulement l’équité d’une instance devant un tribunal ou un organisme administratif qui définit des droits et des obligations.
[41] Dans l’arrêt Authorson, des anciens combattants handicapés invoquaient la Déclaration des droits pour réclamer des intérêts sur des fonds de pension que le gouvernement fédéral détenait en fiducie pour leur compte. Le Parlement avait promulgué des dispositions législatives faisant échec à toute réclamation d’intérêts qui auraient été par ailleurs payables sur les fonds avant 1990. La Cour suprême du Canada a convenu que la loi avait pour effet de retirer un droit de propriété à un groupe vulnérable, au mépris de l’obligation de fiduciaire du gouvernement. Toutefois, le Parlement avait le pouvoir de le faire.
[42] La Cour suprême a rejeté l’argument selon lequel l’alinéa 1a) était enclenché par la privation de la jouissance d’un bien et l’interdiction de tout recours judicaire. Le juge Major, s’exprimant au nom de la Cour, a écrit [aux paragraphes 42 et 44] :
Quelles protections procédurales la garantie d’application régulière de la loi comporte-t-elle en ce qui concerne les droits de propriété? Selon moi, la Déclaration canadienne des droits ne garantit à une personne le droit à un préavis et à une possibilité quelconque de contester une mesure gouvernementale qui la dépossède de ses droits de propriété que dans le contexte juridictionnel d’une décision judiciaire ou quasi judiciaire déterminant ses droits et ses obligations.
[…]
De la même façon, on peut considérer que l’al. 1a) confère les garanties procédurales contre la dépossession de biens qui existaient en 1960. Certains droits procéduraux à cet égard sont reconnus depuis longtemps. Dans Lapointe c. Association de Bienfaisance et de Retraite de la Police de Montréal, [1906] A.C. 535, le Conseil privé a reconnu un droit d’être avisé des accusations portées et d’avoir la possibilité de présenter une défense dans un cas où les administrateurs d’un fonds de pension ont dépossédé de sa pension un policier qui avait démissionné. Lorsque la loi requiert l’exercice d’un pouvoir discrétionnaire ou du jugement du décideur pour son application à une situation factuelle donnée, il se peut qu’un préavis et la possibilité de contester doivent être donnés. De tels droits peuvent exister, par exemple, lorsque le gouvernement élimine les prestations d’un ancien combattant parce qu’il estime qu’il n’est plus invalide ou qu’il n’a jamais été membre des forces armées. Il n’est toutefois pas nécessaire de donner un préavis et la possibilité de présenter une défense lorsque le gouvernement élimine complètement ce type de prestations par voie législative.
[43] Pour conclure, les motifs de l’arrêt Authorson règlent cette question [au paragraphe 45] :
L’intimé a prétendu que, selon son interprétation claire et non contestée, le par. 5.1(4) de la Loi sur le ministère des Anciens combattants exproprie en fait les intérêts des anciens combattants sur les pensions gérées par ACC et qu’il est, de ce fait, inopérant. Or, aucune procédure juridictionnelle n’est nécessaire pour l’application non discrétionnaire d’une loi à des faits incontestables. Un contribuable ne peut invoquer aucune garantie procédurale contre une modification des taux d’imposition qui le désavantage.
[44] J’admets que les demandeurs ont engagé certaines dépenses pour faire leurs demandes de TQF, mais cela n’équivaut pas à une privation d’un bien. Les demandeurs ont plutôt choisi librement de demander à venir au Canada et d’engager les dépenses y afférentes. Leur demande de TQF ne leur conférait aucun droit ni aucun intérêt juridique susceptible de reconnaissance dans les occasions économiques éventuelles qui pourraient s’offrir à eux si leur demande était acceptée. Les demandeurs avaient tout au plus une simple possibilité d’obtenir l’accès à des occasions économiques au Canada. Aucun droit économique n’était acquis et toute occasion demeurait éventuelle, conditionnelle et spéculative. En somme, une demande TQF pendante ne constitue pas un bien au sens de l’alinéa 1a) de la Déclaration des droits. Même si elle était considérée comme un bien, la Déclaration des droits n’empêche pas l’expropriation d’un bien sans indemnisation par l’adoption d’une disposition législative dépourvue d’ambiguïté.
La primauté du droit / Les principes non écrits de la Constitution
[45] Les demandeurs soutiennent que l’article 87.4 est inconstitutionnel. Ils soutiennent que cette disposition contrevient au principe de la primauté du droit parce qu’elle est vague et a des effets rétrospectifs.
[46] Il y a trois principes sous-jacents à la primauté du droit. Premièrement, la loi prime aussi bien le gouvernement que les individus. Deuxièmement, des règles de droit doivent être créées pour préserver un ordre normatif et y donner corps. Troisièmement, la relation entre les individus et l’État doit être régie par le droit.
[47] Aucun de ces principes ne concerne directement le contenu de la loi. En conséquence, comme la Cour suprême du Canada l’a noté, « il est difficile de concevoir que la primauté du droit puisse servir à invalider une loi […] en raison de son contenu ». La primauté du droit concerne principalement la relation entre les pouvoirs exécutif, législatif et judiciaire du gouvernement, et elle impose comme seule contrainte à l’assemblée législative l’obligation de respecter les exigences procédurales applicables à la promulgation, la modification et l’abrogation des lois : Imperial Tobacco, aux paragraphes 58 à 60.
[48] La question de savoir dans quelle mesure la primauté du droit et les principes non écrits de la Constitution ont incorporé des principes qui permettraient d’invalider une loi en raison de son contenu a soulevé une certaine controverse. Cette question a été soulevée dans l’affaire Babcock c. Canada (Procureur général), 2002 CSC 57, [2002] 3 R.C.S. 3. L’article 39 de la Loi sur la preuve au Canada, L.R.C. (1985), ch. C‑5, interdit la production de documents et leur admission en preuve lorsque le greffier du Conseil privé atteste qu’il s’agit d’un renseignement confidentiel du Conseil privé de la Reine. Il était soutenu que l’iniquité résultant de la création de règles de preuve spéciales qui favorisaient la Couronne en l’absence de surveillance judiciaire contrevenait au principe de la primauté du droit. La Cour suprême du Canada a rejeté cet argument : Babcock, au paragraphe 57.
[49] La Cour suprême du Canada a abordé de nouveau la question trois ans plus tard, dans l’arrêt Imperial Tobacco (aux paragraphes 61 à 64), et elle a conclu qu’il n’y avait aucune garantie constitutionnelle que la loi ait un caractère général et qu’elle ne confère pas de privilèges spéciaux au gouvernement :
Il reste que la question de savoir quels autres principes, s’il en est, la primauté du droit devrait embrasser, et dans quelle mesure ils pourraient entraîner l’invalidation d’une loi en raison de son contenu, soulève beaucoup de controverse […]
Ce débat souligne le caractère judicieux d’une remarque du juge Strayer dans Singh c. Canada (Procureur général), [2000] 3 C.F. 185 (C.A.), par. 33, selon qui « [c]eux qui prônent ou défendent quelque chose en particulier tendent à voir dans le principe de la primauté du droit tout ce qui conforte leur vue de ce que doit être la loi. »
Il est possible d’affirmer en toute objectivité que les conceptions qu’offrent les appelants de la primauté du droit se situent à l’une des extrémités du spectre des conceptions possibles. Elles valident ainsi la remarque du juge Strayer. Les appelants plaident en effet que la primauté du droit exige que la loi (1) soit prospective, (2) qu’elle soit de nature générale, (3) qu’elle ne confère aucun privilège spécial au gouvernement, sauf pour les besoins d’une gouvernance efficace, et (4) qu’elle assure un procès équitable au civil. Ils soutiennent alors que la Loi contrevient à chacune de ces exigences, ce qui la rendrait invalide.
Un bref examen de la jurisprudence de notre Cour révélera qu’aucune de ces exigences ne jouit d’une protection constitutionnelle au Canada. [En italique dans l’original.]
[50] Sauf en ce qui a trait aux infractions et aux sanctions pénales, rien n’exige qu’une loi soit prospective, même si une loi rétrospective et rétroactive peut renverser des expectatives bien établies et être perçue comme étant injuste : Imperial Tobacco, aux paragraphes 69 à 72. Peu importe les occasions personnelles et économiques que peut représenter une demande TQF pendante pour un demandeur, cela n’équivaut pas à un intérêt dont la primauté du droit empêcherait qu’il y soit mis fin. Ici, le législateur a exprimé une intention claire que l’article 87.4 s’applique rétrospectivement. Cela peut être perçu comme injuste, mais cela ne contrevient pas au principe de la primauté du droit.
[51] L’article 87.4 ne contrevient pas non plus au principe de la primauté du droit parce qu’il serait vague. J’ai conclu que son sens ressortait facilement du sens ordinaire et évident de son libellé. Deuxièmement, le caractère vague a seulement servi à invalider une loi dans des cas excessivement rares, et encore là, uniquement dans le contexte du droit pénal : R. v. Spindloe, 2001 SKCA 58 (CanLII), au paragraphe 78.
[52] Comme ce fut le cas dans Imperial Tobacco, les demandeurs ont plaidé en faveur d’une conception des principes constitutionnels non écrits qui étendrait les droits prévus expressément dans la Constitution écrite. En particulier, les demandeurs ont soutenu que la primauté du droit embrassait un droit à l’égalité plus large que celui prévu à l’article 15 de la Charte. Admettre cette prétention rendrait les droits constitutionnels écrits redondants. La reconnaissance de principes constitutionnels non écrits n’est pas une invitation à négliger le texte écrit de la Constitution : Renvoi relatif à la sécession du Québec, [1998] 2 R.C.S. 217, au paragraphe 53, et, bien que les paramètres des principes non écrits de la Constitution restent à définir, ils doivent être pondérés avec le concept de la souveraineté parlementaire, qui est également une composante de la primauté du droit : Warren J. Newman, « The Principles of the Rule of Law and Parliamentary Sovereignty in Constitutional Theory and Litigation » (2005), 16 N.J.C.L. 175.
[53] L’argument fondé sur la primauté du droit et les principes non écrits de la Constitution est donc rejeté.
L’indépendance judiciaire
[54] Bien que non écrit, le principe de l’indépendance judicaire est un principe fondateur de la Constitution. L’indépendance judiciaire protège la liberté du pouvoir judiciaire de rendre des décisions fondées uniquement sur les exigences de la loi, sans ingérence du pouvoir exécutif du gouvernement. Il y a trois conditions essentielles à l’indépendance judiciaire : l’inamovibilité, la sécurité financière et l’indépendance administrative. Les demandeurs n’ont pas précisé en quoi l’article 87.4 compromettrait l’une quelconque des conditions essentielles de l’indépendance judiciaire.
[55] Dans l’arrêt Imperial Tobacco [au paragraphe 53], la Cour suprême du Canada a insisté pour dire que l’indépendance judiciaire ne comprend pas la liberté d’appliquer seulement les lois que le pouvoir judiciaire approuve. Cela exigerait « une garantie constitutionnelle, non pas à l’indépendance judiciaire, mais à la gouvernance judiciaire. »
[56] La primauté du droit fait que le gouvernement est lié par la loi. Cependant, il est seulement lié par le droit positif. Toujours sous réserve de la Constitution, aussi bien écrite que non écrite, le Parlement peut modifier la loi, et il peut le faire notamment de manière à empêcher certains recours au moyen de dispositions législatives prévoyant des délais de prescriptions et des immunités de la Couronne : Bacon v. Saskatchewan Crop Insurance Corp., 1999 CanLII 12234, [1999] 11 W.W.R. 51 (C.A. Sask.), autorisation de pourvoi refusée [2000] 1 R.C.S. vi.
[57] Les demandeurs soutiennent que l’article 87.4 constitue une ingérence indue dans l’exercice du pouvoir judicaire en prescrivant certains résultats. Au soutien de cette prétention, ils citent le paragraphe 87.4(3), qu’ils disent exclure toute forme de supervision judiciaire, et le paragraphe 87.4(5), qui fait échec à tout recours en dommages-intérêts contre la Couronne.
[58] Cet argument repose sur une mauvaise compréhension des origines et de la finalité de l’indépendance judiciaire. Le législateur est libre de créer des lois, et, dans la mesure où celles‑ci sont conformes aux exigences de la Constitution, les tribunaux doivent les interpréter et les appliquer telles qu’elles sont rédigées. Le fait pour le législateur d’édicter une loi qui mène à un certain résultat lorsqu’elle est appliquée correctement ne constitue pas une ingérence dans l’exercice du pouvoir judiciaire. Il s’agit-là de la fonction bien comprise du processus législatif, et l’on peut en donner de nombreuses illustrations. Dans les affaires Authorson; Imperial Tobacco; et Babcock, il était question de modifications ou d’adaptations législatives de ce qui aurait été décidé autrement au terme d’une procédure judiciaire. Dans l’affaire Authorson, la loi faisait échec à des causes d’action ayant pour objet le recouvrement d’intérêts; dans l’affaire Imperial Tobacco, une obligation de diligence et un lien de causalité ont été décrétés par voie législative; dans l’affaire Babcock, des éléments de preuve pertinents pouvaient être rendus inadmissibles par une attestation du greffier du Conseil privé.
[59] Comme je l’ai déjà expliqué, si un demandeur estime qu’il a été considéré à tort qu’il avait été mis fin à sa demande et s’il peut repérer une décision favorable quant à la sélection rendue avant le 29 mars 2012, il peut demander à la Cour d’émettre une ordonnance de mandamus. Le principe de la primauté du droit exige que tout acte administratif tire son origine du droit. Si CIC considère à tort qu’il a été mis fin à une demande et si elle refuse de traiter cette demande, cet acte ne tire pas son origine du droit et peut donc être contesté devant la Cour. En outre, rien n’empêche la Cour d’examiner la loi pour s’assurer qu’elle est conforme à la Constitution et à la Déclaration des droits. L’article 87.4 n’empêche pas l’accès aux tribunaux.
[60] Enfin, les clauses d’immunité de la Couronne, comme celle prévue au paragraphe 87.4(5), ne sont pas inconstitutionnelles à moins que la loi elle-même soit ultra vires pour un motif lié au partage des compétences : Alberta v. Kingsway General Insurance Company, 2005 ABQB 662, 258 D.L.R. (4th) 507, au paragraphe 67. Dans l’affaire Kingsway General Insurance Company, la législature de l’Alberta avait adopté une loi visant à mettre le gouvernement à l’abri de tout recours en responsabilité résultant de réformes en matière d’assurance, et cette loi ciblait une action précise alors pendante devant la Cour du Banc de la Reine. La Cour a statué que la loi en question relevait de la compétence de la législature et qu’elle ne contrevenait pas au principe de la primauté du droit même si elle faisait échec à une action précise alors pendante.
Applicabilité de la Charte
[61] Les demandeurs soutiennent que l’article 87.4 viole leurs droits garantis aux articles 6, 7 et 15 de la Charte. À l’audience, ils ont renoncé à invoquer leur droit à la liberté d’association garanti à l’alinéa 2d) de la Charte.
[62] La question se pose tout d’abord de savoir si les demandeurs, en tant que non-citoyens résidant à l’extérieur du Canada, sont admis à invoquer la Charte. Cette question concerne l’application de la Charte et, au moment de l’analyser, il ne faut pas la confondre ni la réunir avec celle de la qualité pour agir. Les demandeurs sont « directement touchés » par l’adoption du projet de loi C‑38, de telle sorte qu’ils ont un intérêt juridique suffisant pour être admis à présenter les demandes. La question de savoir si la Charte s’applique ou s’étend aux non-résidents est une question juridique distincte.
[63] Il ne fait aucun doute qu’en tant que loi édictée par le Parlement, l'article 87.4 doit être conforme à la Charte. Sinon, l'article 52 de la Loi constitutionnelle de 1982 [annexe B, Loi de 1982 sur le Canada, 1982, ch. 11 (R.-U.) [L.R.C. (1985), appendice II, no 44]] prévoit un recours. De la même façon, une loi conforme à la Charte doit être appliquée de façon conforme à cette dernière. Sinon, l'article 24 de la Charte prévoit un recours. Dans tous les cas, le cadre central et essentiel d'analyse est que la constitutionnalité est gouvernée par l'effet et les conséquences, et non pas par l'intention du législateur. En l'espèce, les répercussions et les effets de l'article 87.4 ont eu lieu à l'extérieur du Canada et affectent des ressortissants d'autres pays. Par conséquent, la question à trancher est celle de savoir si les droits prévus aux articles 7 et 15 s'appliquent à des demandeurs étrangers qui ne résident pas au Canada. La loi ne peut pas porter atteinte à des droits des demandeurs garantis par la Charte si, au départ, celle-ci ne leur en confère pas.
[64] L’article 6 de la Charte énonce expressément qu’il ne s’applique qu’aux citoyens et aux résidents permanents. Par conséquent, les demandeurs ne sont pas admis à invoquer cet article. Cependant, l’article 7 et l’article 15 ne comportent pas cette restriction expresse : le premier s’applique à « chacun » et le second, à « tous ».
[65] Une jurisprudence de la Cour suprême du Canada et la Cour d’appel fédérale donne des indications claires quant aux situations dans lesquelles la Charte s’applique aux actes de responsables canadiens à l’étranger. Toutefois, les affaires qui ont donné lieu à cette jurisprudence se distinguent de façon importante de la présente affaire. En effet, la question en l’espèce n’est pas de savoir si la Charte s’applique à des agents ou des mandataires du gouvernement du Canada lorsqu’ils sont à l’étranger, mais plutôt de savoir si la Charte confère des droits à des étrangers à l’extérieur du Canada qui sont touchés seulement par une modification à la loi apportée par le Parlement. La jurisprudence majoritaire indique que les non-citoyens à l’extérieur du Canada ne peuvent pas se réclamer de la protection de la Charte, si ce n’est dans des circonstances exceptionnelles reliées aux actes de responsables ou de mandataires canadiens à l’étranger.
[66] Le juge Edmond Blanchard a examiné cette question dans Slahi c. Canada (Justice), 2009 CF 160 (conf. par 2009 CAF 259), une affaire où des étrangers qui avaient été détenus à la baie de Guantánamo et y avaient été interrogés par des responsables canadiens invoquaient l’article 7 de la Charte. Le juge Blanchard a procédé à un examen détaillé du droit relatif à l’application extraterritoriale de la Charte, en commençant par l’arrêt Singh et autres c. Ministre de l’Emploi et de l’Immigration, [1985] 1 R.C.S. 177. Dans l’arrêt Singh, on s’en souviendra, la juge Wilson avait admis que le mot « chacun » à l’article 7 de la Charte « englobe tout être humain qui se trouve au Canada et qui, de ce fait, est assujetti à la loi canadienne » [à la page 202].
[67] Le juge Blanchard a également noté les motifs dissidents de la juge L’Heureux-Dubé dans l’arrêt R c. Cook, [1998] 2 R.C.S. 597, où celle-ci avait écrit [au paragraphe 86] :
Je ne suis pas convaincue que l’adoption de la Charte ait nécessairement conféré des droits à tous les citoyens du monde, de toutes les nationalités, peu importe où ils se trouvent, malgré l’utilisation par le législateur du mot «chacun» pour en désigner les titulaires. Je crois plutôt que l’on peut soutenir que le mot «chacun» a été utilisé pour distinguer les droits accordés à chacun sur le territoire du Canada d’avec ceux qui sont accordés seulement aux citoyens canadiens et ceux qui sont conférés aux inculpés.
[68] La majorité dans l’arrêt Cook avait statué que la Charte s’appliquait à un citoyen américain que des autorités canadiennes avaient interrogé aux États‑Unis et qui avait ensuite subi un procès pour meurtre au Canada, sans aborder expressément la question qui avait préoccupé la juge L’Heureux‑Dubé.
[69] Plus récemment, dans l’arrêt R c. Hape, 2007 CSC 26, [2007] 2 R.C.S. 292, la Cour suprême du Canada a renversé l’arrêt Cook et a statué que la Charte ne s’appliquait pas aux policiers canadiens lorsqu’ils procédaient à une fouille et une saisie extraterritoriales sous l’autorité de responsables locaux. Le juge LeBel, s’exprimant au nom de la majorité, a souligné que le Canada ne peut pas agir de manière à exécuter ses lois, y compris la Charte, ni leur donner effet sur le territoire d’un autre État sans le consentement de ce dernier ou pour un motif exceptionnel prévu en droit international. Le juge LeBel a également pris acte de la dissidence de la juge L’Heureux‑Dubé dans l’arrêt Cook, mais sans y souscrire expressément. Je note, entre parenthèses, que les circonstances de la présente espèce ne soulèvent pas de question d’application du droit canadien sur le territoire d’un autre État.
[70] Après avoir examiné ces précédents, le juge Blanchard a conclu, aux paragraphes 47 et 48 :
En résumé, la jurisprudence de la Cour suprême enseigne que des non-Canadiens peuvent se prévaloir des protections prévues à l’article 7 de la Charte lorsqu’ils se trouvent au Canada ou lorsqu’ils font l’objet d’un procès criminel au Canada, et que des citoyens canadiens, dans certaines circonstances, peuvent faire valoir les droits qui leur sont conférés par l’article 7 de la Charte lorsqu’ils se trouvent à l’extérieur du Canada […]
Les demandeurs ne sont pas des citoyens canadiens. Ils n’ont pas réussi à établir le lien exigé avec le Canada. Par conséquent, leur situation ne peut pas déclencher l’application d’un droit garanti par l’article 7 de la Charte.
[71] La Cour d’appel fédérale a maintenu cette décision dans l’arrêt Slahi c. Canada (Justice), 2009 CAF 259 [précité]. La Cour [au paragraphe 4] a convenu avec le juge Blanchard « que les appelants ne peuvent se prévaloir de l’article 7 pendant leur détention à la base de Guant[á]namo par les autorités américaines parce qu’ils ne sont pas des citoyens canadiens ».
[72] Dans l’arrêt Canada (Justice) c. Khadr, 2008 CSC 28, [2008] 2 R.C.S. 125, la Cour suprême du Canada a statué que la Charte s’appliquait aux mandataires canadiens qui avaient interrogé Omar Khadr, un citoyen canadien, alors qu’il était détenu à la baie de Guantánamo. Deux facteurs distinguent l’affaire Khadr de la présente espèce. Premièrement, M. Khadr était un citoyen canadien. Deuxièmement, il était admis que le Canada avait participé à un processus qui avait violé les droits fondamentaux de la personne de M. Khadr aussi bien en droit canadien qu’en droit international. Cette conclusion était au cœur de l’arrêt Khadr.
[73] L’affaire Amnistie internationale Canada c. Canada (Chef d’état-major de la Défense), 2008 CF 336, [2008] 4 R.C.F. 546 (conf. par 2008 CAF 401, [2009] 4 R.C.F. 149), mettait en cause des personnes détenues par les Forces canadiennes en Afghanistan dans le contexte d’un conflit armé en cours. La Cour d’appel fédérale a maintenu la conclusion de la juge Anne Mactavish selon laquelle les détenus étaient protégés par le droit international humanitaire, mais la Charte ne leur conférait aucun droit puisque « le gouvernement afghan n’a pas consenti à ce que les droits garantis par la Charte soient conférés, sur son territoire, à ses ressortissants » : Amnistie internationale, au paragraphe 172.
[74] Il est significatif que la jurisprudence qui interprète l’article 15 se soit développée en référence à la société canadienne et aux normes et valeurs canadiennes. Dans l’arrêt Law c. Canada (Ministre de l’Emploi et de l’Immigration), [1999] 1 R.C.S. 497, le juge Iacobucci a expliqué que la discrimination promeut l’opinion qu’un individu a moins de valeur « en tant qu’être humain ou que membre de la société canadienne ». Pour déterminer si une plainte de discrimination est bien fondée, un tribunal doit examiner la question de savoir si le plaignant se trouve dans une « situation défavorisée […] dans la société canadienne ». La Cour suprême du Canada a récemment souscrit à ces propos dans l’arrêt Québec (Procureur général) c. A, 2013 CSC 5, [2013] 1 R.C.S. 61, au paragraphe 151.
[75] D’autres jugements récents de la Cour ont statué que la Charte ne conférait généralement pas de droits aux non-citoyens à l’extérieur du Canada : Zeng c. Canada (Procureur général), 2013 CF 104, aux paragraphes 70 à 72; Kinsel c. Canada (Citoyenneté et Immigration), 2012 CF 1515, [2014] 2 R.C.F. 421, aux paragraphes 45 à 47; Toronto Coalition to Stop the War c. Canada (Sécurité publique et Protection civile), 2010 CF 957, [2012] 1 R.C.F. 413, aux paragraphes 81 et 82. Dans ces trois décisions, la Cour a souscrit à la conclusion du juge Blanchard lorsque celui‑ci statuait que seul peut invoquer la Charte un individu qui est présent au Canada, qui est assujetti à des procédures criminelles au Canada ou qui possède la citoyenneté canadienne.
[76] Cette restriction à l’application de la Charte n’est pas un développement récent. Même avant la décision Slahi, la Cour fédérale et la Cour d’appel fédérale avaient interprété l’arrêt Singh comme empêchant que les non-citoyens à l’extérieur du Canada puissent invoquer la Charte : Conseil canadien des Églises c. Canada, [1990] 2 C.F. 534 (C.A.) (conf. pour d’autres motifs [1992] 1 R.C.S. 236); Ruparel c. Canada (Ministre de l’Emploi et de l’Immigration), [1990] 3 C.F. 615 (1re inst.); Lee c. Canada (Ministre de la Citoyenneté et de l’Immigration), [1997] CanLII 4837 (C.F. 1re inst.); Deol c. Canada (Ministre de la Citoyenneté et de l’Immigration), 2001 CFPI 694 (conf. pour d’autres motifs 2002 CAF 271, [2003] 1 C.F. 301).
[77] La seule exception que les avocats ont relevée était le cas d’un demandeur qui revendiquait le droit à la citoyenneté plutôt que le privilège de l’immigration : Crease c. Canada, [1994] 3 C.F. 480 (1re inst.). Dans cette affaire, le demandeur avait demandé la citoyenneté au Canada et sa mère était Canadienne.
[78] Le défendeur ne conteste ni la qualité pour agir des demandeurs ni l’application de la Charte. Les parties semblent adopter l’idée que les demandes TQF établissent un lien suffisant avec le Canada pour étendre la portée des articles 7 et 15. La jurisprudence ne soutient pas cette concession. La question en litige porte sur les répercussions à l'étranger d'une loi canadienne. En l'espèce, il n'y a aucune question portant sur une application à l'étranger de la Charte qui serait associée aux actions de responsables canadiens à l'étranger, ni de question, comme je l'ai conclu en fonction de la preuve, portant sur une application de la loi non conforme à la Charte. La question en litige en l'espèce est celle de savoir si les protections prévues aux articles 7 et 15 s'appliquent aux ressortissants étrangers qui habitent à l'extérieur du Canada et du territoire canadien.
[79] Malgré mes réserves quant à la justesse de la concession, comme il n'y a aucun litige entre les parties à ce sujet, je ne trancherai pas la question. La jurisprudence relative à la Charte devrait s'établir par étapes en fonction de positions et d'intérêts opposés. De toute façon, il n'est pas nécessaire de trancher la question, puisque je conclus que les allégations de violation ne sont pas fondées.
La vie, la liberté et la sécurité de la personne
[80] L’article 7 de la Charte est ainsi rédigé :
7. Chacun a droit à la vie, à la liberté et à la sécurité de sa personne; il ne peut être porté atteinte à ce droit qu'en conformité avec les principes de justice fondamentale. |
Vie, liberté et sécurité |
[81] Avant d’entreprendre une analyse des principes de justice fondamentale, il doit être démontré que les droits des demandeurs à la vie, à la liberté et à la sécurité de leur personne ont été touchés : Blencoe c. Colombie-Britannique (Human Rights Commission), 2000 CSC 44, [2000] 2 R.C.S. 307, au paragraphe 47. J’ai conclu que l’argument des demandeurs fondé sur l’article 7 échouait au stade de cette question préliminaire.
[82] Dans l’arrêt Chiarelli c. Canada (Ministre de l’Emploi et de l’Immigration), [1992] 1 R.C.S. 711, la Cour suprême du Canada a conclu que l’expulsion d’un non-citoyen suite à la perpétration de crimes graves ne violait pas l’article 7. Le défendeur soutient que l’arrêt Chiarelli répond péremptoirement à la contestation fondée sur l’article 7, tandis que les demandeurs affirment qu’il s’agit là d’une interprétation trop large, en notant que la Cour dans l’arrêt Chiarelli n’avait pas déterminé si l’expulsion pouvait être conceptualisée comme une privation du droit à la liberté, mais seulement qu’elle ne violait pas les principes de justice fondamentale.
[83] Dans un arrêt subséquent, la Cour suprême du Canada a invoqué l’arrêt Chiarelli au soutien de sa conclusion selon laquelle « l’expulsion d’un non-citoyen ne peut mettre en cause les droits à la liberté et à la sécurité garantis par l’art. 7 » : Medovarski c. Canada (Ministre de la Citoyenneté et de l’Immigration); Esteban c. Canada (Ministre de la Citoyenneté et de l’Immigration), 2005 CSC 51, [2005] 2 R.C.S. 539, au paragraphe 46. Dans les deux arrêts, la Cour suprême a souligné que « [l]e principe le plus fondamental du droit de l’immigration veut que les non-citoyens n’aient pas un droit absolu d’entrer ou de demeurer au Canada. »
[84] Ces arrêts déterminent le sort des arguments des demandeurs fondés sur l’article 7. Les analyses étaient centrées sur le droit de demeurer au Canada après avoir eu un comportement criminel, mais la Cour suprême du Canada a énoncé un principe plus général lorsqu’elle a conclu qu’il n’y avait aucun droit absolu d’entrer au Canada.
[85] Les demandeurs cherchent à limiter la portée des arrêts Chiarelli et Medovarski. Ils soutiennent que leurs droits à la liberté et à la sécurité de leur personne sont en cause parce que l’immigration est une décision d’une importance personnelle fondamentale et en raison du stress psychologique qu’ils ont subi. On a assuré aux demandeurs que leurs demandes seraient traitées. Ils ont engagé des frais importants et ont fait des sacrifices personnels dans l’espoir d’immigrer. Ils ont attendu patiemment en file, pendant de nombreuses années. Ils sont maintenant consternés d’apprendre qu’ils ont fait tout cela pour rien.
[86] Mae Joy Tabingo, une infirmière diplômée, a attendu sept ans, pour finalement découvrir qu’elle avait attendu pour rien. Au moment où la porte s’est refermée pour elle, elle s’est ouverte à d’autres infirmières qui n’avaient pas attendu dans la même file. J’admets son témoignage selon lequel elle trouve cela injuste.
[87] Fang Wei a demandé d’immigrer au Canada afin d’y rejoindre son époux qui avait obtenu le droit d’établissement au pays comme résident permanent le 14 juin 2006. Étant donné que son époux n’a pas déclaré leur mariage au moment d’obtenir le droit d’établissement, il ne peut pas la parrainer à titre d’époux. Mme Wei et son époux ont repoussé leur projet d’avoir des enfants à cause de leur séparation, au cours de laquelle la vie de Mme Wei est demeurée [traduction] « en attente ». CIC lui a assuré maintes fois que [traduction] « toutes les demandes dans notre inventaire seront traitées », et elle n’a pas été avisée qu’elle pouvait présenter une nouvelle demande sous le régime des nouvelles instructions ministérielles.
[88] Sumera Shahid a fait sa demande en septembre 2007. CIC lui a renvoyé son dossier par erreur, au motif erroné qu’elle n’y avait pas joint les droits exigibles. CIC a accusé réception de sa demande en novembre 2007 et l’a avisée que le traitement prendrait de trois ans à trois ans et demi. Mme Shahid s’est enquise maintes fois de l’état de sa demande et s’est vu assurer qu’une décision serait rendue sous peu.
[89] Ali Raza Jafri a également présenté sa demande en 2007 au bureau des visas d’Islamabad, sur le fondement de son expérience comme directeur de la mise en marché. Son épouse et leurs trois enfants ont été désignés comme personnes à charge. En 2009, il a demandé à ce que sa demande soit transférée à un autre bureau des visas, mais sans succès. Il se sent maintenant [traduction] « complètement trahi » du fait qu’il a été mis fin à sa demande. Il a renoncé à des possibilités d’emploi et a reporté l’achat d’une maison en prévision de son immigration.
[90] Habibollah Abedi est un citoyen de l’Iran, où il a travaillé comme technicien d’entretien d’aéronefs. Il a présenté sa demande au bureau des visas de Damas en 2006, en désignant son épouse et ses enfants comme personnes à charge. En 2010, son dossier a été transféré à Varsovie, puis, en 2012, le bureau de Varsovie l’a avisé qu’il essayait de [traduction] « gérer les arrivées » et devait ralentir le rythme de délivrance de visas.
[91] Maria Sari Teresa Borja Austria a présenté sa demande au bureau des visas de Manille en 2005, en désignant son fils comme personne à charge. Elle espérait rejoindre sa sœur au Canada. À l’époque où elle a présenté sa demande, Mme Austria avait 49 ans, et elle aurait obtenu 10 points sur 10 au chapitre de l’âge. Aujourd’hui, elle dépasse l’âge réglementaire et n’aurait droit à aucun point au titre de l’âge. Pour Mme Austria, la possibilité de présenter une nouvelle demande ne constitue nullement une solution au problème que lui pose le fait qu’il a été mis fin à sa demande pendante.
[92] Zafar Mahmood a présenté sa demande en 2006 au bureau des visas d’Islamabad, en désignant son épouse et ses trois enfants comme personnes à charge. CIC l’a informé que le délai de traitement anticipé était de 36 à 42 mois, de sorte qu’il s’attendait à ce qu’une décision soit rendue au plus tard en mai 2010. Sa demande a été transférée à Londres en 2010 et, à ce stade, le délai de traitement anticipé était passé à 88 mois.
[93] Yanjun Yin a présenté sa demande en 2007, en désignant son épouse comme personne à charge. En mars 2010, il a communiqué de la documentation mise à jour au bureau des visas de Beijing, comme ce bureau le lui avait demandé, et il s’attendait à ce qu’une décision soit rendue peu de temps après. M. Yin a correspondu avec diligence avec CIC et le ministre en rapport avec sa demande pendante. Lui et son épouse ont suivi des cours d’anglais et une formation professionnelle en prévision de leur immigration.
[94] Les demandeurs soutiennent que, dans ces circonstances, leurs droits garantis à l’article 7 sont en cause.
[95] L’article 7 concerne principalement, mais non exclusivement, les droits des individus dans le contexte de la justice pénale, notamment les droits relatifs aux fouilles, aux saisies, à la détention, aux arrestations, aux procès et à l’emprisonnement. Cependant, le droit à la liberté protégé par l’article 7 ne s’entend pas uniquement de l’absence de toute contrainte physique, mais aussi de la liberté de faire des choix personnels fondamentaux : Blencoe, aux paragraphes 49 et 54. En outre, la sécurité de la personne peut protéger aussi bien l’intégrité physique que l’intégrité psychologique : Nouveau-Brunswick (Ministre de la Santé et des Services communautaires) c. G. (J.), [1999] 3 R.C.S. 46.
[96] Les demandeurs soutiennent que leurs demandes TQF pendantes mettent en cause ces droits fondamentaux. Le processus de demande TQF constitue le seul moyen pour eux d’acquérir des droits additionnels et d’accéder à un niveau de vie essentiels à leur intégrité physique et psychologique. Ils affirment également que remplir leurs demandes et s’investir émotionnellement dans la décision de quitter leur pays d’origine constitue un choix personnel fondamental. Cependant, même en reconnaissant à l’article 7 la plus large portée possible, j’estime que l’article 87.4 ne met en cause aucun des droits garantis à l’article 7.
[97] Dans l’arrêt R. c. Morgentaler, [1988] 1 R.C.S. 30, la juge Wilson, s’exprimant en son nom propre, a affirmé que la restriction de l’accès à l’avortement mettait en cause le droit d’une femme à la liberté. La juge Wilson a expliqué à la page 166 que le droit à la liberté « confère à l'individu une marge d'autonomie dans la prise de décisions d'importance fondamentale pour sa personne ». Le juge La Forest a souscrit à ces propos dans l’arrêt B. (R.) c. Children’s Aid Society of Metropolitan Toronto, [1995] 1 R.C.S. 315, au paragaphe 80, avant de statuer que l’article 7 protégeait les droits des parents de prendre soin de leurs enfants.
[98] Dans l’arrêt Rodriguez c. Colombie-Britannique (Procureur général), [1993] 3 R.C.S. 519, le juge Sopinka a écrit que la sécurité de la personne englobait l’autonomie personnelle et la dignité humaine élémentaire. Cela comprend le droit de l’individu de faire des choix concernant son propre corps et le contrôle de son intégrité physique et psychologique. Dans l’arrêt Blencoe, la Cour a précisé que seules les atteintes graves de l’État à l’intégrité psychologique d’une personne peuvent faire intervenir l’article 7 : Blencoe, aux paragraphes 56 et 57.
[99] J’admets que les demandeurs ont éprouvé du stress et des difficultés; j’admets également que la situation de certains des demandeurs suscite beaucoup de sympathie. Cependant, l’immigration n’a pas un caractère intime, profond et fondamental qui la rende comparable au droit d’une femme au choix de procréer ou à la liberté des parents de prendre soin de leurs enfants. La possibilité d’immigrer, en particulier à titre de personne appartenant à une catégorie d’immigrants économiques, ne compte pas parmi les choix reliés à l’autonomie personnelle qui font intervenir l’article 7. La possibilité d’immigrer au Canada suite à l’acceptation d’une demande TQF peut changer le cours d’une vie, mais elle ne met en cause aucun droit à la vie ou à la liberté.
[100] Le caractère volontaire de la décision des demandeurs de demander un visa de TQF et de mettre volontairement des grandes décisions en veilleuse en attendant qu’il soit statué sur leurs demandes règle la question de savoir si la sécurité de la personne est en cause. Le caractère volontaire distingue la situation des demandeurs de celle de Sue Rodriguez dans l’arrêt du même nom. Mme Rodriguez souffrait de sclérose amyotrophique latérale. Elle contestait les dispositions législatives interdisant le suicide assisté afin de pouvoir décider quand et comment elle mourrait. La Cour suprême du Canada a admis que Mme Rodriguez dépérirait lentement, qu’elle deviendrait lentement dépendante et qu’elle perdrait lentement sa dignité. Les difficultés qu’elle a éprouvées sont sans commune mesure avec celles qu’ont éprouvées les demandeurs, et, chose plus importante, Mme Rodriguez n’avait aucun choix.
[101] La situation des demandeurs diffère également de celle de la demanderesse dans l’affaire Nouveau-Brunswick (Ministre de la Santé et des Services communautaires) c. G. (J.), où la Cour suprême du Canada a jugé que la décision de l’État de retirer des enfants à leur parent portait atteinte à la sécurité de la personne des parents. Le fait de séparer un enfant de ses parents constitue une profonde intrusion dans la vie privée, et elle stigmatise le parent qui est jugé « inapte ». Avant d’en arriver à cette conclusion, le juge en chef Lamer [au paragraphe 59] a souligné que « le droit à la sécurité de la personne ne protège pas l’individu contre les tensions et les angoisses ordinaires qu’une personne ayant une sensibilité raisonnable éprouverait par suite d’un acte gouvernemental ».
[102] La perte d’une attente ou d’un espoir peut fort bien être perturbante. J’admets également que, compte tenu du passage du temps, de l’effet sur les points accordés au titre de l’âge et du changement dans les priorités énoncées dans des instructions ministérielles successives quant aux compétences recherchées, la possibilité de présenter une nouvelle demande s’est envolée. Néanmoins, je conclus que les droits protégés par l’article 7 ne sont pas mis en cause dans ces circonstances. À mon avis, les demandeurs ont éprouvé les stress et les anxiétés ordinaires qui accompagnent la présentation d’une demande d’immigration. L’article 87.4 a simplement éliminé la possibilité. Par conséquent, l’argument fondé sur l’article 7 échoue au stade de la question préliminaire.
Égalité
[103] Le paragraphe 15(1) de la Charte est ainsi rédigé :
15. (1) La loi ne fait acception de personne et s'applique également à tous, et tous ont droit à la même protection et au même bénéfice de la loi, indépendamment de toute discrimination, notamment des discriminations fondées sur la race, l'origine nationale ou ethnique, la couleur, la religion, le sexe, l'âge ou les déficiences mentales ou physiques. |
Égalité devant la loi, égalité de bénefice et protection égale de la loi |
[104] Les demandeurs soutiennent que l’article 87.4 codifie et légitime une discrimination passée fondée sur l’origine nationale et le pays de résidence. Ainsi, l’application et la mise en œuvre de la loi sont discriminatoires.
[105] C’est également un truisme que d’affirmer, dans le contexte d’une analyse fondée sur la Charte, que peu importe l’intention ou le dessein du législateur, la loi est appréciée en fonction de ses effets sur des individus et des groupes. Il n’est pas suffisant qu’une loi soit en elle-même conforme à la Constitution; son application doit elle aussi être conforme à la Charte : Little Sisters Book and Art Emporium c. Canada (Ministre de la Justice), 2000 CSC 69, [2000] 2 R.C.S. 1120.
[106] Selon les éléments de preuve que les demandeurs ont produits, environ 92 p. 100 des demandes auxquelles il a été mis fin émanaient d’Afrique, du Moyen-Orient, de l’Asie et du Pacifique, tandis que 8 p. 100 des demandes auxquelles il a été mis fin émanaient d’Europe ou des Amériques. Les demandeurs soutiennent que la seule conclusion que l’on puisse tirer de ces taux différenciés d’élimination des arriérés de demandes TQF est que les modalités de mise en œuvre de la LIPR par CIC, notamment la répartition des ressources et d’autres décisions opérationnelles, ont entraîné une différence de traitement fondée sur l’origine nationale ou le pays de résidence.
[107] Les demandeurs étayent cette analyse globale des éléments de preuve en attirant l’attention sur des bureaux des visas précis. Le taux de réduction a varié considérablement d’un bureau des visas à l’autre. Par exemple, Mae Joy Tabingo est une citoyenne des Philippines, et elle a fait sa demande auprès du bureau des visas de Manille. Manille avait un arriéré de 21 581 dossiers en date du 27 février 2008. Le 29 juin 2012, il restait 13 733 dossiers. Par contraste, le bureau de Buffalo aux États‑Unis avait 17 225 demandes dans son arriéré en date du 27 février 2008. Le 29 juin 2012, il ne restait plus que 9 dossiers auxquels mettre fin.
[108] Cela est significatif parce que le paragraphe 11(1) du Règlement exige que les personnes qui demandent un visa de résident permanent fassent leur demande auprès du bureau des visas qui dessert le pays de leur citoyenneté ou de leur résidence. Cette règle vise à faire en sorte que les demandes soient évaluées par les bureaux des visas les mieux à même de vérifier et d’apprécier les documents accompagnant les demandes. Cela n’est pas à dire, toutefois, qu’une fois reçues, les demandes sont nécessairement traitées dans le bureau des visas de ce pays.
[109] À première vue, les taux de traitement par bureau des visas tendent à étayer l’inférence selon laquelle les ressortissants de pays américains et européens ont joui d’une priorité par rapport aux citoyens de pays d’Asie, du Pacifique, du Moyen-Orient et d’Afrique, et étayent l’inférence de différence de traitement fondé sur l’origine national. Cependant, en y regardant de plus près, un tableau différent se dégage.
[110] À titre de question préliminaire, je note que l’origine nationale est un motif de discrimination énuméré et que la citoyenneté a été reconnue comme un motif analogue. Les demandeurs invoquent principalement l’origine nationale dans le cadre de leur argument fondé sur l’article 15. Ils ont accordé moins d’importance au pays de résidence, qu’ils disent être un motif de discrimination analogue aux motifs énoncés à l’article 15.
[111] Il n’y a aucun précédent judiciaire qui tend à indiquer que le pays de résidence serait un motif analogue.
[112] Les motifs analogues sont liés à des caractéristiques immuables ou modifiables uniquement à un prix inacceptable du point de vue de l’identité personnelle. Lorsqu’ils déterminent si des motifs de discrimination sont analogues à ceux énumérés à l’article 15, les tribunaux doivent s’interroger quant à savoir si les caractéristiques en cause ont servi historiquement « d'ersatz illégitimes et avilissants de décisions fondées sur le mérite des individus » et si la distinction opérée touche une « minorité discrète et isolée ou à un groupe qui a historiquement fait l’objet de discrimination » : Corbiere c. Canada (Ministre des Affaires indiennes et du Nord canadien), [1999] 2 R.C.S. 203, au paragraphe 13.
[113] Les demandeurs invoquent l’arrêt R. c. Turpin, [1989] 1 R.C.S. 1296, où la Cour suprême du Canada a laissé en suspens la question de savoir si la province de résidence d’une personne pourrait, lorsque les circonstances le justifient, fonder une plainte de discrimination. En outre, dans l’arrêt Corbiere, la Cour a conclu que le lieu de résidence des Autochtones canadiens, plus précisément la question de savoir si le membre d’une bande autochtone vit dans une réserve ou hors réserve, constitue un motif de discrimination analogue. Cependant, la Cour a clairement indiqué qu’il ne fallait pas confondre les décisions que prennent les Canadiens non autochtones quant à leur lieu de résidence et les décisions aux incidences autrement plus importantes que prennent les membres de bandes autochtones de vivre dans des réserves ou hors réserve, lorsque le choix s’offre à eux. L’identité autochtone, y compris l’identification à des terres ancestrales, est unique. La situation dont il était question dans l’affaire Corbiere n’est pas comparable à celle des demandeurs.
[114] Il est discutable que le pays de résidence soit un motif analogue. Le pays de résidence n’est pas une caractéristique immuable, non plus qu’une composante essentielle de l’identité, étant donné le désir des demandeurs d’immigrer. Ces demandeurs ne constituent pas non plus une minorité discrète et isolée, et certainement pas un tel groupe au sein de la société canadienne. Le pays de résidence, par contraste avec la race et la religion, n’est pas historiquement un motif de discrimination, et il n’y a pas suffisamment d’éléments de preuve pour établir que la résidence est un ersatz illégitime et avilissant de décisions fondées sur le mérite des individus. En conséquence, je conclus que le pays de résidence n’est pas un motif analogue de discrimination visé à l’article 15 de la Charte, et j’examinerai maintenant l’argument des demandeurs fondé sur l’origine nationale.
[115] Enfin, il est allégué que les demandeurs ont en commun d’être défavorisés économiquement et, dans certains cas, pauvres. Il est difficile de tirer une conclusion unique quant à la situation financière de toutes les personnes appartenant à une catégorie aussi vaste d’individus résidant aux quatre coins du monde. Quoi qu’il en soit, la pauvreté ou le désavantage économique n’est pas une caractéristique personnelle immuable et indélébile. La situation financière d’une personne et les conditions sociales qui s’y rattachent changent; les fortunes individuelles peuvent aller et venir, plusieurs fois, au cours d’une vie, tout comme la situation sociale et économique générale dans le pays d’origine.
[116] Dans l’arrêt Withler c. Canada (Procureur général), 2011 CSC 12, [2011] 1 R.C.S. 396, la Cour suprême du Canada a mis en garde contre une approche formaliste de l’article 15 et le recours rigide à des groupes de comparaison. La Cour a recentré l’article 15 sur la question essentielle de la discrimination réelle, le principe fondateur exprimé dans l’arrêt Andrews c. Law Society of British Columbia, [1989] 1 R.C.S. 143.
[117] L’article 15 ne garantit pas un traitement identique. Étant donné qu’il s’agit de déterminer s’il y a une discrimination réelle, la différence de traitement n’est pas nécessairement discriminatoire. Le juge McIntyre a expliqué la discrimination en ces termes dans l’arrêt Andrews [aux pages 174 et 175] :
[…] la discrimination peut se décrire comme une distinction, intentionnelle ou non, mais fondée sur des motifs relatifs à des caractéristiques personnelles d'un individu ou d'un groupe d'individus, qui a pour effet d'imposer à cet individu ou à ce groupe des fardeaux, des obligations ou des désavantages non imposés à d'autres ou d'empêcher ou de restreindre l'accès aux possibilités, aux bénéfices et aux avantages offerts à d'autres membres de la société. Les distinctions fondées sur des caractéristiques personnelles attribuées à un seul individu en raison de son association avec un groupe sont presque toujours taxées de discriminatoires, alors que celles fondées sur les mérites et capacités d'un individu le sont rarement.
[118] Pour déterminer si une loi est discriminatoire au sens de l’article 15, il faut appliquer un critère à deux volets : 1) La loi crée-t-elle une distinction fondée sur un motif énuméré ou analogue? 2) La distinction crée-t-elle un désavantage par la perpétuation d’un préjugé ou l’application de stéréotypes? : Withler, aux paragraphes 30 et 31. Autrement dit, toute distinction n’est pas discriminatoire.
Preuve de discrimination
[119] Selon son libellé, l’article 87.4 différencie seulement les auteurs de demandes TQF en fonction de la date de leur demande. Cependant, j’admets les éléments de preuve des demandeurs selon lesquels les taux de traitement ont varié d’un bureau des visas à l’autre, de telle sorte que l’article 87.4 a eu une incidence différente et a mené à des résultats différents selon le lieu où un demandeur avait présenté sa demande. Cela n’indique toutefois pas nécessairement une distinction fondée sur un motif énuméré ou analogue.
[120] Les demandeurs forment un groupe diversifié. Ils n’ont en commun aucune des caractéristiques que sont la race, l’origine nationale ou ethnique, la couleur ou la religion. Ils sont des ressortissants de pays divers, et ils ont présenté leurs demandes de TQF aux Philippines, en Syrie, au Pakistan et en Chine. En outre, les huit demandeurs représentent des centaines d’autres demandeurs aux races, nationalités et religions les plus diverses.
[121] Il y a une certaine controverse entre les parties au sujet des éléments de preuve statistique. Les demandeurs ont soutenu que je devrais accorder peu de poids aux éléments de preuve du défendeur parce que les personnes qui ont souscrit ses affidavits n’ont pas une connaissance personnelle des éléments de preuve statistique qu’ils ont produits. Bien que les statistiques constituent du ouï-dire, je considère que ces éléments de preuve sont fiables et nécessaires dans les circonstances. Je doute que quelque auteur d’affidavit que ce soit puisse avoir une connaissance personnelle des statistiques concernant le programme des TQF au sein d’une organisation aussi grande et complexe que CIC. En outre, mis à part l’objection de principe à l’admission d’éléments de preuve constituant du ouï-dire, aucune lacune précise ou particulière n’a été signalée qui jetterait un doute sur l’exactitude ou la fiabilité des éléments de preuve en question.
[122] Après les avoir reçues, CIC a transféré beaucoup de demandes d’un bureau des visas à un autre pour que ces demandes soient traitées. Dix mille demandes ont été transférées du bureau des visas d’Islamabad à celui de Londres et, de ces 10 000 demandes, 512 ont été traitées. Les demandes d’Ali Raza Jafri, Sumera Shahid et Zafar Mahmood figurent parmi celles qui ont été transférées d’Islamabad à Londres en 2010 et en 2011. De plus, 6 000 dossiers de Damas et 4 600 dossiers de New Delhi ont été transférés à Varsovie. Près de 10 000 de ces demandes ont été traitées à Varsovie. La demande du demandeur Habibollah Abedi a été transférée à Varsovie en 2010.
[123] Le 27 février 2008, il y avait 29 423 dossiers dans l’inventaire d’arriéré aux bureaux des visas en Afrique et au Moyen-Orient. Le 29 juin 2012, 17 257 dossiers demeuraient dans l’arriéré, ce qui représente une réduction de l’ordre de 41 p. 100. Cependant, les demandeurs notent que 769 dossiers qui émanaient de Damas ont été transférés à Varsovie mais n’ont pas été traités. Si l’on rajoute ces dossiers, il restait 18 026 dossiers qui émanaient de la région de l’Afrique et du Moyen‑Orient, ce qui représente une réduction de l’ordre de 39 p. 100 dans l’arriéré de cette région.
[124] Pour la région de l’Asie et du Pacifique, il y avait 123 923 demandes dans l’arriéré le 27 février 2008. En date du 29 juin 2012, il restait 62 265 dossiers, de sorte que l’arriéré avait été réduit de 50 p. 100. Encore une fois, en rajoutant les 9 503 dossiers transférés d’Islamabad et de New Delhi mais non traités, il restait 71 768 dossiers, ce qui représente une réduction de l’arriéré de l’ordre de 42 p. 100.
[125] Globalement, 39 p. 100 de l’arriéré de dossiers émanant de l’Afrique et du Moyen-Orient et 42 p. 100 de l’arriéré de dossiers émanant de l’Asie et du Pacifique ont été traités avant que l’article 87.4 acquière force de loi. En comparaison, 88 p. 100 des dossiers de l’arriéré d’Europe et 92 p. 100 de celui des Amériques ont été traités.
[126] Ces éléments de preuve démontrent, selon les demandeurs, que des ressources insuffisantes ont été chroniquement et délibérément attribuées aux bureaux des visas d’Afrique, d’Asie et du Moyen-Orient, comme conséquence de la discrimination exercée à l’endroit des auteurs de demandes TQF de pays desservis par ces bureaux. Les demandeurs de ces régions étaient présumés avoir moins de chance ou de capacité de réussir leur immigration et, par conséquent, des niveaux de ressources inférieurs ont été attribués aux bureaux des visas correspondants.
[127] Le défendeur a produit des éléments de preuve pour expliquer les taux de traitement différents d’un bureau à l’autre.
[128] James McNamee est le directeur de la Division des stratégies et analyses en matière d’immigration de la Direction générale des politiques stratégiques et de la planification de CIC. Il a expliqué que chaque mission recevait un mélange varié de demandes dont des demandes de visas de résident temporaire et des demandes de résidence permanente n’émanant pas de TQF comme celles des personnes appartenant à la catégorie du regroupement familial. Les demandes de visas de résident temporaire, qui comprennent les demandes de visas de visiteur, d’étudiant étranger et de travailleur étranger temporaire, peuvent être priorisées à cause de l’importance du facteur temps dans le cas de ces demandes.
[129] David Manicom, directeur général de la Direction générale de l’immigration (politiques) de CIC a présenté des éléments de preuve selon lesquels des facteurs externes influent sur la capacité de CIC à doter certains bureaux des visas en ressources. Par exemple, des catastrophes naturelles, l’instabilité politique et des conflits régionaux ont entraîné des fermetures temporaires et partielles des bureaux des visas à Islamabad et à Damas. De plus, le roulement de personnel varie d’un bureau à l’autre. Au cours des années 2007 et 2008, le centre régional de traitement d’Accra, au Ghana, a perdu cinq de ses six décideurs. Enfin, M. Manicom a noté qu’il y a des contraintes physiques et sécuritaires qui limitent la possibilité d’ajouter plus de ressources. À différentes époques au cours des six dernières années, les bureaux d’Accra, du Caire, de Damas, d’Islamabad, de Manille, de Nairobi, de New Delhi et de Pretoria ont été dotés au maximum en personnel, compte tenu de l’espace disponible.
[130] M. Manicom a également expliqué que le traitement des demandes de certaines régions prend plus de temps et de ressources. Le bureau d’Accra en offre un bon exemple. Le service postal n’est pas fiable et la bande passante pour les courriels et les autres communications s’est révélée problématique. La documentation est parfois de piètre qualité et les fraudes sont fréquentes, ce qui exige des mesures de vérification additionnelles. Des conditions locales font qu’il est plus difficile et plus long de vérifier les naissances et les attestations d’études et de formation.
[131] De plus, M. Manicom a affirmé dans son témoignage que certains bureaux des visas avaient des priorités différentes. Les bureaux de Damas, du Caire et de Nairobi ont traité de grands nombres de cas de réfugiés. Au bureau de Manille, le Programme concernant les aides familiaux résidants et le Programme des candidats des provinces étaient plus importants.
[132] M. Manicom a également produit des éléments de preuve concernant le centre régional de traitement de Buffalo, qui est responsable des demandes émanant des États-Unis et du Canada. Étant donné que bon nombre des demandes à Buffalo émanaient de personnes déjà au Canada, ce bureau s’est vu attribuer une part plus grande des cibles totales d’immigration de TQF. Cela tient au fait que, bien souvent, les demandeurs qui présentent une demande à Buffalo étudient, vivent ou travaillent déjà au Canada. De plus, bon nombre de ces demandeurs avaient des avis sur un emploi réservé ou des permis de travail qui les rendaient admissibles à un traitement prioritaire.
[133] Il y a un élément de preuve qui est particulièrement convaincant relativement à la question de savoir si la différence dans les taux de traitement constitue une preuve de l’existence de discrimination. Chaque bureau des visas traite des demandes présentées par des personnes de nombreux pays différents. Par exemple, les citoyens des États-Unis, de la Grande-Bretagne et de la France ne représentent qu’un faible pourcentage des cas traités aux bureaux de Buffalo, Londres et Paris, soit respectivement 7 p. 100, 14 p. 100 et 7 p. 100. Les demandeurs de l’Inde représentent 26 p. 100 des cas traités à Buffalo et 21 p. 100 des cas traités à Londres. Les demandeurs de la Chine représentent 18 p. 100 de tous les cas traités à Buffalo tandis que les demandeurs de l’Iran représentent 9 p. 100 des cas traités à ce bureau. Les citoyens du Pakistan représentent 17 p. 100 de toutes les demandes traitées à Londres.
[134] Après avoir examiné ces éléments de preuve, je conclus que les demandeurs n’ont pas démontré que l’article 87.4 avait eu des répercussions disproportionnées entre groupes de demandeurs de différentes origines nationales. La preuve démontre que CIC a transféré des dossiers de bureaux recevant beaucoup de demandes à des bureaux recevant moins de demandes, afin d’en accélérer le traitement. De plus, le taux élevé de classement de dossiers au bureau de Buffalo ne traduit pas un parti pris pour les demandeurs des États-Unis puisque seulement 7 p. 100 des demandes traitées à ce bureau émanaient en fait d’Américains. En réalité, le bureau de Buffalo a plutôt géré des demandes prioritaires et sensibles au facteur temps présentées par des personnes qui se trouvaient déjà licitement au Canada. Les demandeurs soutiennent que CIC a fait de la discrimination à l’endroit des personnes originaires d’Asie, du Moyen-Orient et d’Afrique; cependant, 69 p. 100 des demandes traitées à Buffalo, qui avait un des taux de classement les plus élevés, émanaient de citoyens de pays situés dans ces régions.
Perpétuation d’un stéréotype
[135] Pour ce qui concerne maintenant le deuxième volet du critère de l’article 15, la preuve n’indique pas que l’article 87.4 perpétue un désavantage du fait de préjugés ou de l’application de stéréotypes. Les demandeurs soutiennent qu’en omettant d’allouer les ressources nécessaires aux bureaux d’Afrique, du Moyen-Orient et d’Asie, CIC a perpétué l’idée que les personnes de ces pays ont moins de valeur ou sont moins désirables. Encore une fois, cependant, cet argument ne tient pas la route lorsqu’on y regarde de plus près. Les personnes originaires d’Afrique et du Moyen-Orient représentaient environ 23 p. 100 de ceux qui sont entrés au Canada comme membres de la catégorie de l’immigration économique entre 2002 et 2011. La moitié de tous les immigrants économiques au cours de cette période venaient d’Asie et du Pacifique. En tout, environ 73 p. 100 des immigrants économiques au Canada proviennent précisément des régions que les demandeurs disent être considérées comme indésirables (annexe C).
[136] Les demandeurs ont soutenu que l’article 87.4 perpétuait la croyance erronée que les demandeurs qui ont déposé leurs demandes avant le 27 février 2008 sont moins qualifiés pour immigrer. J’admets les éléments de preuve des demandeurs selon lesquels l’arriéré compte de nombreux demandeurs qualifiés. D’ailleurs, M. McNamee a présenté des éléments de preuve selon lesquels, même jusqu’à la date à laquelle il a été mis fin à l’arriéré, celui-ci a été sondé avec succès pour trouver des candidats qualifiés pour le Programme des candidats des provinces. De plus, environ un tiers de tous les visas de résident permanent de la catégorie des TQF délivrés en 2011 l’ont été à des demandeurs dont les demandes faisaient partie de l’arriéré. Ces visas n’auraient pas été délivrés si les candidats n’avaient pas été qualifiés. Cependant, la date de la demande n’est pas un motif énuméré ou analogue, de sorte que l’application de stéréotypes en fonction de ce critère ne constitue pas de la discrimination.
[137] L’article 87.4 doit être considéré à la lumière du contexte plus général de l’immigration. Les bureaux des visas ne traitent pas que des demandes TQF : ils traitent également un vaste éventail de demandes de visas, auxquels différents niveaux de priorité sont accordés. Certains bureaux des visas font face à des défis uniques, comme une infrastructure plus faible, de plus hauts taux de fraude ou un afflux de revendications du statut de réfugié. Comme les éléments de preuve historique l’ont systématiquement démontré, de manière générale, les immigrants économiques d’Asie, du Moyen‑Orient et d’Afrique deviennent des résidents permanents canadiens en grands nombres. Les éléments de preuve n’étayent pas la prétention selon laquelle l’article 87.4 est discriminatoire.
Justification de l’atteinte
[138] Puisque j’ai conclu que le fait qu’il soit mis fin aux dossiers TQF ne mettait en cause aucun droit garanti à l’article 7 et que l’article 87.4 n’est pas discriminatoire au sens de l’article 15, ni dans son objet ni dans son effet, je ne traiterai pas de l’article premier de la Charte.
Mandamus
[139] Un mandamus peut être délivré pour contraindre une autorité publique à exécuter une obligation à laquelle elle est tenue en vertu de sa loi habilitante. Puisque j’ai conclu que l’article 87.4 de la LIPR est une disposition législative dépourvue d’ambiguïté et constitutionnellement valide, il est mis fin aux demandes et le défendeur n’a aucune obligation légale de continuer à les traiter. Un mandamus ne peut pas être ordonné.
[140] Les demandeurs ont soutenu que, même avant l’entrée en vigueur de l’article 87.4, le défendeur avait déjà violé les droits des demandeurs au traitement de leurs demandes en temps opportun, et que cette violation passée devait pouvoir donner lieu à une mesure de redressement. Cet argument échoue puisqu’un mandamus ne peut pas remédier à une violation passée alors qu’il n’y a actuellement aucune obligation.
Prise d’une mesure spéciale pour des motifs d’ordre humanitaire
[141] Les demandeurs avancent un argument subsidiaire. Ils disent que même s’il a été mis fin à leurs dossiers, l’article 25 de la LIPR leur confère le droit de demander la prise d’une mesure spéciale pour des motifs d’ordre humanitaire (demande CH) eu égard à l’application de l’article 87.4. Les demandeurs notent que le ministre a eu recours à une disposition similaire pour aider des demandeurs à qui des visas avaient été délivrés par erreur même si leurs demandes étaient visées par l’article 87.4. Étant donné le comportement du ministre lui-même, les demandeurs auraient droit à ce que leur cas soit examiné à la lumière de motifs d’ordre humanitaire.
[142] L’article 25.2 permet au ministre d’octroyer le statut de résident permanent à un étranger qui est par ailleurs interdit de territoire ou qui ne se conforme pas à la LIPR si le ministre est convaincu que l’intérêt public le justifie. Il est bien établi que, sauf lorsque l’exception liée à l’intérêt public s’applique, une demande fondée sur des motifs d’ordre humanitaire n’est pas un mécanisme d’entrée autonome; il s’agit plutôt d’un pouvoir conféré au ministre de prendre une mesure spéciale passant outre aux exigences ou aux dispositions de la LIPR dans le contexte d’une demande par ailleurs lacunaire. En l’espèce, il n’y a aucune demande, ni aucune exigence à laquelle il pourrait être renoncé pour des motifs d’ordre humanitaire.
[143] Une lettre a été envoyée aux demandeurs à qui un visa avait été délivré par erreur pour les informer que leur visa était invalide. Une deuxième lettre leur a ensuite été envoyée pour leur expliquer que le ministre estimait que l’intérêt public justifiait l’octroi du visa et des exemptions nécessaires. La lettre demandait aux demandeurs de signer et dater cette lettre pour indiquer qu’ils souhaitaient se prévaloir de la disposition, puis de la renvoyer avec certains documents.
[144] Les demandeurs soutiennent que s’il avait été mis fin à la demande sous-jacente, le ministre ne pourrait pas invoquer l’article 25.2. Des visas de résident permanent avaient déjà été délivrés à ces individus; certains avaient peut-être déjà obtenu le droit d’établissement au Canada. Je ne vois aucune incompatibilité entre la décision du ministre en vertu de l’article 25.2 et sa position dans les présentes demandes. Le pouvoir discrétionnaire que confère l’article 25.2 est très vaste, et, dans tous les cas, aucune demande n’a été soumise au ministre et il n’y a non plus aucun refus. L’argument est donc prématuré.
Les droits de demande
[145] Les demandeurs soutiennent que le paragraphe 87.4(4), qui prévoit que les droits de demande seront remboursés, ne peut avoir d’effet en tant que disposition de la LIPR, parce que seule la Loi sur la gestion des finances publiques peut lier le Conseil du Trésor. Cependant, je conviens avec le défendeur que tant la LIPR que la Loi sur la gestion des finances publiques prévoient une telle disposition. Les demandeurs soutiennent également que le paragraphe 87.4(4) viole le paragraphe 19(2) de la Loi sur la gestion des finances publiques qui prévoit que des droits de demande ne peuvent pas excéder les coûts. Ils soutiennent que le défendeur est tenu de payer des intérêts sur les droits de demande.
[146] Il n’y a rien au dossier qui indique que des intérêts ont été acquis ou que les droits dépassaient les coûts associés aux demandes. Le processus de traitement des demandes n’a finalement pas été mené à terme, mais CIC a tout de même dû employer des ressources pour recevoir et gérer les demandes. Dans tous les cas, même si l’argument trouvait appui sur des éléments de preuve, l’article 87.4 a éteint tout droit à des intérêts. Pour cette raison, l’argument des demandeurs fondé sur la théorie de l’enrichissement sans cause doit également échouer : Authorson.
Conclusion
[147] Comme je l’ai noté précédemment, les demandeurs ont attendu en file pendant de nombreuses années pour finalement découvrir que la porte d’entrée était fermée. Ils considèrent que la fin de leur espoir d’une nouvelle vie au Canada résulte d’une mesure injuste, arbitraire et inutile. Cependant, l’article 87.4 est une disposition légale valide, conforme au principe de la primauté du droit, à la Déclaration des droits et à la Charte. Il a été mis fin aux demandes par effet de la loi, et la Cour ne peut pas ordonner un mandamus.
[148] Compte tenu des questions sérieuses soulevées et de l’importance générale de la présente affaire pour plusieurs milliers de demandeurs, les questions suivantes seront certifiées :
a. Le paragraphe 87.4(1) de la LIPR met-il fin, au moment de son entrée en vigueur et par effet de la loi, aux demandes décrites à ce paragraphe, et, dans la négative, les demandeurs ont-ils droit à un mandamus?
b. La Déclaration canadienne des droits exige-t-elle que soient donnés un avis et la possibilité de présenter des observations avant qu’il soit mis fin à une demande en application du paragraphe 87.4(1) de la LIPR?
c. Le paragraphe 87.4 de la LIPR est-il inconstitutionnel au motif qu’il contrevient au principe de la primauté du droit ou aux articles 7 et 15 de la Charte canadienne des droits et libertés?
JUGEMENT
LA COUR STATUE que :
1. La demande de contrôle judiciaire est rejetée.
2. Les demandes de contrôle judiciaire dans les instances suivantes sont rejetées pour les motifs donnés en l’espèce :
a. IMM-8669-12 : Habibollah Abedi c. Ministre de la Citoyenneté et de l’Immigration;
b. IMM-10307-12 : Maria Sari Teresa Borja Austria c. Ministre de la Citoyenneté et de l’Immigration;
c. IMM-4866-12 : Ali Raza Jafri c. Ministre de la Citoyenneté et de l’Immigration;
d. IMM-8302-12 : Zafar Mahmood, Shabnum Zafar, Abdul Majid Zafar, Abdul Sammad Zafar c. Ministre de la Citoyenneté et de l’Immigration;
e. IMM-3725-12 : Sumera Shahid c. Ministre de la Citoyenneté et de l’Immigration;
f. IMM-6165-12 : Fang Wei c. Ministre de la Citoyenneté et de l’Immigration;
g. IMM-8747-12 : Yanjun Yin c. Ministre de la Citoyenneté et de l’Immigration.
3. Les présents motifs du jugement et jugement s’appliquent relativement à tous les dossiers énumérés à l’annexe D ci-jointe.
4. Les parties ont l’autorisation de déposer une requête, au-delà des 10 jours prévus à la règle 397 des Règles [Règles des Cours fédérales, DORS/98-106], visant à préciser le libellé du présent jugement en modifiant l'annexe D afin de régler toute omission ou erreur qui pourrait s’y être glissée.
5. Les questions suivantes sont certifiées en vertu de l’alinéa 74d) de la LIPR :
a. Le paragraphe 87.4(1) de la LIPR met-il fin, au moment de son entrée en vigueur et par effet de la loi, aux demandes décrites à ce paragraphe, et, dans la négative, les demandeurs ont-ils droit à un mandamus?
b. La Déclaration canadienne des droits exige-t-elle que soient donnés un avis et la possibilité de présenter des observations avant qu’il soit mis fin à une demande en application du paragraphe 87.4(1) de la LIPR?
c. Le paragraphe 87.4 de la LIPR est-il inconstitutionnel au motif qu’il contrevient au principe de la primauté du droit ou aux articles 7 et 15 de la Charte canadienne des droits et libertés?
6. Des observations au sujet des dépens peuvent être communiquées dans les 20 jours suivant la date de la présente décision.
Annexe A
Loi sur l’immigration et la protection des réfugiés, L.C. 2001, ch. 27
Article 87.4
87.4 (1) Il est mis fin à toute demande de visa de résident permanent faite avant le 27 février 2008 au titre de la catégorie réglementaire des travailleurs qualifiés (fédéral) si, au 29 mars 2012, un agent n’a pas statué, conformément aux règlements, quant à la conformité de la demande aux critères de sélection et autres exigences applicables à cette catégorie. |
Demandes antérieures au 27 février 2008 |
(2) Le paragraphe (1) ne s’applique pas aux demandes à l’égard desquelles une cour supérieure a rendu une décision finale, sauf dans les cas où celle-ci a été rendue le 29 mars 2012 ou après cette date. |
Application |
(3) Le fait qu’il a été mis fin à une demande de visa de résident permanent en application du paragraphe (1) ne constitue pas un refus de délivrer le visa. |
Effet |
(4) Les frais versés au ministre à l’égard de la demande visée au paragraphe (1), notamment pour l’acquisition du statut de résident permanent, sont remboursés, sans intérêts, à la personne qui les a acquittés; ils peuvent être payés sur le Trésor. |
Remboursement de frais |
(5) Nul n’a de recours contre sa Majesté ni droit à une indemnité de sa part relativement à une demande à laquelle il est mis fin en vertu du paragraphe (1). |
Absence de recours ou d’indemnité |
Annexe B
Déclaration canadienne des droits, S.C. 1960, ch. 44
Alinéa 1a)
Reconnaissance et déclaration des droits et libertés
1. Il est par les présentes reconnu et déclaré que les droits de l’homme et les libertés fondamentales ci-après énoncés ont existé et continueront à exister pour tout individu au Canada quels que soient sa race, son origine nationale, sa couleur, sa religion ou son sexe , |
a) le droit de l’individu à la vie, à la liberté, à la sécurité de la personne ainsi qu’à la jouissance de ses biens, et le droit de ne s’en voir privé que par l’application régulière de la loi. |
Alinéa 2e)
Interprétation de la législation
2. Toute loi du Canada, à moins qu’une loi du Parlement du Canada ne déclare expressément qu’elle s’appliquera nonobstant la Déclaration canadienne des droits, doit s’interpréter et s’appliquer de manière à ne pas supprimer, restreindre ou enfreindre l’un quelconque des droits ou des libertés reconnus et déclarés aux présentes, ni à en autoriser la suppression, la diminution ou la transgression, et en particulier, nulle loi du Canada ne doit s’interpréter ni s’appliquer comme |
[…] e) privant une personne du droit à une audition impartiale de sa cause, selon les principes de justice fondamentale, pour la définition de ses droits et obligations. |
Annexe C
Faits et chiffres 2011 — Aperçu de l’immigration : Résidents permanents et temporaires
Canada – Résidents permanents selon les pays d'origine
Nombre |
||||||||||
Pays d’origine |
2002 |
2003 |
2004 |
2005 |
2006 |
2007 |
2008 |
2009 |
2010 |
2011 |
Philippines |
11 011 |
11 987 |
13 303 |
17 525 |
17 718 |
19 067 |
23 727 |
27 277 |
36 580 |
34 991 |
Chine, République Populaire de |
33 304 |
36 251 |
36 429 |
42 292 |
33 078 |
27 013 |
29 337 |
29 051 |
30 195 |
28 696 |
Inde |
28 838 |
24 594 |
25 573 |
33 141 |
30 746 |
26 047 |
24 548 |
26 117 |
30 252 |
24 965 |
États-Unis |
5 294 |
6 013 |
7 507 |
9 263 |
10 943 |
10 449 |
11 216 |
9 723 |
9 245 |
8 829 |
Iran |
7 889 |
5 651 |
6 063 |
5 502 |
7 073 |
6 663 |
6 010 |
6 064 |
6 815 |
6 840 |
Royaume-Uni |
4 724 |
5 199 |
6 062 |
5 864 |
6 541 |
8 128 |
9 243 |
9 565 |
9 499 |
6 550 |
Haïti |
2 217 |
1 945 |
1 657 |
1 719 |
1 650 |
1 614 |
2 509 |
2 085 |
4 552 |
6 208 |
Pakistan |
14 173 |
12 351 |
12 793 |
13 575 |
12 329 |
9 545 |
8 051 |
6 213 |
4 986 |
6 073 |
France |
3 962 |
4 127 |
5 028 |
5 430 |
4 915 |
5 526 |
6 383 |
7 299 |
6 934 |
5 867 |
Émirats arabes unis |
4 444 |
3 321 |
4 358 |
4 053 |
4 100 |
3 368 |
4 695 |
4 640 |
6 796 |
5 223 |
Iraq |
1 365 |
969 |
1 140 |
1 316 |
977 |
1 601 |
2 570 |
4 567 |
4 545 |
4 698 |
Corée, République de |
7 334 |
7 089 |
5 337 |
5 819 |
6 178 |
5 866 |
7 246 |
5 864 |
5 539 |
4 573 |
Colombie |
3 225 |
4 273 |
4 438 |
6 031 |
5 813 |
4 833 |
4 995 |
4 240 |
4 796 |
4 317 |
Maroc |
4 057 |
3 243 |
3 471 |
2 692 |
3 109 |
3 789 |
3 906 |
5 221 |
5 946 |
4 155 |
Algérie |
3 030 |
2 786 |
3 209 |
3 131 |
4 513 |
3 172 |
3 228 |
4 785 |
4 124 |
3 800 |
Mexique |
1 918 |
1 738 |
2 245 |
2 854 |
2 830 |
3 224 |
2 831 |
3 104 |
3 866 |
3 642 |
Égypte |
1 634 |
1 929 |
2 051 |
2 062 |
1 651 |
1 969 |
2 314 |
2 486 |
4 305 |
3 403 |
Sri Lanka |
4 968 |
4 448 |
4 134 |
4 690 |
4 490 |
3 934 |
4 508 |
4 270 |
4 181 |
3 104 |
Nigeria |
1 281 |
931 |
1 369 |
2 034 |
2 481 |
2 255 |
1 837 |
2 661 |
3 268 |
2 768 |
Ukraine |
3 576 |
2 781 |
2 401 |
2 317 |
1 880 |
2 170 |
1 874 |
2 300 |
3 097 |
2 455 |
Bangladesh |
2 615 |
1 896 |
2 374 |
3 940 |
3 838 |
2 735 |
2 716 |
1 854 |
4 364 |
2 449 |
Liban |
1 723 |
2 600 |
2 673 |
3 122 |
3 290 |
3 018 |
2 827 |
2 531 |
2 453 |
2 335 |
Arabie saoudite |
2 538 |
2 042 |
2 111 |
2 364 |
2 227 |
1 649 |
2 357 |
2 025 |
2 801 |
2 299 |
Allemagne |
1 624 |
2 098 |
2 387 |
2 635 |
3 030 |
2 555 |
4 057 |
4 081 |
3 190 |
2 254 |
Éthiopie |
802 |
1 326 |
1 439 |
1 370 |
1 647 |
1 424 |
1 473 |
1 212 |
1 746 |
2 038 |
Jamaïque |
2 457 |
1 983 |
2 130 |
1 880 |
1 686 |
2 113 |
2 312 |
2 427 |
2 256 |
2 021 |
Afghanistan |
2 971 |
3 010 |
2 527 |
2 908 |
2 552 |
2 262 |
1 811 |
1 507 |
1 549 |
1 977 |
Israël |
2 605 |
2 366 |
2 857 |
2 549 |
2 692 |
2 446 |
2 633 |
2 364 |
2 798 |
1 967 |
Annexe D
Cas type : |
Mae Joy Tabingo |
IMM-5635-12 |
1 |
Michael Rashin |
IMM-5481-12 |
2 |
Adewale Soneye |
IMM-5482-12 |
3 |
Kakaly Sultana |
IMM-5483-12 |
4 |
Salman Fazal Mohamed Elrafie Mustafa Salih |
IMM-5484-12 |
5 |
Mamdouh Adib Ghattas Mikhail |
IMM-5485-12 |
6 |
Chih Ming Tseng |
IMM-5486-12 |
7 |
Mangala Janaki Rajapakse |
IMM-5487-12 |
8 |
Nabil Zein |
IMM-5490-12 |
9 |
Emmanuel Chinonyelum Uba |
IMM-5493-12 |
10 |
Arunangshu Dutta |
IMM-5494-12 |
11 |
Maria Adaku Obi |
IMM-5496-12 |
12 |
Odai Ja'afar Sadik |
IMM-5498-12 |
13 |
Ibrahim Mahmoud Abdel Rahman Ibrahim |
IMM-5499-12 |
14 |
Ribhi Asfour |
IMM-5500-12 |
15 |
Farouk Abdel-Hamid Farid Mahmoud |
IMM-5501-12 |
16 |
Antonio Hilarion Manuel |
IMM-5502-12 |
17 |
Bolormaa Dorjpalam |
IMM-5503-12 |
18 |
Cheng Wah Cheow |
IMM-5505-12 |
19 |
Cherry Corpuz |
IMM-5506-12 |
20 |
Neil Smith |
IMM-5507-12 |
21 |
Sanja Culakovska |
IMM-5508-12 |
22 |
Abdelghani Ahmed Said |
IMM-5509-12 |
23 |
Dharmendra V Shunmugam |
IMM-5511-12 |
24 |
Qutaiba Soufi |
IMM-5512-12 |
25 |
Nowfal Hani Taha |
IMM-5514-12 |
26 |
Edwin Chime Oji |
IMM-5515-12 |
27 |
Thomas Thompson Talabi |
IMM-5516-12 |
28 |
Imran Muhammad Aslam |
IMM-5517-12 |
29 |
Mamour Ba |
IMM-5519-12 |
30 |
Flochova Jana |
IMM-5520-12 |
31 |
Nohra Eugenia Posada |
IMM-5521-12 |
32 |
Jyotinder Singh |
IMM-5524-12 |
33 |
Amith Krishnan |
IMM-5525-12 |
34 |
Jaime Garcia |
IMM-5526-12 |
35 |
Ramiz Raci |
IMM-5527-12 |
36 |
Kaan Alkan |
IMM-5528-12 |
37 |
Fareeha Rasool |
IMM-5529-12 |
38 |
Rahat Kazi |
IMM-5530-12 |
39 |
Sonia Rohama Gill |
IMM-5533-12 |
40 |
Ahmed Ismail |
IMM-5534-12 |
41 |
Bassem Koujak |
IMM-5540-12 |
42 |
Leslie, Whai Lee Low |
IMM-5541-12 |
43 |
OLUWATOYIN Muraina Lawal |
IMM-5542-12 |
44 |
Aigbe Olotu |
IMM-5543-12 |
45 |
Mahmoud Terri |
IMM-5544-12 |
46 |
Hana Al-Jarrah |
IMM-5546-12 |
47 |
Estela Aclan |
IMM-5547-12 |
48 |
Mahajaheen Shirazi |
IMM-5548-12 |
49 |
Venkatesh Subbiah |
IMM-5553-12 |
50 |
Vittal Reddy Suriyagari |
IMM-5555-12 |
51 |
Amrit Singh Randhawa |
IMM-5557-12 |
52 |
Azeem Adnan |
IMM-5558-12 |
53 |
Amit Singh |
IMM-5560-12 |
54 |
Willy Diakola Mvemba |
IMM-5562-12 |
55 |
Adel Gaber Aly Mansi |
IMM-5564-12 |
56 |
Vijay Vishwabandhu Jobanputra |
IMM-5566-12 |
57 |
Swhail Najim Abbood Al-Jubouriy |
IMM-5567-12 |
58 |
Chetan Hirubhai Patel |
IMM-5568-12 |
59 |
Houda Kabalan EP, Omar Houssami |
IMM-5569-12 |
60 |
Nagalakshmi, Shanmugam |
IMM-5570-12 |
61 |
Lawrence Uchenna Oguejiofor |
IMM-5571-12 |
62 |
Watanjot Kaur |
IMM-5572-12 |
63 |
Zaid Abdulatteef Enayatullah Alemari |
IMM-5573-12 |
64 |
Oluwayemisi Ruth Oyewumi |
IMM-5574-12 |
65 |
Nidhi Sood |
IMM-5575-12 |
66 |
Sarafa Adetona Soyemi |
IMM-5576-12 |
67 |
Selma Elizabeth Malathi D'Souza |
IMM-5577-12 |
68 |
Hemantkumar Chhotalal Joshi |
IMM-5578-12 |
69 |
Ifeoluwa Dorcas Akintade |
IMM-5579-12 |
70 |
Tammy Patience Egwe |
IMM-5580-12 |
71 |
Sriram Raj Pande |
IMM-5581-12 |
72 |
Olusegun Olutobi Sobande |
IMM-5582-12 |
73 |
Pratap Sinha |
IMM-5583-12 |
74 |
Jacintha Victor |
IMM-5584-12 |
75 |
Esther Folashade Moronkeji |
IMM-5585-12 |
76 |
Emmanuel Onyedika Okpara |
IMM-5586-12 |
77 |
Adefemi Adetayo Adsina |
IMM-5590-12 |
78 |
Tigura Sankar Reddy |
IMM-5591-12 |
79 |
Jude Idemudia Okoh |
IMM-5592-12 |
80 |
Clifford Obiyo Ofurum |
IMM-5593-12 |
81 |
Asim Nasarullaha |
IMM-5594-12 |
82 |
Ada Chibuzor Emekoba |
IMM-5595-12 |
83 |
Ikechukwu Ufoeze |
IMM-5596-12 |
84 |
Henrykennedy Jide Onwuka |
IMM-5597-12 |
85 |
Farooq Akhtar |
IMM-5598-12 |
86 |
Oladunni Monsurat Akhtar |
IMM-5599-12 |
87 |
Olusola Kunle Egbesola |
IMM-5600-12 |
88 |
Victoria Zakka |
IMM-5602-12 |
89 |
Adeniran Olufemi Adeyemi |
IMM-5604-12 |
90 |
Augustine Olusegun Iiori |
IMM-5607-12 |
91 |
Michael Tamuno-Elekima Kio |
IMM-5608-12 |
92 |
William Suico |
IMM-5609-12 |
93 |
Emilson Paul Madrid |
IMM-5610-12 |
94 |
Oluwagbemileke Adewumi |
IMM-5619-12 |
95 |
Adesodun Kolawole Olabiran |
IMM-5622-12 |
96 |
Farida Hassan Goronga |
IMM-5623-12 |
97 |
Dennis Tamunoipirinye Minimah |
IMM-5625-12 |
98 |
Anthony Lun |
IMM-5626-12 |
99 |
Johannes Petrus Louis Van den berg |
IMM-5627-12 |
100 |
Rasha Salsaa |
IMM-5628-12 |
101 |
Ali Mabrouk Ghaith |
IMM-5629-12 |
102 |
Ambareen Ahmed |
IMM-5630-12 |
103 |
Shashi Ramnarain |
IMM-5631-12 |
104 |
Mayurkumar Prafulchandra Patel |
IMM-5633-12 |
105 |
Vikram Joachim Arouza |
IMM-5634-12 |
106 |
Irene Akpoegberibo Imoukhuede |
IMM-5637-12 |
107 |
Kirti Wardhen Sharma |
IMM-5638-12 |
108 |
Hitesh Sehgal |
IMM-5639-12 |
109 |
John Ohiolere Unuigboje |
IMM-5640-12 |
110 |
Padamprasad Upadhyay |
IMM-5641-12 |
111 |
Edwin Magtanum Tejon |
IMM-5642-12 |
112 |
Hakim Uddeen |
IMM-5643-12 |
113 |
Hany Mohamed Ahmed Khamis |
IMM-5644-12 |
114 |
Constantino Arcabos Lumanlan |
IMM-5646-12 |
115 |
Adewale Michael Badmus |
IMM-5647-12 |
116 |
Sajid Abdur Rahim |
IMM-5648-12 |
117 |
John Owuike Iheme |
IMM-5649-12 |
118 |
Charles Chukwuka Oranyeli |
IMM-5650-12 |
119 |
Anthony Abu Ikpea |
IMM-5657-12 |
120 |
Olusola Adeola Akinola |
IMM-5658-12 |
121 |
Patrick Ikechukwu Igbokwe |
IMM-5659-12 |
122 |
Innocent Uchechukwu Mmuoh |
IMM-5660-12 |
123 |
Rasheed Akinkunmi Adigun |
IMM-5662-12 |
124 |
Ahmed Nasr El Din Fathalla Ahmed |
IMM-5663-12 |
125 |
Ayman Al-khatab |
IMM-5667-12 |
126 |
Ibilola Aina Aridegbe |
IMM-5671-12 |
127 |
Abiola Oladipupo Fatukasi |
IMM-5674-12 |
128 |
Tarig Abel Magid Khalid Ibrahim |
IMM-5675-12 |
129 |
Omagbitse Emmanuel Ayavoro |
IMM-5676-12 |
130 |
Valiya Gangadharan |
IMM-5677-12 |
131 |
Dipakkumar Dhirubhai (Dipak) Patel |
IMM-5679-12 |
132 |
Ahmed Khaled Abdal Sadek Mohamed Mohamed |
IMM-5680-12 |
133 |
Joshua Katebe Mwenya |
IMM-5681-12 |
134 |
Ambreen Ali |
IMM-5682-12 |
135 |
Christo Ludick |
IMM-5683-12 |
136 |
Ata Taher Abdul Aziz Ata |
IMM-5684-12 |
137 |
Jacques Ambrose Van Rensburg |
IMM-5686-12 |
138 |
Atique Ahmed Minhas |
IMM-5687-12 |
139 |
Gulamabbas Hassanali Chagani |
IMM-5688-12 |
140 |
Jignasa Dharmesh Desai |
IMM-5689-12 |
141 |
Mohammad Zubair |
IMM-5690-12 |
142 |
Sajeeda Murtadha Suleiman |
IMM-5691-12 |
143 |
Shereef Zaghloul |
IMM-5694-12 |
144 |
Isa Balarabe Salau |
IMM-5695-12 |
145 |
Rowland Ayodele Adeyemi |
IMM-5698-12 |
146 |
Nasreen Eisakhani |
IMM-5703-12 |
147 |
Ali Saadatpajouh |
IMM-5704-12 |
148 |
Amir Naraghizadeh |
IMM-5705-12 |
Moloud Faradjpour Tabrizi |
IMM-5706-12 |
|
Oluwaseyi Sunday Sowemimo |
IMM-5709-12 |
|
Khaled Ladki |
IMM-5712-12 |
|
Antonio Rios |
IMM-5716-12 |
|
Irene Allo Osamor |
IMM-5717-12 |
|
Esteban Macaraig Ramirez |
IMM-5718-12 |
|
Hiwot Gebremeskel Reda |
IMM-5719-12 |
|
Leila Dayan |
IMM-5723-12 |
|
Jorge Conrad Villacarlos |
IMM-5724-12 |
|
Ibe Godwin Egwuatuonwu |
IMM-5726-12 |
|
Samuel Walter Frederick |
IMM-5728-12 |
|
Sohail Akhtar Tiwana |
IMM-5730-12 |
|
Omolola Taiwo Segun-Idahor |
IMM-5731-12 |
|
Shahina Hanif |
IMM-5734-12 |
|
Celestina Uzoezi Ogba |
IMM-5735-12 |
|
Laeya (Laya) Moosaee |
IMM-5736-12 |
|
Omoverere Agarin |
IMM-5741-12 |
|
Seyed Sepher Saremi |
IMM-5778-12 |
|
Balraj Bhatt |
IMM-5779-12 |
|
Folake Lawal |
IMM-5781-12 |
|
Olufisayo Olayemi Dipeolu |
IMM-5783-12 |
|
Ebrima Njie |
IMM-5785-12 |
|
Hiam Nasrallah |
IMM-5866-12 |
|
Kambiz Kiamehr |
IMM-5867-12 |
|
Cherry Lee Chavez |
IMM-5869-12 |
|
Karim Salehi |
IMM-6030-12 |
|
Srividhya Rajagopaul |
IMM-6031-12 |
|
Sham M. J. Saadaldin |
IMM-6032-12 |
|
Fidelia Ometere Ofuje Ogoh |
IMM-6033-12 |
|
Wilbert Brako |
IMM-6034-12 |
|
Pat Eloka Onukwuli |
IMM-6036-12 |
|
Raymond Georges Ayaovi |
IMM-6467-12 |
|
Arturo Banez II Panaligan |
IMM-7388-12 |
|
Huda Mohammed Abdullaziz Al-Safar |
IMM-7389-12 |
|
Cherilyn Martinez |
IMM-7390-12 |
|
Samuel Aderemi Awoyinka |
IMM-7391-12 |
|
Ahmed Abdel Rahman Hashem Khalifa |
IMM-7393-12 |
|
Stephen Talugende |
IMM-7394-12 |
|
Moronke Olupero Bamgbala |
IMM-7395-12 |
|
Timur Ergashev |
IMM-7396-12 |
|
AHMED Zahid |
IMM-7983-12 |
|
RAHMAN Mahbubur |
IMM-7987-12 |
|
RAHMAN Mustafizur |
IMM-7988-12 |
|
GHOSIAL Tapan Kumar |
IMM-7990-12 |
|
KNATNANI Sunilkumar Monandas |
IMM-7991-12 |
|
TUTEJA Poonam |
IMM-7992-12 |
|
ZGHEIR Khalid |
IMM-7993-12 |
|
MANNAN Farzana |
IMM-7994-12 |
|
AMAL Boutrous |
IMM-8151-12 |
|
SAMIR Yaakoub |
IMM-8154-12 |
|
ALAA Al-Tae |
IMM-8156-12 |
|
ESSAM Saleh |
IMM-8158-12 |
|
SAMIR Yousif |
IMM-8166-12 |
|
LOUAY Wahbi |
IMM-8170-12 |
|
SHERIF Ghobrial |
IMM-8171-12 |
|
SAMIH Yehia |
IMM-8173-12 |
|
MAHA Yehia |
IMM-8175-12 |
|
KHALID Abdouni |
IMM-8176-12 |
|
BADER Kabbara |
IMM-8178-12 |
|
FOUAD Safi |
IMM-8180-12 |
|
ASHRAF Habash |
IMM-8184-12 |
|
RIMON Gaid |
IMM-8186-12 |
|
Ahmad Todd Sameh (Moh'd Ali) |
IMM-8377-12 |
|
Ramy Shaker |
IMM-8378-12 |
|
Topia Olutoyin |
IMM-8379-12 |
|
Desai Hitesh Piyush |
IMM-8380-12 |
|
Farzana Begum |
IMM-8381-12 |
|
Veena Kumari Kaushal |
IMM-8382-12 |
|
Kishore Sangani |
IMM-8383-12 |
|
Ozair Khan |
IMM-8384-12 |
|
Ramir Varon |
IMM-8385-12 |
|
Suvra Sengupta Datta |
IMM-8386-12 |
|
Vijar Kumar Saini |
IMM-8388-12 |
|
Aamir Fareed Khan |
IMM-8390-12 |
|
Wael Mukalled |
IMM-8391-12 |
|
Mohammad Ali |
IMM-8392-12 |
|
Khalid Mahmood |
IMM-8393-12 |
|
Shehzard Ahmad |
IMM-8394-12 |
|
Amin Afridi |
IMM-8395-12 |
|
Muhammad Azam Khan |
IMM-8397-12 |
|
Olorunjube Ojomo |
IMM-8398-12 |
|
Md Talukder |
IMM-8399-12 |
|
Sean Mathews |
IMM-8401-12 |
|
Gagandeep Sidhu |
IMM-8402-12 |
|
Shaun Gleen Bernados |
IMM-8403-12 |
|
Qing Wei |
IMM-8570-12 |
|
Md. Rashed Ali Khan |
IMM-8574-12 |
|
Shatha Saeed |
IMM-8575-12 |
|
Abed Saleh |
IMM-8577-12 |
|
Asif Zaman |
IMM-8580-12 |
|
Tammam Al-Sarraj |
IMM-8718-12 |
|
Kakuyo Kagumaho |
IMM-8803-12 |
|
Gill Mahanveer Kaur |
IMM-8804-12 |
|
Phatra Rupinder Singh |
IMM-8806-12 |
|
Sandhu Paramjiti Singh |
IMM-8807-12 |
|
Kushan Mandeep |
IMM-8809-12 |
|
Aomreore Atinuke |
IMM-8810-12 |
|
Abbas Shoaib |
IMM-8811-12 |
|
Olubobokun Samuel |
IMM-8812-12 |
|
Sarrosa Joel Landazabal |
IMM-8813-12 |
|
Casseeram Comalprasad |
IMM-8814-12 |
|
Urama Benedict |
IMM-8815-12 |
|
Tamang Jay Kumar Lopchan |
IMM-8817-12 |
|
Kerim Ragia Abdel |
IMM-8818-12 |
|
Villahermosa Pamela |
IMM-8819-12 |
|
Dsouza Keith |
IMM-8820-12 |
|
Taleb Mustapha |
IMM-8821-12 |
|
Hamed Mohammad |
IMM-8822-12 |
|
Albheisi Ismail |
IMM-8824-12 |
|
Lorenzo Luzviminda Paz-San |
IMM-8860-12 |
|
Luna Immanuel |
IMM-8861-12 |
|
Oyeniran Gbade Oluwayomi |
IMM-8864-12 |
|
Syeda Zahra |
IMM-8867-12 |
|
Idowu Olufunmilola |
IMM-8870-12 |
|
Engelbrecht Jan-Michael |
IMM-8873-12 |
|
John Anil |
IMM-8875-12 |
|
Lamidi Adetunji |
IMM-8881-12 |
|
Abdullah Zead |
IMM-8882-12 |
|
Mehmood Mubashir |
IMM-8883-12 |
|
Eideh Shadi |
IMM-8885-12 |
|
Braudo Colette Carmel Deanna |
IMM-8887-12 |
|
Akash Mohamad |
IMM-9125-12 |
|
Arafeh Rim |
IMM-9126-12 |
|
Farahini Farhang Jalali |
IMM-9127-12 |
|
Ismail Zakaria |
IMM-9128-12 |
|
Tayarah Iyad |
IMM-9129-12 |
|
Khetarpal Shivani |
IMM-9130-12 |
|
Masri Nisreen |
IMM-9133-12 |
|
Al-Droubi Mohamad Moussalam |
IMM-9134-12 |
|
Ahmad Zeina Ali |
IMM-9136-12 |
|
Atasi Kasem |
IMM-9137-12 |
|
Charanbir Sidhu |
IMM-9332-12 |
|
Nestor Guillermo |
IMM-9335-12 |
|
Paramjit Aulakh |
IMM-9338-12 |
|
Marjan Merat |
IMM-9339-12 |
|
Sameh William Melek Azab |
IMM-9341-12 |
|
Rajneet Kaur Sandhu |
IMM-9342-12 |
|
Zaman Ashraf |
IMM-9343-12 |
|
Omar Nazhat |
IMM-9347-12 |
|
Jose Johnny Jose |
IMM-9351-12 |
|
Amritpal Dhaliwal |
IMM-9391-12 |
|
Ashutosh Nath |
IMM-9393-12 |
|
Ujiro Bovi |
IMM-9395-12 |
|
Abiodun Seriki |
IMM-9398-12 |
|
Chinyere Amaechina |
IMM-9400-12 |
|
Ahmed Al-Quzweny |
IMM-9401-12 |
|
Siddarth Kapila |
IMM-9402-12 |
|
Gervase Oliver Percus |
IMM-9405-12 |
|
Drusilla Mukasa |
IMM-9407-12 |
|
Farhanaz Beg |
IMM-9410-12 |
|
Abdulaziz Mohammed |
IMM-9411-12 |
|
Joel Batarina Primero |
IMM-9412-12 |
|
Waseem Al-Shadeedi |
IMM-9415-12 |
|
Ester Wairimu Kamunya |
IMM-9417-12 |
|
Janak Thapa |
IMM-9419-12 |
|
Ahmed Mohamed |
IMM-9421-12 |
|
Manraj Kaur Bhullar |
IMM-9423-12 |
|
Manu Sobti |
IMM-9427-12 |
|
Rekha Prasad |
IMM-9428-12 |
|
Annu Malhotra |
IMM-9429-12 |
|
Ella Olivier |
IMM-9430-12 |
|
Maher Jadallah |
IMM-9433-12 |
|
Waqas Hussain Tiwana |
IMM-9434-12 |
|
Antowan Hanna Shehata Samaan |
IMM-9438-12 |
|
Tendal Chikuku |
IMM-9440-12 |
|
Mahabub Sadik |
IMM-9442-12 |
|
Temitope Adenike Awe |
IMM-9444-12 |
|
Ahmad Golzadeh |
IMM-9531-12 |
|
Meynard Yuzon Gloria |
IMM-9533-12 |
|
Abu Saleh Md. Shabbir |
IMM-9534-12 |
|
Bhawna Parbhakar |
IMM-9535-12 |
|
Jaswinder Singh Rooprai |
IMM-9536-12 |
|
SYED MUHAMMAD SHAMSHAD AKHTAR |
IMM-9635-12 |
|
SYED MUHAMMAD IRSHAD AKHTAR |
IMM-9636-12 |
|
Muhammad Abbas Khan |
IMM-9637-12 |
|
SYED MUHAMMAD DILSHAD AKHTAR |
IMM-9638-12 |
|
Ghazak Jamil |
IMM-9646-12 |
|
SYED MUHAMMAD NAUSHAD AKHTAR |
IMM-9648-12 |
|
Ravinder Bilkhu |
IMM-10421-12 |
|
Amany Abdel Malek |
IMM-10415-12 |
|
Paul Olukayode Solola |
IMM-10416-12 |
|
Rahul Taneja |
IMM-10418-12 |
|
Chi-Ying Luo |
IMM-10419-12 |
|
Kirtan Varasia |
IMM-10420-12 |
|
Haleema Jihad |
IMM-10423-12 |
|
Hosam Bashandy |
IMM-10425-12 |
|
Aseel Shawqi |
IMM-10428-12 |
|
Anela Nazir |
IMM-10429-12 |
|
Gopala Pillai Sreekumar |
IMM-10430-12 |
|
Hafiz Muhammad Nadeem Majeed |
IMM-10431-12 |
|
Rolla Abou Hasera |
IMM-10432-12 |
|
Ravi Srinivasa |
IMM-10434-12 |
|
Wissam Ambriss |
IMM-10798-12 |
|
Alison Wilson |
IMM-10800-12 |
|
Abdelkarim Al-Raie |
IMM-10801-12 |
|
Ala Aldakak |
IMM-10803-12 |
|
Virk Simratjit |
IMM-11006-12 |
|
Ahmed Munawwar |
IMM-11008-12 |
|
Afshar Mohammad H.M. |
IMM-11011-12 |
|
Bahari Maha |
IMM-11012-12 |
|
Wajih Abbasi |
IMM-11355-12 |
|
PERVEZ AMIR Khambati |
IMM-11356-12 |
|
Seyi Awofeso |
IMM-11360-12 |
|
Hani Al Soufi |
IMM-11362-12 |
|
Samatha Katz |
IMM-11369-12 |
|
Kifah Samara |
IMM-11373-12 |
|
MYRNA Aouad |
IMM-11374-12 |
|
Elahee-Dinaully Roukayya Nessah Rassool |
IMM-11579-12 |
|
Bissoondoyal Karuna Devi |
IMM-11585-12 |
|
Ping Sam Pong Sum |
IMM-11587-12 |
|
Aubeeluck Gunneeta |
IMM-11588-12 |
|
Appadoo Sarvapalli Balram |
IMM-11590-12 |
|
Dumur Toosmawtee |
IMM-11591-12 |
|
Samaye Monahar |
IMM-11592-12 |
|
MARIE-CLAIRE CHUNG CHIN KIOW YUEN ZING |
IMM-11594-12 |
|
Sang Fong Fong Ng Wing |
IMM-11596-12 |
|
VERONIQUE MARJORIE LISEBETH AH LEUNG |
IMM-11599-12 |
|
Ahyen Ng Tin Yun |
IMM-11600-12 |
|
Drioux Dolly |
IMM-11601-12 |
|
Muttur Bibi Rehana |
IMM-11602-12 |
|
Kin Suzy Chan |
IMM-11605-12 |
|
Thaman Rashmi |
IMM-11606-12 |
|
Brar Sawrnjit |
IMM-11607-12 |
|
Khon Li Live Chew Chong Tet |
IMM-11609-12 |
|
Aubeeluck Indira |
IMM-11610-12 |
|
Khan Farooq |
IMM-11611-12 |
|
Thomas Joseph Henrio |
IMM-11612-12 |
|
Peerbuccus Tahyab |
IMM-11626-12 |
|
Aumeer Komulpersad |
IMM-11627-12 |
|
Yelim Mary Joan Ng |
IMM-11631-12 |
|
Fat Marie Luisa Seu Yane Ah |
IMM-11633-12 |
|
Hok Men Kong Li Chen |
IMM-11634-12 |
|
Chin Lee Foon Fok Soy |
IMM-11651-12 |
|
Dhany Satcheedanand Singh |
IMM-11652-12 |
|
DEEPAK CHOPRA |
IMM-11665-12 |
|
HARITH AHMAD |
IMM-11666-12 |
|
SAIMA QAYYUM |
IMM-11670-12 |
|
HANAA ABD ELMALAK ISKANDER HANA |
IMM-11671-12 |
|
YASSER IBRAHIM HASSANEIN |
IMM-11676-12 |
|
ASHRAF KAMEL MOUSSA KAMEL |
IMM-11677-12 |
|
YAZID OUALI |
IMM-11678-12 |
|
RANDA HANI HASSAN MOST AHMED |
IMM-11679-12 |
|
MAGED NASSIF MORCOS RAFAT |
IMM-11680-12 |
|
REFAAT REFAAT KAMEL |
IMM-11681-12 |
|
KARIM MOHAMED ABDEL MOHSEN |
IMM-11682-12 |
|
MOHAMED ABDEL-KADER ABDEL-ATIF NADA |
IMM-11683-12 |
|
NASHWA HELMY IMAM MORSY |
IMM-11684-12 |
|
NERMIN AHMED ALI M AL SHAIBA |
IMM-11685-12 |
|
MERVETTE MOHAMED ELHAMY HUSSEIN |
IMM-11686-12 |
|
ATEF SABRY MORGAN BESHAI |
IMM-11687-12 |
|
MINA SAMIR GAD BEN EL SABAGH |
IMM-11688-12 |
|
ALAA MOHAMED EL SALAMOUNY |
IMM-11691-12 |
|
MAGED MAGDY ISAAC MIKHAIL |
IMM-11692-12 |
|
SHAHEER FARAG SELIM FARAG |
IMM-11694-12 |
|
MAURICE GUIRGUIS IBRAHIM GHOBRIAL |
IMM-11697-12 |
|
CHOUCRALLAH ABOU-SAMRA |
IMM-11698-12 |
|
HAZEM HAMDY AWAD EL-ADLY |
IMM-11699-12 |
|
CHRISTINE NAGAH EMIL MEKHAIL |
IMM-11702-12 |
|
LAMA ABDO |
IMM-11704-12 |
|
BALJINDER SINGH MANDER |
IMM-11705-12 |
|
MOHAMED ABDEL RAOUF ABDEL AZIZ SHARSHAR |
IMM-11706-12 |
|
Dincecco Nevio |
IMM-11767-12 |
|
Jhita Lakhbir Singh |
IMM-11769-12 |
|
CANCEL JENNY |
IMM-11771-12 |
|
BIMAL KUMAR PRAMANIK |
IMM-11772-12 |
|
AMWER RAFIQUE |
IMM-11773-12 |
|
CHUKWUEBUKA OFOR |
IMM-11774-12 |
|
Khaled Mahmoud Lotfy Mahmoud Selim |
IMM-12857-12 |
|
Carol Zouein |
IMM-12858-12 |
|
Delman Ali Ahmed |
IMM-12859-12 |
|
Rupinder Kaur |
IMM-12860-12 |
|
Eric Cajetan Dominique Fernandes |
IMM-12861-12 |
|
Ayman Adel Goubran Girgis |
IMM-12864-12 |
|
Malini Varma Beeponee |
IMM-12865-12 |
|
Olugbenga Taiwo |
IMM-12866-12 |
|
Alexander Anda |
IMM-12867-12 |
|
Ammar Falih |
IMM-12870-12 |
|
Adham El Sayed |
IMM-12871-12 |
|
AMIR Ehsan |
IMM-12930-12 |
|
ELUYINKA Awoyelu |
IMM-12933-12 |
|
BATBAYAR Erdenebayar |
IMM-12934-12 |
|
Hope Chijioke Amadi |
IMM-12937-12 |
|
GURJANT Sidhu |
IMM-12941-12 |
|
Tammy Jalboukh |
IMM-103-13 |
|
Vidhu Khanna |
IMM-104-13 |
|
Fatemeh Ghoulamipoor-Baroogh |
IMM-105-13 |
|
Geukjoon Park |
IMM-106-13 |
|
Sundeep Mehra |
IMM-107-13 |
|
Paul Thompson |
IMM-108-13 |
|
Mdna Elsayed |
IMM-109-13 |
|
Sung-Lung Shih |
IMM-110-13 |
|
Shadhon Kumar Ray |
IMM-112-13 |
|
Bassam Mura |
IMM-114-13 |
|
Kaweepoj Phacharintankul |
IMM-116-13 |
|
Kesiena Akpojetavwo |
IMM-281-13 |
|
Saulat Masood |
IMM-283-13 |
|
Bahman Farokhi |
IMM-284-13 |
|
Tamer Kirolos |
IMM-286-13 |
|
Maziar Nematpour |
IMM-287-13 |
|
Margaret Ralph Cabral |
IMM-288-13 |
|
Fatma Mahmoud Mangoud El Sadany |
IMM-289-13 |
|
Edha Lilly D'Souza |
IMM-290-13 |
|
Lorriane D'Souza |
IMM-291-13 |
|
Lani Louise Hardy |
IMM-292-13 |
|
Barbhuiya Md Abdul Jalil |
IMM-378-13 |
|
Eldin Serag Eldin Adel Serag |
IMM-379-13 |
|
Sujan Naveen Bahar |
IMM-380-13 |
|
Bola Raywant Kaur |
IMM-381-13 |
|
Sabet Iman |
IMM-382-13 |
|
Burbridge Craig Garth |
IMM-384-13 |
|
Barua Kiran |
IMM-385-13 |
|
Rahman A-K-M Mizanur |
IMM-388-13 |
|
Ayobami Olubiya |
IMM-486-13 |
|
Omar Ahmed Esmaeel |
IMM-668-13 |
|
SRIRAMACHANDRAN Srinivasan |
IMM-669-13 |
|
SHAHREZA Shahryar Niroomand |
IMM-804-13 |
|
SONIA PARVINDER KAUR SOHAL |
IMM-1101-13 |
|
VINCENTE EUGENIO ILLINGWORTH ASHTON |
IMM-1103-12 |
|
Karroum Yasser Bou |
IMM-1105-13 |
|
Tabch Amira |
IMM-1107-13 |
|
El-Omari Tarek |
IMM-1108-13 |
|
KHALIL Ahsan Mohiuddin |
IMM-1428-13 |
|
Ziauddin Qazi |
IMM-1769-13 |
|
MICHAEL EDWARD AZIZ Sawiris |
IMM-1927-13 |
|
Sanjaykumar Patel |
IMM-2096-13 |
|
Christian Hubert Gravelean |
IMM-2097-13 |
|
Meena Kashyap |
IMM-2098-13 |
|
Ranjit Singh Padda |
IMM-2100-13 |
|
Sushma Sharma |
IMM-2103-13 |
|
Kulwinder Kaur Nanglu |
IMM-2104-13 |
|
Narinder Jeet Jassi |
IMM-2107-13 |
|
Amanjit Kaur Padda |
IMM-2109-13 |
|
Harjeet Bala Heer |
IMM-2110-13 |
|
Rakesh Kumar Verma |
IMM-2112-13 |
|
Pankaj Kumar Sharma |
IMM-2113-13 |
|
Gurpiar Singh Dhami |
IMM-2114-13 |
|
Bhupinder Bhushan Dembla |
IMM-2132-13 |
|
Varinder Singh Sohal |
IMM-2133-13 |
|
Harjinder Singh Bhardwaj |
IMM-2134-13 |
|
Rupinder Kaur |
IMM-2135-13 |
|
Tricia Murray |
IMM-2313-13 |
|
Enayat Boostanabadi |
IMM-2471-13 |
|
Mehra Jalili |
IMM-2472-13 |
|
Aroub Soubh |
IMM-2473-13 |
|
TEJASKUMAR JITENDRABHAI PATEL |
IMM-2560-13 |
|
PARISA SADRI |
IMM-2562-13 |
Cas type : |
Habibollah ABEDI |
IMM-8669-12 |
1 |
DABAL, MARAL |
IMM-8636-12 |
2 |
FATHIRAD, ATABAK |
IMM-8644-12 |
3 |
GHIGHANI, MASOUMEH |
IMM-8646-12 |
4 |
MOGHADDAM, NASSIM SAMADI |
IMM-8653-12 |
5 |
AGHILI, SEYED MAHDI |
IMM-8655-12 |
6 |
ROUHANI, SHOLEH |
IMM-8657-12 |
7 |
RASHTI, KOBRA TAJADDODITALAB |
IMM-8659-12 |
8 |
POURAMINI, MOHAMMAD |
IMM-8661-12 |
9 |
MAHJOUBI, PARSA |
IMM-8662-12 |
10 |
AHMADI, NAJMEH |
IMM-8671-12 |
11 |
BASHIR RAD, ALIREZA |
IMM-8672-12 |
12 |
MAGHDOUR MASHHOUR, ALI |
IMM-8674-12 |
13 |
HASSANZADEHNADERI, ABTIN |
IMM-8675-12 |
14 |
NIKOUKAR, MEHRNAZ |
IMM-8679-12 |
15 |
CHEGINI, GOSHTAB |
IMM-8688-12 |
16 |
MELIKA NASSIRI |
IMM-9094-12 |
17 |
ALIREZA SHENAVAEI |
IMM-9095-12 |
18 |
ZAHRA GHANADIAN |
IMM-9465-12 |
19 |
ROSHANAK LARY |
IMM-9914-12 |
20 |
REZA AZARI MOHEBI |
IMM-9915-12 |
21 |
SHAHLA AMRI SAROUKOLAEI |
IMM-9916-12 |
22 |
FOROUZAN POURDAYLAMI |
IMM-9917-12 |
23 |
EBRAHIM GHORESHI |
IMM-9918-12 |
24 |
FARAHNAZ MATALEBI |
IMM-9919-12 |
25 |
AREZU EGHTEDARI |
IMM-9920-12 |
26 |
SAEED NAJARANTOUS |
IMM-9921-12 |
27 |
SANAZ RAZMDIDEH |
IMM-11525-12 |
28 |
SHAHRAM KAHKOUEE |
IMM-11526-12 |
29 |
SYLVANA SEYFAIE |
IMM-11527-12 |
30 |
OSSIANI MARNANI ALI |
IMM-11528-12 |
31 |
PARISA NOROUZI |
IMM-11796-12 |
32 |
IRAJ TAKI |
IMM-11798-12 |
33 |
MOHSEN IMANI |
IMM-11800-12 |
34 |
SHAHRIAR MINAEE |
IMM-11801-12 |
35 |
AZADEH MAZAHERI TEHRANI |
IMM-11802-12 |
36 |
SHAHRAM TAHERI |
IMM-11803-12 |
37 |
ALIREZA SALIMIKHAH |
IMM-11806-12 |
38 |
KAVEH IRANZADEH BOOKANI |
IMM-11808-12 |
39 |
Rezaei, Ali |
IMM-12460-12 |
40 |
Saneei, Davood |
IMM-12461-12 |
41 |
Miripour, Arsham |
IMM-12462-12 |
42 |
RAEISI NOUR-MOHAMMAD |
IMM-852-13 |
43 |
FARZAD KHODSIANI |
IMM-855-13 |
44 |
KAMBOD EGHBAI TALAB |
IMM-857-13 |
Cas type : |
Maria Sari Teresa Borja Austria |
IMM-10307-12 |
1 |
FAIZAN NAKHUDA |
IMM-5265-12 |
2 |
JAGDEEP HARIRAM MALHOTRA |
IMM-5267-12 |
3 |
WAFA JAWAD ABID |
IMM-5268-12 |
4 |
SARATHI BARDHAN |
IMM-5270-12 |
5 |
WISAM JASIM HILO |
IMM-5271-12 |
6 |
NURREIN MWATSAHU |
IMM-5272-12 |
7 |
SILPA SUMANTH TORANALA |
IMM-5273-12 |
8 |
MAEREG TAFERE ADHANOM |
IMM-5276-12 |
9 |
GRACE GHANTOUS |
IMM-5277-12 |
10 |
RESHIMA ANJUM |
IMM-5278-12 |
11 |
BAKER BASIL AL-BAHRI |
IMM-5279-12 |
12 |
JAGMOHAN SINGH |
IMM-5281-12 |
13 |
GEORGE REMON KASER |
IMM-5282-12 |
14 |
PAUL CRAAN |
IMM-5284-12 |
15 |
CHOWDHURY SHAKURUL (SOHER) ISLAM |
IMM-5288-12 |
16 |
SHAHANA AFROSE CHOWDHURY |
IMM-5289-12 |
17 |
SIMON HODKINSON |
IMM-5290-12 |
18 |
NG SIEW KUAN |
IMM-5291-12 |
19 |
AUXEELIYA JESUDOSS |
IMM-5293-12 |
20 |
SUFIAN KHALIL ALOTAIBI |
IMM-5294-12 |
21 |
FATAI THOMAS ALAO |
IMM-5295-12 |
22 |
SANTHI KUMARAN |
IMM-5296-12 |
23 |
DHEFAF MOHAMED MOHSIN |
IMM-5297-12 |
24 |
DIEMI ESTHER AKPOTOR |
IMM-5298-12 |
25 |
COLIN VAZ |
IMM-5300-12 |
26 |
GODSON CHUKWUEMEKA OKONWO |
IMM-5302-12 |
27 |
JOKOTADE CATHERINE AGBONYIN |
IMM-5303-12 |
28 |
RAMI AHMED FATHALLA |
IMM-5354-12 |
29 |
LANIE RAMOS |
IMM-5359-12 |
30 |
LORNA HARRIS |
IMM-5360-12 |
31 |
MICHAEL NSOBANI |
IMM-5361-12 |
32 |
MUHAMMAD FAHEEM JAMIL |
IMM-5362-12 |
33 |
SHEILA IFEOMA ONWUGHARA |
IMM-5363-12 |
34 |
HASSAN Y. HAMID |
IMM-5366-12 |
35 |
OLGA LOBO |
IMM-5367-12 |
36 |
MARWAN KACHEF |
IMM-5368-12 |
37 |
AHMAD A.H. MAH |
IMM-5369-12 |
38 |
AJAYI IFEDAYO FRANCIS |
IMM-5370-12 |
39 |
JOE KWABENA ASIEDU |
IMM-5372-12 |
40 |
GADA K. DHEA |
IMM-5424-12 |
41 |
Gursewak Singh Pannu |
IMM-8907-12 |
42 |
Pawan Jyoti Ghumman |
IMM-8908-12 |
43 |
Ravinder Singh Tamber |
IMM-8909-12 |
44 |
Reema Atwal |
IMM-8910-12 |
45 |
Parminder Jit Singh Gill |
IMM-8911-12 |
46 |
Rupinderjeet Kaur Ghuman |
IMM-8912-12 |
47 |
Sakinder Singh Gill |
IMM-8913-12 |
48 |
Rashpal Kaur Chahal |
IMM-8914-12 |
49 |
Neel Money Sharma |
IMM-8915-12 |
50 |
Rashpaul Singh Bhamra |
IMM-8916-12 |
51 |
Devinderjit Singh |
IMM-8917-12 |
52 |
Sardarjit Singh Aulakh |
IMM-8918-12 |
53 |
Usama Wasfy Roumany Gendy |
IMM-8919-12 |
54 |
Mohammed Salim-Ul-Mukim |
IMM-8920-12 |
55 |
Hargopal Singh |
IMM-8921-12 |
56 |
Rashpal Kaur |
IMM-8922-12 |
57 |
Prabhjit Kaur Brar |
IMM-8923-12 |
58 |
Rajdawinder Kaur Sandhu |
IMM-8924-12 |
59 |
Davinder Pal Singh Sapra |
IMM-8926-12 |
60 |
Prem Kumar |
IMM-8927-12 |
61 |
Paramjit Kaur Sandhu |
IMM-8928-12 |
62 |
Alpana Jayanand Rathod |
IMM-8930-12 |
63 |
Arpana Behla |
IMM-8931-12 |
64 |
Amir Shahzad Chaudhry |
IMM-8932-12 |
65 |
Harmandeep Kaur Dhaliwal |
IMM-8933-12 |
66 |
Syed Masood Ali |
IMM-8934-12 |
67 |
Vijay Kumar Thakur |
IMM-8935-12 |
68 |
Sukhmit Kaur Boparai |
IMM-8936-12 |
69 |
Aneet Pal Kaur |
IMM-8938-12 |
70 |
Twinklejit Kaur |
IMM-8939-12 |
71 |
Parminder Singh Randhawa |
IMM-8940-12 |
72 |
Anu Sharma |
IMM-8941-12 |
73 |
Gurmeet Kaur Loomba |
IMM-8942-12 |
74 |
Ajay Pal Singh Bhurji |
IMM-8943-12 |
75 |
Rahul Mukand |
IMM-8944-12 |
76 |
Satpal Singh |
IMM-8945-12 |
77 |
Amandeep Kaur Randhawa |
IMM-8947-12 |
78 |
Jagpal Kaur Sandhu |
IMM-8948-12 |
79 |
Deepak Issar |
IMM-8949-12 |
80 |
Sandeepkumar Amrarlal Patel |
IMM-8950-12 |
81 |
Puja Katyal |
IMM-8951-12 |
82 |
Ruplesh Kaur Mann |
IMM-8952-12 |
83 |
Jasjit Singh Ghatahra |
IMM-8953-12 |
84 |
Bhupinder Singh Sangatpuri |
IMM-8954-12 |
85 |
Narinderjit Singh Dhaliwal |
IMM-8955-12 |
86 |
Avinash Chander Pathak |
IMM-8956-12 |
87 |
Rajpal Kaur Brar |
IMM-8957-12 |
88 |
Harjinder Kaur Heer |
IMM-8958-12 |
89 |
Sandeep Kumar Vohra |
IMM-8959-12 |
90 |
Harpreet Singh Tung |
IMM-8960-12 |
91 |
Mahanbir Singh Randhawa |
IMM-8961-12 |
92 |
Inderpreet Kaur |
IMM-8962-12 |
93 |
Hussain Fida |
IMM-8963-12 |
94 |
Jagdish Kaur Sohi |
IMM-8964-12 |
95 |
Surinder Kaur |
IMM-8965-12 |
96 |
Devinder Pal Singh Pawar |
IMM-8966-12 |
97 |
Amit Puri |
IMM-8967-12 |
98 |
Clayton Baptist |
IMM-8968-12 |
99 |
Sanjeev Kumar Bedi |
IMM-8969-12 |
100 |
Dhiraj Nangia |
IMM-8970-12 |
101 |
Satwant Kaur Kaloty |
IMM-8971-12 |
102 |
Syed Navid Hasan Bokhari |
IMM-8972-12 |
103 |
Sukhbir Mann |
IMM-8973-12 |
104 |
Clement Udo Achor |
IMM-8974-12 |
105 |
Lakhwinder Kaur Saran |
IMM-8975-12 |
106 |
Kulwinder Singh Gill |
IMM-8976-12 |
107 |
Obaidur Rahman |
IMM-8977-12 |
108 |
Jagjit Singh Dhaliwal |
IMM-8979-12 |
109 |
Prabhjot Kaur Chahal |
IMM-8980-12 |
110 |
Sukhbir Kaur Randhawa |
IMM-8981-12 |
111 |
Rupinder Kaur Bajwa |
IMM-8982-12 |
112 |
Damanjeet Kaur Bhangu |
IMM-8983-12 |
113 |
Ravinder Kaur Kang |
IMM-8984-12 |
114 |
Amiteshwar Singh Chandok |
IMM-8985-12 |
115 |
Gurwinderbir Kaur |
IMM-8986-12 |
116 |
Adeel Ajaz |
IMM-8988-12 |
117 |
Bandral Manjunath Reddy |
IMM-8989-12 |
118 |
Randhir Singh Sagoo |
IMM-8990-12 |
119 |
Syed Asim Ali |
IMM-8991-12 |
120 |
Balbir Kaur Sandhu |
IMM-8993-12 |
121 |
Sawinder Singh Sandhu |
IMM-8996-12 |
122 |
Sher Singh Malhotra |
IMM-8997-12 |
123 |
Bhupinder Singh Kainth |
IMM-9001-12 |
124 |
Manjit Kaur Sandhu |
IMM-9002-12 |
125 |
Satinder Kaur Babrah |
IMM-9003-12 |
126 |
Rupinder Kaur Dhillon |
IMM-9005-12 |
127 |
Harwinder Kaur Baidwan |
IMM-9006-12 |
128 |
Shereen Adwer Abdel Meseeh Louka |
IMM-9021-12 |
129 |
Dimple Jha |
IMM-9026-12 |
130 |
Rajveer Kaur Bumrah |
IMM-9046-12 |
131 |
Baljeet Singh Batth |
IMM-9063-12 |
132 |
Satpal Singh Sidhu |
IMM-9068-12 |
133 |
Sodhi Singh Jhajj |
IMM-9070-12 |
134 |
Davinder Singh Bajwa |
IMM-9072-12 |
135 |
Jagmit Singh |
IMM-9074-12 |
136 |
Jiten Chopra |
IMM-9077-12 |
137 |
Kamal Kumar Badhan |
IMM-9080-12 |
138 |
Lalita Sharma |
IMM-9082-12 |
139 |
Gurinderjit Singh Pawar |
IMM-9083-12 |
140 |
Manpreet Kaur Sandhu |
IMM-9081-12 |
141 |
Puri Rajni |
IMM-9204-12 |
142 |
Lin Yih Liang |
IMM-9205-12 |
143 |
Justin Matthew Borja Austria |
IMM-9206-12 |
144 |
Jagmander Singh Sran |
IMM-9209-12 |
145 |
Harold Rabeca Rebuldela |
IMM-9210-12 |
146 |
Harjit Kaur |
IMM-9212-12 |
147 |
Krishnadas Thindiyath |
IMM-9213-12 |
148 |
Laveet Kaur Gill |
IMM-9215-12 |
149 |
Baljinder Kaur Aulakh |
IMM-9216-12 |
150 |
Sara Saleh |
IMM-9218-12 |
151 |
Rana Asim Sarwar |
IMM-9220-12 |
152 |
Sukhraj Singh Gill |
IMM-9221-12 |
153 |
Hassan Bahij Rahal |
IMM-9222-12 |
154 |
Manjit Kaur Gill |
IMM-9223-12 |
155 |
Amandeep Kaur Gill |
IMM-9224-12 |
156 |
Harbrinder Singh Chandi |
IMM-9225-12 |
157 |
Kabal Aingh |
IMM-9246-12 |
158 |
Tejpal Singh Sandhu |
IMM-9247-12 |
159 |
Sukhpal Veer Singh Mrahard |
IMM-9248-12 |
160 |
Sandeep Kaur |
IMM-9249-12 |
161 |
Gurpreet Singh Kainth |
IMM-9250-12 |
162 |
Parveen Sharma |
IMM-9251-12 |
163 |
Turna Navdeep Singh |
IMM-9265-12 |
164 |
Amandeep Kaur Gabi |
IMM-9266-12 |
165 |
Molokwu Azikiwe |
IMM-9267-12 |
166 |
Rajwinder Kaur Tatla |
IMM-9268-12 |
167 |
Bhupinderpal Singh Chumber |
IMM-9269-12 |
168 |
Zeyad Ahmed |
IMM-9270-12 |
169 |
Jagmohan Singh Bawa |
IMM-9271-12 |
170 |
Muller Sobhy Adeeb Matta |
IMM-9272-12 |
171 |
Peerzada Nusrat Aijaz |
IMM-9273-12 |
172 |
Manjeet Kumar Vishvkarma |
IMM-9274-12 |
173 |
Eseine Akhirebulu |
IMM-9275-12 |
174 |
Sylvester Okworu |
IMM-9276-12 |
175 |
Lalit Kumar Sharma |
IMM-9277-12 |
176 |
Mary Nassif |
IMM-9278-12 |
177 |
Kawaljit Zande |
IMM-9279-12 |
178 |
Karamjeet Kaur Sangha |
IMM-9280-12 |
179 |
Bal Rajwinder Singh |
IMM-9281-12 |
180 |
Fareedullah Fareedullah |
IMM-9282-12 |
181 |
Santhoshi Nallur Haleshappa |
IMM-9283-12 |
182 |
Tariq Ahmed Patoli |
IMM-9284-12 |
183 |
Harmandeep Singh Sandhu |
IMM-9285-12 |
184 |
Sukhbir Kaur Aulakh |
IMM-9286-12 |
185 |
Devinder Mohan Kaushal |
IMM-9288-12 |
186 |
Modaber Ahmed Khan |
IMM-9289-12 |
187 |
Vaneeta Mitul Mehta |
IMM-9290-12 |
188 |
Ekta Singh Bhupal |
IMM-9291-12 |
189 |
Maher Fayek Abd El Malek |
IMM-9292-12 |
190 |
Navdeep Singh Masoun |
IMM-9293-12 |
191 |
Monika Mengi |
IMM-9294-12 |
192 |
Surinder Pal Singh Multani |
IMM-9295-12 |
193 |
Rajwant Singh Sohi |
IMM-9296-12 |
194 |
Narinder Kaur Birdi |
IMM-9297-12 |
195 |
Amarjit Kaur Brar |
IMM-9298-12 |
196 |
Parveen Kumar Singla |
IMM-9299-12 |
197 |
Amritpal Kaur Gill |
IMM-9300-12 |
198 |
Amanpreet Kaur Manesh |
IMM-9301-12 |
199 |
Maher Al-Hasswy |
IMM-9302-12 |
200 |
Balwinder Singh Dhillon |
IMM-9303-12 |
201 |
Hartaj Singh Sidhu |
IMM-9305-12 |
202 |
Baljinder Kaur Gill |
IMM-9306-12 |
203 |
Rajinder Kaur Kahlon |
IMM-9307-12 |
204 |
Yashpal Kaur Cheema |
IMM-9308-12 |
205 |
Dhillon Jaswinder Kaur |
IMM-9309-12 |
206 |
Gurcharan Singh Saggu |
IMM-9310-12 |
207 |
Baljit Singh Jandu |
IMM-9311-12 |
208 |
Gurmail Singh Madahar |
IMM-9312-12 |
209 |
Jasanjeet Kaur Sishu |
IMM-9313-12 |
210 |
Rupinder Kaur Bhoi |
IMM-9314-12 |
211 |
Kiran Kumar Nangunoori |
IMM-9315-12 |
212 |
Kamaljeet Kaur Hundal |
IMM-9316-12 |
213 |
Avtar Singh |
IMM-9317-12 |
214 |
Pushvinder Kaur Khokhar |
IMM-9318-12 |
215 |
Baldev Singh Kahlon |
IMM-9319-12 |
216 |
Mandeep Kaur Sidhu |
IMM-9320-12 |
217 |
Inderpal Kaur Johal |
IMM-9321-12 |
218 |
Amarjit Singh Bhinder |
IMM-9322-12 |
219 |
Taranjeet Kaur Sethi |
IMM-9323-12 |
220 |
Surinder Pal Singh Kaler |
IMM-9326-12 |
221 |
Gamal Said M. H. Abu Daken |
IMM-9327-12 |
222 |
Baljit Singh |
IMM-9328-12 |
223 |
Gurmeet Kaur Dhillon |
IMM-9329-12 |
224 |
Dalbir Singh Sadiora |
IMM-9330-12 |
225 |
Kirandeep Singh Preet |
IMM-9331-12 |
226 |
Mandeep Singh Bilkhu |
IMM-9336-12 |
227 |
Gurdeep Singh Sekhon |
IMM-9337-12 |
228 |
Naveed Sarwar Rana |
IMM-9340-12 |
229 |
Ajaypal Singh Multani |
IMM-9344-12 |
230 |
Harminder Singh |
IMM-9345-12 |
231 |
Kaur Satpal |
IMM-9346-12 |
232 |
Baldev Singh Pandher |
IMM-9348-12 |
233 |
Gagandeep Kaur Rai |
IMM-9349-12 |
234 |
Stephen Baptist |
IMM-9350-12 |
235 |
Akshra Kumari |
IMM-9352-12 |
236 |
Rangaswamy Jayaprakash |
IMM-9353-12 |
237 |
Korba Alakhras Shafik |
IMM-9354-12 |
238 |
Harbans Singh Jhajj |
IMM-10248-12 |
239 |
Nabila Rais |
IMM-10249-12 |
240 |
Eman Abd El Razek Mohamed Abd El Razek |
IMM-10250-12 |
241 |
Chetan Singh Bisht |
IMM-10251-12 |
242 |
Vinay Sharma |
IMM-10252-12 |
243 |
Farhana Saeed |
IMM-10253-12 |
244 |
Jagjit Singh Hundal |
IMM-10254-12 |
245 |
Sukhdeep Kaur Sekhon |
IMM-10255-12 |
246 |
Ashfa Saeed |
IMM-10256-12 |
247 |
Emmanuel Ademola Adegboye |
IMM-10257-12 |
248 |
Davinder Kaur Loi |
IMM-10258-12 |
249 |
Sameh Sizostris Mikhail |
IMM-10259-12 |
250 |
Sujata Mahal |
IMM-10260-12 |
251 |
Njoud Haddad |
IMM-10261-12 |
252 |
Clifford Raymond Pereira |
IMM-10262-12 |
253 |
Ussama Francis Kamel Rezkalla Megaly |
IMM-10263-12 |
254 |
Harpal Singh |
IMM-10264-12 |
255 |
Parmjit Singh Kackkar |
IMM-10265-12 |
256 |
Abdulkader Alshaar |
IMM-10266-12 |
257 |
Bhangu Manjeet Kaur |
IMM-10267-12 |
258 |
Harminder Kaur Hallan |
IMM-10268-12 |
259 |
Farah Ali |
IMM-10269-12 |
260 |
Pardeep Dhawan |
IMM-10270-12 |
261 |
Singh Darshan |
IMM-10271-12 |
262 |
Raminderjit Singh Minhas |
IMM-10272-12 |
263 |
Muhammed Bilal |
IMM-10273-12 |
264 |
Mamdouh Louis Samaan Shenoda |
IMM-10274-12 |
265 |
Masoud Gaffarian Asl |
IMM-10275-12 |
266 |
Jujhar Singh Sagoo |
IMM-10276-12 |
267 |
Rajwant Kaur Bhangu |
IMM-10277-12 |
268 |
Jhand Surinder Singh |
IMM-10278-12 |
269 |
Baljit Kaur Randhawa |
IMM-10279-12 |
270 |
Harjit Kaur Chohan |
IMM-10284-12 |
271 |
Gurdit Singh Sandhu |
IMM-10285-12 |
272 |
Basma Khalid Maged |
IMM-10286-12 |
273 |
Ashwani Kumar Bakshi |
IMM-10287-12 |
274 |
Inderbir Kaur Randhawa |
IMM-10289-12 |
275 |
Ritu Attri |
IMM-10290-12 |
276 |
Harpal Singh Randhawa |
IMM-10293-12 |
277 |
Mohammad Junaid Aziz |
IMM-10294-12 |
278 |
Vani Saini |
IMM-10295-12 |
279 |
Mukhvir Singh Badesha |
IMM-10296-12 |
280 |
Manjit Kaur Gill |
IMM-10298-12 |
281 |
Khaled Abdulfattah M. Al-Alusi |
IMM-10299-12 |
282 |
Titus Terhemba Agbecha |
IMM-10300-12 |
283 |
Jasbir Singh Khangura |
IMM-10301-12 |
284 |
Jagjit Singh Kainth |
IMM-10303-12 |
285 |
Wilson Lo Uy |
IMM-10304-12 |
286 |
Jokotade Catherine Agbonyin |
IMM-10305-12 |
287 |
Santokh Singh Sehmbi |
IMM-10308-12 |
288 |
Sher Singh Toorey [Sher Singh(2)] |
IMM-10310-12 |
289 |
Athman Salim Mwinyi |
IMM-10311-12 |
290 |
Naomi Eileen Garcia Tejero |
IMM-10312-12 |
291 |
Ranjeet Kaur |
IMM-10313-12 |
292 |
Chowdhury Shakurul (Sohel) Islam |
IMM-10314-12 |
293 |
Saeed Ahmed |
IMM-10316-12 |
294 |
Gulnaz Cyrus Mondegarian |
IMM-10317-12 |
295 |
Elizabeth Legaspi |
IMM-10318-12 |
296 |
Riaz Ahmed |
IMM-10319-12 |
297 |
Thaer Yousif Naom |
IMM-10320-12 |
298 |
Hameeduddin Ali |
IMM-10321-12 |
299 |
Jesus F. Dutong |
IMM-10323-12 |
300 |
Syed Muhammad Naved Ali |
IMM-10324-12 |
301 |
Rami Ahmed Fathalla Moustafa |
IMM-10327-12 |
302 |
Lin Zheng |
IMM-10328-12 |
303 |
Ng Siew Kuan |
IMM-10329-12 |
304 |
Godson Chukwuemeka Okokkwo |
IMM-10331-12 |
305 |
Harjap Singh |
IMM-10332-12 |
306 |
Dina Nour El Din Abdel Aziz Abdel Rahman |
IMM-10333-12 |
307 |
Amandeep Kaur |
IMM-10334-12 |
308 |
Ibrahim El Hajj |
IMM-10335-12 |
309 |
Hassan Yousif Hamid |
IMM-10336-12 |
310 |
Youland Chamas |
IMM-10337-12 |
311 |
Claudine Stephenson |
IMM-10338-12 |
312 |
Ahmad A. H. Mah |
IMM-10342-12 |
313 |
Krithika Manoharan Devanand |
IMM-10346-12 |
314 |
Ogareet Khoury |
IMM-10348-12 |
315 |
Muthukumar Sudhakar |
IMM-10350-12 |
316 |
Mayaz Al Dalal |
IMM-10351-12 |
317 |
Cheong Yuen Foong |
IMM-10353-12 |
318 |
Lada Yzgiaev |
IMM-10356-12 |
319 |
Le Quoc Cuong |
IMM-10358-12 |
320 |
Josan Arvinder Jeet Kaur |
IMM-10360-12 |
321 |
Gurjinder Kaur Dang |
IMM-10361-12 |
322 |
Arvinder Kumar Gumber |
IMM-10362-12 |
323 |
Parminderjit Kaur Bains |
IMM-10363-12 |
324 |
Kanwaljit Kaur Chahal |
IMM-10364-12 |
325 |
Geoffrey Ezepue |
IMM-10368-12 |
326 |
Mukarram Bhagat |
IMM-10369-12 |
327 |
Baljeet Kaur Aujla |
IMM-10370-12 |
328 |
Vikram Karthick Ragupathy |
IMM-10373-12 |
329 |
Jagraj Singh Kaul |
IMM-10374-12 |
330 |
Bajwa Harjeet Kaur |
IMM-10375-12 |
331 |
Sarbjit Kaur Toor |
IMM-10378-12 |
332 |
Avtar Dingh Khaira |
IMM-10381-12 |
333 |
Parminder Singh Mangat |
IMM-10382-12 |
334 |
Tejpreet Singh Pannu |
IMM-10386-12 |
335 |
Gurvinder Kaur |
IMM-10389-12 |
336 |
Arvinder Kaur Soray |
IMM-10392-12 |
337 |
RIZALINA VILLAFUERTE ROSALES v. MCI |
IMM-10516-12 |
338 |
REMONDA YOUSSEF RAFLA YASSA |
IMM-10761-12 |
339 |
FAZELI HOKMABAD |
IMM-10762-12 |
340 |
Bansal Monika |
IMM-11024-12 |
341 |
Surinder Kaur Saini |
IMM-11025-12 |
342 |
Harpreet Kaur Bhullar |
IMM-11026-12 |
343 |
Paramjit Kaur Purewal |
IMM-11029-12 |
344 |
Parmjit Kaur Sandhu |
IMM-11030-12 |
345 |
Nasir Raza Khan |
IMM-11031-12 |
346 |
Rakesh Kumar Garg |
IMM-11032-12 |
347 |
Narinder Singh Lobana |
IMM-11033-12 |
348 |
Harpal Kaur Bath |
IMM-11034-12 |
349 |
Chahal Bhupinder Singh |
IMM-11035-12 |
350 |
Narinder Kaur Aulakh |
IMM-11036-12 |
351 |
Shakti Suman |
IMM-11037-12 |
352 |
Malkit Singh Bajwa |
IMM-11038-12 |
353 |
Satinderjit Singh Daroch |
IMM-11040-12 |
354 |
Reena Chugh |
IMM-11041-12 |
355 |
Sukhwinder Singh Kaul |
IMM-11042-12 |
356 |
Narinderjit Kaur Sahi |
IMM-11043-12 |
357 |
Mandeep Singh Mann |
IMM-11044-12 |
358 |
Jaspreet Kaur Randhawa |
IMM-11046-12 |
359 |
Kamaljit Kaur Somal |
IMM-11047-12 |
360 |
Darbara Singh Sidhu |
IMM-11048-12 |
361 |
Bhardwaj Prem Sagar |
IMM-11049-12 |
362 |
Harbans Singh |
IMM-11050-12 |
363 |
Jaswinder Kaur Badesha |
IMM-11053-12 |
364 |
Kiran (Sharma) Rajpal |
IMM-11054-12 |
365 |
Savita Sidhu |
IMM-11055-12 |
366 |
Rimple Kaur Bath |
IMM-11057-12 |
367 |
Kanwaldeep Singh Gosal |
IMM-11058-12 |
368 |
Choudhary Kamaljeet Kaur |
IMM-11059-12 |
369 |
Ajit Kaur |
IMM-11060-12 |
370 |
Amandeep Dhillon |
IMM-11061-12 |
371 |
Harbinder Singh Gill |
IMM-11062-12 |
372 |
Gagandeep Kaur Bal |
IMM-11064-12 |
373 |
Parampal Kaur Sidhu |
IMM-11065-12 |
374 |
Balwinder Singh Verka |
IMM-11066-12 |
375 |
Aprajita Kapoor |
IMM-11068-12 |
376 |
Amrit Pal Singh Dhamrait |
IMM-11069-12 |
377 |
Davinder Kaur Bains |
IMM-11070-12 |
378 |
Dhillon Kulwinder Kaur |
IMM-11071-12 |
379 |
Sarabijit Kaur |
IMM-11072-12 |
380 |
Raminder Jit Kaur |
IMM-11077-12 |
381 |
Makkena Suresh |
IMM-11164-12 |
382 |
Vanita Arora |
IMM-11166-12 |
383 |
Sarbjit Kaur Birdi |
IMM-11169-12 |
384 |
Yuvrajbir Singh |
IMM-11170-12 |
385 |
Paramjit Singh Manes |
IMM-11171-12 |
386 |
Aabroo Mahal |
IMM-11172-12 |
387 |
Nokinka Kalhan |
IMM-11173-12 |
388 |
Neeta Singh |
IMM-11174-12 |
389 |
Simeon Ng Tan |
IMM-11175-12 |
390 |
Amarjit Singh Garha |
IMM-11176-12 |
391 |
Frederick Tan |
IMM-11177-12 |
392 |
Naginder Singh Bansal |
IMM-11178-12 |
393 |
Chi Wi Welfred Chan |
IMM-11179-12 |
394 |
Alayo Adebisi Saheed |
IMM-11180-12 |
395 |
Akinwumi Temitope Toyin |
IMM-11181-12 |
396 |
Khemraj Maharaj |
IMM-11183-12 |
397 |
Shams Ul Haq Khan Zai |
IMM-11184-12 |
398 |
Surinder Kumar Kakkkar |
IMM-11186-12 |
399 |
Harbinder Singh Thind |
IMM-11187-12 |
400 |
Tarsem Singh Gill |
IMM-11188-12 |
401 |
Surinder Kaur Saini |
IMM-11203-12 |
402 |
Paramjit Kaur Sandhu |
IMM-11204-12 |
403 |
Sarbjit Singh Randhawa |
IMM-11205-12 |
404 |
Poonam Sharma |
IMM-11206-12 |
405 |
Gurpreet Singh Sadhu |
IMM-11207-12 |
406 |
Rajni Sharma |
IMM-11210-12 |
407 |
Amrit Pal Singh Dhillon |
IMM-11211-12 |
408 |
Devgan Gagadeepkaur |
IMM-11212-12 |
409 |
Nirmal Singh Gill |
IMM-11213-12 |
410 |
Dilbagh Singh Bal |
IMM-11214-12 |
411 |
Rajwinder Kaur |
IMM-11215-12 |
412 |
Harjinder Singh Brar |
IMM-11227-12 |
413 |
Kanwaljit Kaur |
IMM-11228-12 |
414 |
Gill Sukpreet Singh |
IMM-11231-12 |
415 |
Satwinder Singh |
IMM-11233-12 |
416 |
Kuljeet Kaur Arora |
IMM-11234-12 |
417 |
Jojanpreet Kaur |
IMM-11236-12 |
418 |
Tarsem Singh Brar |
IMM-11237-12 |
419 |
Sukhwinder Singh |
IMM-11238-12 |
420 |
Rajwant Kaur Saran |
IMM-11239-12 |
421 |
Rajesh Kumar Banga |
IMM-11240-12 |
422 |
Patel Umeshkumar Manubhai |
IMM-11241-12 |
423 |
Tarsem Singh Kambo |
IMM-11242-12 |
424 |
Kashmir Singh Sandhu |
IMM-11243-12 |
425 |
Jamil Ammar |
IMM-11248-12 |
426 |
Abdul Karim Rustoum |
IMM-11250-12 |
427 |
Mohammed Hilili |
IMM-11253-12 |
428 |
Gurmeet Kaur Toor |
IMM-11257-12 |
429 |
Kanwalijit Singh Ahluwalia |
IMM-11258-12 |
430 |
Gurpreet Singh Gill |
IMM-11270-12 |
431 |
Naresh Kumar Arora |
IMM-11271-12 |
432 |
Mandeep Kaur Grewal |
IMM-11272-12 |
433 |
Sundeep Kaur Sidhu |
IMM-11273-12 |
434 |
Anoopjit Kaur Puar |
IMM-11274-12 |
435 |
Sangha Sukhwinderjit |
IMM-11275-12 |
436 |
Rajan Gupta |
IMM-11276-12 |
437 |
Ushvinder Kaur Popli |
IMM-11280-12 |
438 |
Harpreet Kaur Thind |
IMM-11282-12 |
439 |
Manjit Hampaul |
IMM-11283-12 |
440 |
Remigio Tiangco Jr. |
IMM-11998-12 |
441 |
Francis Jeyakumar Joseph |
IMM-11999-12 |
442 |
Juliet Puzon |
IMM-12001-12 |
443 |
Darshan Singh Mahal |
IMM-12898-12 |
444 |
BALJEET SINGH BAL |
IMM-12903-12 |
445 |
MOHINDER SINGH MAAN |
IMM-12904-12 |
446 |
NIRVAN SINGH GILL |
IMM-12905-12 |
447 |
FAROOQ KHIMANI |
IMM-12911-12 |
448 |
MANDEEP KAUR GOHAL |
IMM-12913-12 |
449 |
BHAGWINDER SINGH GILL |
IMM-12915-12 |
450 |
MANISH KUMAR RISHIRAJ |
IMM-12917-12 |
451 |
DHANJAL PARAMJEET KAUR |
IMM-12918-12 |
452 |
VIRPAL KAUR JOSAN |
IMM-12919-12 |
453 |
ARMAJIT KAUR OTHEE |
IMM-12963-12 |
454 |
GURVINDER SING SIDHU |
IMM-12964-12 |
455 |
SARABJEET KAUR DHINDSA |
IMM-12965-12 |
456 |
GEILAN HASSAN MOHAMED ELSEBILGY |
IMM-12966-12 |
457 |
PARAMJEET SINGH SAINI |
IMM-12967-12 |
458 |
SANJEEF KUMAR AARYAN |
IMM-12968-12 |
459 |
AMRIK SINGH |
IMM-12969-12 |
460 |
SUKHJINDER KAUR GILL |
IMM-12971-12 |
461 |
OSAMA SAID |
IMM-12972-12 |
462 |
SARTAJ SINGH KULAR |
IMM-12973-12 |
463 |
ARUN KUMAR ROHILLA |
IMM-13057-12 |
464 |
CHARN PUSHPINDER SINGH |
IMM-13058-12 |
465 |
RAM PHAL RUHAL |
IMM-13059-12 |
466 |
NARINDER SINGH BHARDWAG |
IMM-13060-12 |
467 |
KANU PRIYA |
IMM-13061-12 |
468 |
MANDEEP SINGH PUNIA |
IMM-13063-12 |
469 |
RAJNI MISSRA |
IMM-13064-12 |
470 |
SARABJEET KAUR MANGAT |
IMM-13065-12 |
471 |
BHAWNA SHARMA |
IMM-13067-12 |
472 |
BINDHU NATARAJAN |
IMM-13068-12 |
473 |
EMAN ESMAT MAHMOUD SABRY |
IMM-13069-12 |
474 |
NANNUAN JUGBADAL SINGH |
IMM-13070-12 |
475 |
JASPREET SINGH DHALIWAL |
IMM-13072-12 |
476 |
GURSHARAN KAUR NAGPAL |
IMM-13074-12 |
477 |
CHARANJIT KAUR BEDI |
IMM-13076-12 |
478 |
JAGJIT SINGH PANDEY |
IMM-13078-12 |
479 |
RAJ KUMAR JAMAL |
IMM-13079-12 |
480 |
MOHAMED SAMY ELKHATIB |
IMM-13080-12 |
481 |
RAJPAL KAUR BHANGU |
IMM-13082-12 |
482 |
HARJEET KOUR |
IMM-13084-12 |
483 |
BALTEJ SINGH |
IMM-305-13 |
484 |
JONG YEOL KIM |
IMM-306-13 |
485 |
MEENU BALA SHARMA |
IMM-307-13 |
486 |
KAINTH AMANDEEP KAUR |
IMM-308-13 |
487 |
BAKER BASIL ALI GHALIB AL-BAHRI |
IMM-309-13 |
488 |
CHUN MIN SOOK |
IMM-310-13 |
489 |
BALWINDER KAUR |
IMM-311-13 |
490 |
KHO YOUNG KYU |
IMM-312-13 |
491 |
JONGHWA LEE |
IMM-313-13 |
492 |
JAGTAR SINGH CHAUHAN |
IMM-314-13 |
493 |
GURMIT SINGH BOPARAI |
IMM-315-13 |
494 |
MI RA OH |
IMM-316-13 |
YOUNG JA PAEK |
IMM-317-13 |
|
IN KI PARK |
IMM-318-13 |
|
VIPIN BALI |
IMM-319-13 |
|
DILWANDER SINGH GREWAL |
IMM-320-13 |
|
ROHIT SHARMA |
IMM-321-13 |
|
NASIB CHAND |
IMM-322-13 |
|
RANGIT SINGH SIDHU |
IMM-324-13 |
|
PARMJIT SINGH BADHAN |
IMM-325-13 |
|
SONIKA SHARMA |
IMM-326-13 |
|
SURINDER LAUR SAINI |
IMM-327-13 |
|
MAN MOHAN SINGH |
IMM-328-13 |
|
PARDEEP KAUR SAINI |
IMM-329-13 |
|
SONA CHOHAN |
IMM-330-13 |
|
KARNAIL SINGH |
IMM-332-13 |
|
MAKHAN SINGH GHARU |
IMM-333-13 |
|
KULDEEP SINGH SAIN |
IMM-334-13 |
|
DEVINDER SINGH BAIDWAN |
IMM-335-13 |
|
DEVINDER SINGH BAIDWAN |
IMM-336-13 |
|
TARANJIT KAUR GREWAL |
IMM-338-13 |
|
SURINDER SINGH GREWAL |
IMM-341-13 |
|
MONA MAKARY |
IMM-342-13 |
|
NASIB KAUR SIMAK |
IMM-343-13 |
|
GAGANPAL SINGH SAHNI |
IMM-344-13 |
|
JAGJIT SINGH SANDHU |
IMM-345-13 |
|
CHOONRAK KIM |
IMM-346-13 |
|
LAKHWIND3ER SINGH RANDHAWA |
IMM-347-13 |
|
GURMAIL SINGH KOROTANIA |
IMM-348-13 |
|
RUPINDER KAUR |
IMM-349-13 |
|
KULWANT SINGH GREWAL |
IMM-351-13 |
|
SANDEEP KAUR DHALIWAL |
IMM-352-13 |
|
SUKHWINDER KAUR DHILLON |
IMM-353-13 |
|
HARDEEP SINGH SIVIA |
IMM-354-13 |
|
KAMAL CHAWLA |
IMM-355-13 |
|
JAG AMAN SINGH SHOKER |
IMM-356-13 |
|
KULWANT SINGH PATWALIA |
IMM-357-13 |
|
JASPAL KAUR BHUNDAR |
IMM-358-13 |
|
KAMALJEET SINGH SAINI |
IMM-359-13 |
|
RAJINDER KAUR PAWAR |
IMM-360-13 |
|
ASWANI DATTA |
IMM-361-13 |
|
RANJIT KAUR SOHI |
IMM-362-13 |
|
HARPREET SINGH HUNDAL |
IMM-363-13 |
|
SHASHI BHUSHAN SHARMA |
IMM-364-13 |
|
JATINDER KAUR SAINI |
IMM-365-13 |
|
KIM DONG HEE |
IMM-366-13 |
|
YASER ABU SHAIP |
IMM-367-13 |
|
PARK KYUNG BAE |
IMM-368-13 |
|
LEE SONG HEE |
IMM-370-13 |
|
RITU SHARDA |
IMM-371-13 |
|
NIDHI BAJAJ |
IMM-387-13 |
|
HARDEEP SINGH DHILLON |
IMM-389-13 |
|
SHAMA KHAN |
IMM-390-13 |
|
NAGENDRA KUMAR GUPTA |
IMM-391-13 |
|
SUMANPREET KAUR |
IMM-392-13 |
|
KULVINDER KAUR ALIAS SIMRAN PARMAR |
IMM-394-13 |
|
AMARJEET SINGH |
IMM-396-13 |
|
PARAMJIT KAUR HUNDAL |
IMM-397-13 |
|
VIPIN CHOPAL |
IMM-398-13 |
|
RAMANDEEP KAUR |
IMM-400-13 |
|
Farnoush Tarighat Manesh |
IMM-436-13 |
|
Reheana Mohammad Wasim Vakil |
IMM-437-13 |
|
Mohammad Zahidul Islam |
IMM-438-13 |
|
Noora Hassan Sami Merei |
IMM-439-13 |
|
Muhammad Rafiullah Masood |
IMM-440-13 |
|
Aaron Alexander Pinto |
IMM-441-13 |
|
Sushil Kumar Gambhir |
IMM-443-13 |
|
Kanwarjit Singh Johal |
IMM-444-13 |
|
Rupinder Toor |
IMM-445-13 |
|
Joonhoo Woo |
IMM-446-13 |
|
Jaskaran Singh Sandhu |
IMM-447-13 |
|
Harinderjit Singh Sidhu |
IMM-448-13 |
|
Daljit Singh |
IMM-449-13 |
|
Hardval Singh |
IMM-450-13 |
|
Dhuppar Mani Ram |
IMM-451-13 |
|
Vinor Kumari Sharma |
IMM-452-13 |
|
GLORIA KASIGAZI |
IMM-535-13 |
|
KULJEET SINGH SUDAN v. MCI |
IMM-619-13 |
|
SEEMA CHANDAN v. MCI |
IMM-621-13 |
|
BHUPINDER SINGH JANUA v. MCI |
IMM-622-13 |
|
GENIE M. AUSTRIA v. MCI |
IMM-623-13 |
|
SUKHJINDER SINGH BAL v. MCI |
IMM-812-13 |
|
ARORA VEETA RANI v. MCI |
IMM-813-13 |
|
Baljinder Kaùr Heer v. MCI |
IMM-1008-13 |
|
Bhajan Singh Bhanbra v. MCI |
IMM-1010-13 |
|
PARMJEET SINGH SANDHU |
IMM-1251-13 |
|
Damodaran Mangannan |
IMM-1349-13 |
|
Maha Al-Qudwa |
IMM-1350-13 |
|
Mohammad-Shadi, Rabah |
IMM-1783-13 |
|
Jagmohan Singh Bawa |
IMM-1784-13 |
|
Baljit Singh Brar |
IMM-1785-13 |
|
Umesh Dhupar |
IMM-2193-13 |
|
S.I.M.M. Elmahdy |
IMM-2194-13 |
|
Jagdeep Singh Sarai |
IMM-2195-13 |
|
Sivia Swaran |
IMM-2196-13 |
|
Sukhdev Singh Smagh |
IMM-2197-13 |
|
Jaswinder Singh |
IMM-2198-13 |
|
Sunil Ghandi |
IMM-2248-13 |
|
LITA MORAGA HERAS |
IMM-2370-13 |
|
LILY DYCHYINGCO CHUA |
IMM-2372-13 |
|
SIMON SYKIANLIN |
IMM-2373-13 |
|
BRIGIDO SANTOS III |
IMM-2380-13 |
|
AILEEN UY TAN |
IMM-2382-13 |
|
JOAN LAO LIM |
IMM-2391-13 |
|
THERESA ALVAREZ |
IMM-2393-13 |
|
NATHANIEL COO CHUA |
IMM-2406-13 |
|
CAROLYN DELEGENCIA |
IMM-2418-13 |
|
AILEEN JANE CHUAHUICO YAO LIM |
IMM-2421-13 |
|
LUIS VILLACERAN |
IMM-2377-13 |
|
RICHIE DY TAN |
IMM-2392-13 |
|
LUIS NOLASCO |
IMM-2390-13 |
|
RODNEY BRINGAIS |
IMM-2389-13 |
|
RIUO RAYMUNDO NISCE |
IMM-2388-13 |
|
ROSANNA SIY |
IMM-2387-13 |
|
RYAN JORDAN RAMOS |
IMM-2386-13 |
|
JAMES CHUAUNSU |
IMM-2385-13 |
|
GRACE THERESA ONG |
IMM-2383-13 |
|
ESTHER NG |
IMM-2381-13 |
|
JOHN LAO LIM |
IMM-2407-13 |
|
CHRISTOPHER BRIAN YU |
IMM-2409-13 |
|
RAMON ONG LIM |
IMM-2410-13 |
|
ROWENA (WINNIE) FERNANDEZ |
IMM-2420-13 |
|
Berry Lim Ongdueco |
IMM-2425-13 |
|
Greg Amanze |
IMM-2522-13 |
|
Narinder Singh Sandhu |
IMM-2523-13 |
|
Teddy Sy |
IMM-2524-13 |
|
Baljit Singh Gill |
IMM-2525-13 |
|
Jartinder Pal Singh Khosa |
IMM-2526-13 |
|
Dharminder Singh Mattu |
IMM-2527-13 |
|
MAHBOBEH TARAGHI |
IMM-125-13 |
|
NENA ADAME CACAYURIN |
IMM-12747-12 |
|
ARVINDER KAUR SAROY |
IMM-10392-12 |
|
KULWANT KAUR SANDHU |
IMM-2576-13 |
|
HENRY TOBY |
IMM-5365-12 |
Cas type : |
ALI RAZA JAFRI |
IMM-4866-12 |
1 |
MARIA THERESA REINOSO BELMONTE |
IMM-4865-12 |
2 |
REGINA NNENNA IGBOKO |
IMM-4869-12 |
3 |
LETICIA IGBOKO |
IMM-4868-12 |
4 |
DAVID CYRIL RILEY |
IMM-4870-12 |
5 |
PATRICK TOBIAS KUTEPA |
IMM-4871-12 |
6 |
MARCUS SAYWLU WLEH |
IMM-4872-12 |
7 |
RAMAN THAKUR |
IMM-4879-12 |
8 |
CLAUDE BANZA NTOMBE |
IMM-4880-12 |
9 |
JITENDER BAHADUR SINGH |
IMM-4882-12 |
10 |
VINOD KUMAR GUNYA |
IMM-4883-12 |
11 |
GURJIT KAUR |
IMM-4884-12 |
12 |
PHILIP DAYSON |
IMM-6142-12 |
13 |
AHSAN BIN ASLAM |
IMM-7306-12 |
Cas type : |
Zafar MAHMOOD et al |
IMM-8302-12 |
Cas type : |
Sumera SHAHID |
IMM-3725-12 |
Cas type : |
Fang WEI |
IMM-6165-12 |
1 |
CHUANYUE XIE |
IMM-4619-12 |
2 |
MAN YANG |
IMM-4620-12 |
3 |
JING YANG |
IMM-4624-12 |
4 |
SIU LAI WOO |
IMM-4625-12 |
5 |
HONGBING BI |
IMM-4626-12 |
6 |
XIANGYANG LIN |
IMM-4627-12 |
7 |
YING HUANG |
IMM-4628-12 |
8 |
XIANGNING DENG |
IMM-4634-12 |
9 |
SHANGSI LING |
IMM-4635-12 |
10 |
CHENGXIANG LIU |
IMM-4641-12 |
11 |
FAN ZHANG |
IMM-4642-12 |
12 |
YINGHONG ZHANG |
IMM-4644-12 |
13 |
ZIJUN LIU |
IMM-4645-12 |
14 |
BAOQING ZHOU |
IMM-4646-12 |
15 |
ZHENDONG WANG |
IMM-4647-12 |
16 |
HUIQIANG PENG |
IMM-4648-12 |
17 |
YANG TIAN |
IMM-4649-12 |
18 |
CHANGYING CHEN |
IMM-4650-12 |
19 |
XIAOMIN ZENG |
IMM-4651-12 |
20 |
FEI ZHU |
IMM-4654-12 |
21 |
QIONG ZHANG |
IMM-4656-12 |
22 |
TINGTING ZHAO |
IMM-4657-12 |
23 |
YAN TU |
IMM-4658-12 |
24 |
JIAN HEI |
IMM-4659-12 |
25 |
YAN XU |
IMM-4662-12 |
26 |
FUCHUAN NI |
IMM-4663-12 |
27 |
XUEJUN WANG |
IMM-4666-12 |
28 |
YUN ZHOU |
IMM-4668-12 |
29 |
NING LI |
IMM-4669-12 |
30 |
XIN LI |
IMM-4670-12 |
31 |
PING GUO |
IMM-4671-12 |
32 |
HAIJUN LU |
IMM-4672-12 |
33 |
TONG QI |
IMM-4673-12 |
34 |
SHUNHUA YE |
IMM-4674-12 |
35 |
HONGQI LIN |
IMM-4675-12 |
36 |
KAMFAI NG |
IMM-4676-12 |
37 |
LIANG CHEN |
IMM-4677-12 |
38 |
BO LIU |
IMM-4678-12 |
39 |
ZHENGHUI XU |
IMM-4679-12 |
40 |
SONG LIN |
IMM-4680-12 |
41 |
XUANJIN ZHU |
IMM-4681-12 |
42 |
ZHIQIANG GUO |
IMM-4682-12 |
43 |
PEIFENG HAO |
IMM-4683-12 |
44 |
YING BAI |
IMM-4684-12 |
45 |
SHUXUN CHEN |
IMM-4685-12 |
46 |
YUN LI |
IMM-4686-12 |
47 |
LING XIAO |
IMM-4698-12 |
48 |
LIANZHU CHAI |
IMM-4700-12 |
49 |
YING ZHANG |
IMM-4703-12 |
50 |
SHAOPING CAO |
IMM-4704-12 |
51 |
GUIMEI JING |
IMM-4706-12 |
52 |
LIN ZHANG |
IMM-4707-12 |
53 |
WEI CHEN |
IMM-4709-12 |
54 |
PAN QIN |
IMM-4710-12 |
55 |
JINGJING WENREN |
IMM-4712-12 |
56 |
YIDAN LU |
IMM-4713-12 |
57 |
GUI MA |
IMM-4714-12 |
58 |
XIAOXIAO LIU |
IMM-4715-12 |
59 |
YU SHEN |
IMM-4716-12 |
60 |
WEIJUAN WU |
IMM-4717-12 |
61 |
MINGYU WU |
IMM-4718-12 |
62 |
WENJUN XUE |
IMM-4719-12 |
63 |
BING ZHANG |
IMM-4720-12 |
64 |
KUN ZHU |
IMM-4721-12 |
65 |
CHUXIAO LI |
IMM-4722-12 |
66 |
XINYAN JIA |
IMM-4723-12 |
67 |
JUAN LUO |
IMM-4724-12 |
68 |
CHUAN HUO |
IMM-4725-12 |
69 |
MINGMING LUI |
IMM-4726-12 |
70 |
TIAN FU |
IMM-4728-12 |
71 |
HUIXIAN LONG |
IMM-4730-12 |
72 |
XIAOJIAN YAN |
IMM-4733-12 |
73 |
HONGWEI YANG |
IMM-4735-12 |
74 |
YU HE |
IMM-4736-12 |
75 |
GEQI WENG |
IMM-4738-12 |
76 |
ERLI SUN |
IMM-4740-12 |
77 |
QIZHI FENG |
IMM-4741-12 |
78 |
SHAOCHI WANG |
IMM-4743-12 |
79 |
JIANZHONG TANG |
IMM-4747-12 |
80 |
CHUN CHU |
IMM-4749-12 |
81 |
LI LIANG |
IMM-4753-12 |
82 |
JIANCUN HUANG |
IMM-4754-12 |
83 |
XIAOYU LIU |
IMM-4755-12 |
84 |
DEJIAN LI |
IMM-4757-12 |
85 |
XUELIAN BIAN |
IMM-4759-12 |
86 |
RUOCHUN LI |
IMM-4760-12 |
87 |
RUI ZHANG |
IMM-4761-12 |
88 |
YANLING LIU |
IMM-4762-12 |
89 |
AIPING ZHANG |
IMM-4764-12 |
90 |
FEI WANG |
IMM-4766-12 |
91 |
WEN LU |
IMM-4770-12 |
92 |
LIPING QIU |
IMM-4772-12 |
93 |
JIANG LUO |
IMM-4774-12 |
94 |
YILI WANG |
IMM-4775-12 |
95 |
JIONG ZHANG |
IMM-4779-12 |
96 |
SHI SUN |
IMM-5841-12 |
97 |
JIONG WANG |
IMM-5842-12 |
98 |
XILEI SONG |
IMM-5843-12 |
99 |
MIN QIAN |
IMM-5845-12 |
100 |
JIANGPING LU |
IMM-5847-12 |
101 |
JIONG GU |
IMM-5848-12 |
102 |
GUOYIN WANG |
IMM-5972-12 |
103 |
LIJING XIAN |
IMM-5975-12 |
104 |
YUAN XU |
IMM-5986-12 |
105 |
YINZI GUAN |
IMM-5988-12 |
106 |
JIN LIU |
IMM-5995-12 |
107 |
LEI WU |
IMM-5996-12 |
108 |
ZHAOHUI SUN |
IMM-5997-12 |
109 |
XIAODONG HUANG |
IMM-5998-12 |
110 |
PING YU |
IMM-5999-12 |
111 |
YANGCHUN YANG |
IMM-6000-12 |
112 |
HUIMING HU |
IMM-6001-12 |
113 |
JIEMIN XIA |
IMM-6002-12 |
114 |
YAPING WANG |
IMM-6003-12 |
115 |
QUTING ZHANG |
IMM-6004-12 |
116 |
JIAWEI WANG |
IMM-6005-12 |
117 |
XIN LIU |
IMM-6006-12 |
118 |
JIE AN |
IMM-6009-12 |
119 |
PENG XU |
IMM-6011-12 |
120 |
MENG LUO |
IMM-6012-12 |
121 |
SHUNHONG YAN |
IMM-6013-12 |
122 |
CAIHUA YU |
IMM-6014-12 |
123 |
WUSAN DA |
IMM-6015-12 |
124 |
QIFENG HOU |
IMM-6016-12 |
125 |
DAYU LIU |
IMM-6040-12 |
126 |
HONGWEN TIAN |
IMM-6042-12 |
127 |
JIAJIA CHEN |
IMM-6044-12 |
128 |
CHENGGANG HUANG |
IMM-6045-12 |
129 |
YURONG BIAN |
IMM-6048-12 |
130 |
CHUNYANG HUA |
IMM-6049-12 |
131 |
CHAO LI |
IMM-6051-12 |
132 |
JIE YI TIAN |
IMM-6052-12 |
133 |
YONG QIANG WU |
IMM-6054-12 |
134 |
SHAO RU HE |
IMM-6056-12 |
135 |
MING MING YANG |
IMM-6058-12 |
136 |
SHUN PING LI |
IMM-6060-12 |
137 |
YAN JIANG |
IMM-6061-12 |
138 |
PEIDE FU |
IMM-6062-12 |
139 |
YI HAI ZHONG |
IMM-6064-12 |
140 |
XINGFEN FANG |
IMM-6065-12 |
141 |
JIAN ZHOU |
IMM-6066-12 |
142 |
ZIEN LI |
IMM-6067-12 |
143 |
WEI NIU |
IMM-6069-12 |
144 |
YUTAO HE |
IMM-6070-12 |
145 |
RAN ZHOU |
IMM-6072-12 |
146 |
WEI FENG |
IMM-6073-12 |
147 |
YING WU ZHANG |
IMM-6074-12 |
148 |
XIAOLEI CHEN |
IMM-6076-12 |
149 |
XIAO LONG RAN |
IMM-6077-12 |
150 |
YONG LU ZUO |
IMM-6080-12 |
151 |
HAI TAO LAN |
IMM-6083-12 |
152 |
XIAOZHONG HE |
IMM-6084-12 |
153 |
BIN MA |
IMM-6085-12 |
154 |
GUIPING RAN |
IMM-6087-12 |
155 |
HUAN LIU |
IMM-6091-12 |
156 |
JIE CAO |
IMM-6092-12 |
157 |
GUANGYING XIAO |
IMM-6098-12 |
158 |
MING CHEN |
IMM-6100-12 |
159 |
LIXIA SHAO |
IMM-6103-12 |
160 |
YUCHUN YU |
IMM-6104-12 |
161 |
BO HUANG |
IMM-6105-12 |
162 |
HUI YING HUAN |
IMM-6106-12 |
163 |
CHUN TING LI |
IMM-6107-12 |
164 |
XIANGXIAN LI |
IMM-6108-12 |
165 |
YAPING YANG |
IMM-6109-12 |
166 |
BING CHEN |
IMM-6110-12 |
167 |
FEI KONG |
IMM-6112-12 |
168 |
LI ZHANG |
IMM-6113-12 |
169 |
XIAO XIA LIU |
IMM-6121-12 |
170 |
PING DENG |
IMM-6157-12 |
171 |
JIAN XU |
IMM-6162-12 |
172 |
TING GAO |
IMM-6167-12 |
173 |
XIPING LUO |
IMM-6168-12 |
174 |
SONGMIN WANG |
IMM-6169-12 |
175 |
YIBO WANG |
IMM-6170-12 |
176 |
SHUMEI WANG |
IMM-6171-12 |
177 |
ZHI YI LI |
IMM-6172-12 |
178 |
SHIMIN DAI |
IMM-6173-12 |
179 |
JING LI |
IMM-6174-12 |
180 |
CHENXI ZHAO |
IMM-6175-12 |
181 |
YANG LIU |
IMM-6176-12 |
182 |
MEI ZHANG |
IMM-6177-12 |
183 |
MAN YI MICHELLE TANG |
IMM-6178-12 |
184 |
XUELIN ZHANG |
IMM-6179-12 |
185 |
YANLI WEI |
IMM-6180-12 |
186 |
JIN LIU |
IMM-6181-12 |
187 |
YUANYUAN DONG |
IMM-6182-12 |
188 |
ENNIAN JIN |
IMM-6183-12 |
189 |
ZHI LI |
IMM-6203-12 |
Cas type : |
Yanjun YIN |
IMM-8747-12 |
1 |
Jiandong Yao |
IMM-3779-12 |
2 |
Yinhua Zhong |
IMM-3783-12 |
3 |
Qianqi Li |
IMM-3784-12 |
4 |
Gang Sun |
IMM-3785-12 |
5 |
Xinyu Bai |
IMM-3786-12 |
6 |
Jinzhong Ma |
IMM-3787-12 |
7 |
Kai Zhang |
IMM-3788-12 |
8 |
Yang Shen |
IMM-3792-12 |
9 |
Xiaoyou Xu |
IMM-3796-12 |
10 |
Jianyi Chen |
IMM-3800-12 |
11 |
Yanjun Yin |
IMM-3801-12 |
12 |
Kefei Li |
IMM-3802-12 |
13 |
Jie Shen |
IMM-3804-12 |
14 |
Wenling Liu |
IMM-3807-12 |
15 |
Xi Long Cheng |
IMM-3838-12 |
16 |
Yang Liu |
IMM-3841-12 |
17 |
Wenqian Zhang |
IMM-3846-12 |
18 |
Wei Zhang |
IMM-3847-12 |
19 |
Pei Chen |
IMM-3848-12 |
20 |
Yanbin Zhang |
IMM-3850-12 |
21 |
Kun Chen |
IMM-3852-12 |
22 |
Xin Yu |
IMM-3855-12 |
23 |
Tao Jiang |
IMM-3856-12 |
24 |
Shengxue Song |
IMM-6606-12 |
25 |
Lei Ma |
IMM-6610-12 |
26 |
Shengquan Duan |
IMM-6612-12 |
27 |
Dong Li |
IMM-6617-12 |
28 |
SEYED MAJID MOHAMMADIAN ABKENAR |
IMM-7335-12 |
29 |
Jiao Jiang |
IMM-7337-12 |
30 |
Xiao Hua Su |
IMM-7338-12 |
31 |
Neeru Mittal |
IMM-7342-12 |
32 |
Jawed Akhter |
IMM-7343-12 |
33 |
Waqar Ahmed |
IMM-7347-12 |
34 |
AAMIR NAWAZ ALI KARIM |
IMM-7351-12 |
35 |
Allah Dino Khowaja |
IMM-7392-12 |
36 |
Rohinton Daruwalla et al. |
IMM-7397-12 |
37 |
Syed Mohammad Ali |
IMM-7398-12 |
38 |
Lubna Imran |
IMM-7401-12 |
39 |
Muhammad Sajjad Hassan |
IMM-7402-12 |
40 |
Mehdi Hasan |
IMM-7405-12 |
41 |
Imran Khalid |
IMM-7406-12 |
42 |
MANASKUMAR PAL |
IMM-7432-12 |
43 |
ANDREA PERES |
IMM-7437-12 |
44 |
ASIF IQBAL BHATTI |
IMM-7438-12 |
45 |
YANRONG LIANG |
IMM-7491-12 |
46 |
YANRONG LIANG |
IMM-7492-12 |
47 |
LAI LING RITA SO |
IMM-7494-12 |
48 |
ZIHAN QUI |
IMM-7504-12 |
49 |
WEI WANG |
IMM-7506-12 |
50 |
YING JIANG |
IMM-7507-12 |
51 |
Fei Chen |
IMM-7531-12 |
52 |
Ying Zhao |
IMM-7532-12 |
53 |
Ailing Chen |
IMM-7534-12 |
54 |
Haijun Deng |
IMM-7535-12 |
55 |
Di Hou |
IMM-7536-12 |
56 |
Shuang Song |
IMM-7537-12 |
57 |
John Rizvi |
IMM-7582-12 |
58 |
Grace Hipona |
IMM-7586-12 |
59 |
Muhammad Tayyab |
IMM-7590-12 |
60 |
Li Xu |
IMM-7593-12 |
61 |
Ejaz Ahmed Ahmed |
IMM-7594-12 |
62 |
Jia Liu |
IMM-7597-12 |
63 |
Chuanxiang Jiao |
IMM-7598-12 |
64 |
HASEEN ABDULRAHIMAN PADIYATH |
IMM-7601-12 |
65 |
NAEEM AHMAD |
IMM-8211-12 |
66 |
TINU BAJWA |
IMM-8893-12 |
67 |
F. MARK ORKIN ET AL |
IMM-9389-12 |
68 |
PRIYA KUNAN |
IMM-9483-12 |
69 |
Dawei Deng |
IMM-9574-12 |
70 |
Jin Zhang |
IMM-10132-12 |
71 |
Gurvinder Singh Bhatti |
IMM-10133-12 |
72 |
Parkash Kaur Hallan |
IMM-10202-12 |
73 |
DILPREET SINGH HOTHI |
IMM-10204-12 |
74 |
VIDA MODARRES NEJAD |
IMM-10464-12 |
75 |
Nathalia Elizabeth Jones |
IMM-10504-12 |
76 |
Shannon Joseph Jones |
IMM-10505-12 |
77 |
Shivan Raj Ayyanathan |
IMM-10506-12 |
78 |
Vivek Meenakshi Sundaram |
IMM-10507-12 |
79 |
Ramprasad Balasubramaniam |
IMM-10561-12 |
80 |
Samuel Moses Nelson |
IMM-10563-12 |
81 |
Ravi Shankar Kollengode Ramachandran |
IMM-10564-12 |
82 |
Kamini Neville Bilimoria |
IMM-10566-12 |
83 |
CHRISTABEL MCPHERSON |
IMM-10599-12 |
84 |
DEVA MURALI PURUSHOTHAMAN |
IMM-10601-12 |
85 |
LIU XIANGZHI |
IMM-10717-12 |
86 |
Melville Brooks |
IMM-10924-12 |
87 |
Ivan Alfonso Lozano |
IMM-10925-12 |
88 |
Reem Basheer Hassan Mahdi |
IMM-11365-12 |
89 |
Larson Manickam Lawrence |
IMM-11608-12 |
90 |
Joe Joseph |
IMM-11613-12 |
91 |
Helene Burger |
IMM-11620-12 |
92 |
Sudhir Anand |
IMM-11632-12 |
93 |
Paul Vijayan Basker |
IMM-11635-12 |
94 |
Robert Prathip Singh Michael |
IMM-11639-12 |
95 |
Lixia Shao |
IMM-11915-12 |
96 |
HARSHAD VIJAYKUMAR DEWALIA |
IMM-12509-12 |
97 |
Cyrus Latifi |
IMM-139-13 |
98 |
Bahareh Deyed-Aghazadeh |
IMM-140-13 |
99 |
Ghasem Fallahi |
IMM-167-13 |
100 |
Alireza Rashid-Beigi |
IMM-168-13 |
101 |
Sarah Vahidi |
IMM-169-13 |
102 |
Behrad Agah |
IMM-170-13 |
103 |
Namavar |
IMM-256-13 |
104 |
Fallah-Asharzadeh |
IMM-257-13 |
105 |
Pour-Jafar |
IMM-258-13 |
106 |
Zamanifard |
IMM-259-13 |
107 |
SABAH KETAN |
IMM-487-13 |
108 |
MERIE SAAD TAWFIK TAWDROUS ELRAHEB |
IMM-742-13 |
109 |
CHU-HUA |
IMM-745-13 |
110 |
Jaspreet Kaur |
IMM-878-13 |
111 |
Muhammad M. S. A. Y. Mosli |
IMM-879-13 |
112 |
BANAFSHEH GERANMAYEH |
IMM-1384-13 |
113 |
DIVYA GUPTA |
IMM-1457-13 |
114 |
MOHAMMAD TANVIR QURESHI |
IMM-1607-13 |